L'Ile-Rousse : La conférence d’Hélène Constanty sous surveillance policière

Hélène Constanty à l'heure des dédicaces au Spaziu
Hélène Constanty à l'heure des dédicaces au Spaziu

La conférence de la journaliste indépendante Hélène Constanty, journaliste indépendante, spécialiste de l’actualité corse depuis plusieurs années pour le magazine L’Express , auteur du livre Razzia sur la Corse, des plasticages à la folie spéculative, donnée ce vendredi soir à l’espace culturel du Spaziu à Ile-Rousse, s’est déroulée sous surveillance policière, à la suite  des menaces de mort proférées à l’encontre de l’organisation de cette soirée.

Malgré ces menaces, après concertation entre l’auteur et  l’organisation, la décision de maintenir cette conférence était prise.

Dans le même temps, les services de gendarmerie mettaient en place un dispositif de surveillance aux abords du Spaziu.

Le livre édité chez Fayard a obtenu au mois d’aout dernier le prix du livre corse.

Dans sa présentation, l’éditeur a écrit : «  Combien de temps le littoral corse résistera-t-il à la pression immobilière ? L'île de Beauté est encore remarquablement sauvage et préservée, comparée à la côte d'Azur ou aux Baléares. Elle était pourtant promise au même type de tourisme intensif... Dans les années 1960, des projets fous prévoyaient l'aménagement de gigantesques villages de vacances, avec marinas et casinos. Ils ont été stoppés net par la violence nationaliste. Les plasticages et le racket (rebaptisé impôt révolutionnaire) ont durablement découragé les investisseurs. Le conservatoire du littoral en a profité pour acheter et sanctuariser des sites d'une beauté exceptionnelle. Mais, depuis dix ans, la donne a changé. La spéculation a repris. Les golfes et les criques sont de plus en plus bétonnés par des promoteurs sans scrupules et des célébrités au bras long, qui rêvent de piscines avec vue sur le large. Ces opérations se font souvent en violation de la loi littoral de 1986, qui organise, dans toute la France, la protection des bords de mer. Elles bénéficient de la complaisance de maires trop faibles pour résister aux pressions, qui délivrent des permis de construire les yeux fermés, et de préfets à qui l’on a conseillé, en haut lieu, de lascia core, de laisser faire. Phénomène nouveau : le grand banditisme corse, qui a longtemps fait ses affaires hors de l'île, est désormais bien présent et blanchit des fonds d'origine douteuse dans de gros projets immobiliers, avec la complicité de certains nationalistes reconvertis, eux aussi, dans les affaires. Face à ces menaces, une nouvelle forme de résistance s'organise... »

Dans un entretien accordé l’été dernier à nos confrères de Téle-Paese, Hélène Constanty avait expliqué pourquoi elle avait décidé d’aborder le thème de la spéculation immobilière en Corse.

"Ce thème me paraît  central au débat sur l’avenir de la Corse. J’essaie de répondre à deux questions : Est-ce que les bombes vont protéger le littoral corse, Est-ce qu’on peut développer la Corse, son économie, son tourisme tout en protégeant ce qu’elle a de plus précieux qui sont  ses cotes, ses rivages.

J’ai souhaité aussi éclairer le débat actuel avec une remise en perspective historique de ce qui a pu se passer avec le mouvement nationaliste depuis une quarantaine d’année.

La Corse  est très violente, elle l’a toujours été et elle l’est encore aujourd’hui. Au plus fort de la violence nationaliste, de 1980 à 1995 un millier de villas, 350 complexe touristiques ont été visées durant les nuits bleues. Les intérêts touristique étaient menacés et découragés.

Depuis 10 ans la donne a changé, moins de violence nationaliste mais par contre des spéculations importantes avec des capitaux parfois mal acquis qui viennent s’investir en Corse et toujours la violence, des assassinats dont beaucoup sont sur fond de spéculation immobilière…."

Cette soirée s’est, finalement, déroulée sans le moindre incident.

Hélène Constanty sera mardi prochain à 17h30 au Festival du vent de Calvi, ville dont elle est originaire.

                                                                                                                                         J.P.L.

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Commentaires: 2
  • #1

    Tonia (samedi, 27 octobre 2012 14:52)

    Bonjour,

    Bravo Madame Constanty ! Merci de nous "ouvrir" les yeux, nous avons
    besoin de savoir ce qui se passe sur notre terre, cette île qui n'en
    finit pas de souffrir !...

  • #2

    Bethany Coombs (dimanche, 22 janvier 2017)


    Hi mates, how is the whole thing, and what you desire to say regarding this paragraph, in my view its really amazing for me.