Parole Vive de Bastia : Penser ensemble et plus haut !

Guy Scarpetta Éric Coquerel Roland Gori
Guy Scarpetta Éric Coquerel Roland Gori

L'édition automnale de Parole Vive des 11, 12 et 13 octobre a tenu ses promesses avec un public qui a globalement répondu présent. 

Laurent Eyraud-Chaume
Laurent Eyraud-Chaume

Bien sûr Roland Gori, qu'on ne présente plus, surtout depuis sa participation à l'ouvrage collectif "L'Appel des appels" et ses responsabilités au sein du mouvement du même nom, était attendu : il a su parfaitement démontrer que la norme, lorsqu'elle devient normalisation, standardisation, représente un danger pour toute démocratie. Autre personnalité attendue : Éric Coquerel, davantage rompu aux débats politiques qu'aux conférences.

On retiendra surtout de son intervention le constat de l'échec de la social-démocratie en Europe et de la nécessité pour "une autre gauche" de rompre enfin avec le néo-libéralisme qui ne doit pas  apparaître comme une fatalité. Il est simplement dommage qu'il n'y ait pas eu suffisamment de temps pour la discussion, Eric Coquerel devant reprendre l'avion pour Paris.

Plus inattendues par contre, l'intervention de Guy Scarpetta et la représentation théâtrale finale, mais quelles belles surprises !

Il est certain que l'intitulé de la conférence de Guy Scarpetta était quelque peu provocateur : "Une pensée subversive est-elle encore possible ?".

Dans une médiathèque de la bibliothèque municipale archi-comble, le romancier et essayiste a séduit son auditoire. Non seulement il a rendu accessible la personnalité énigmatique et sulfureuse de Guy Debord (dont il ne se dit pas pour autant le porte parole) mais il a su montrer à quel point les questions qu'il se posait étaient toujours d'actualité dans un monde où le sens critique s'atrophie.

Quant au conte théâtral "L'Héritage", de et par Laurent Eyraud-Chaume, ce fut unanimement la cerise sur le gâteau. Une heure trente de pur régal où le comédien, interprétant à lui seul tout une communauté villageoise, tour à tour drôle et tendre, engagé et poétique, donne mine de rien une leçon d'humanité. Le visage réjoui des spectateurs présents au théâtre San Angelo, une cinquantaine environ, parlait de lui-même !

Un petit regret : un tel spectacle aurait mérité plus de monde ; mais ce n'est que partie remise, puisque la compagnie "Le Pas de l'oiseau" sera en tournée en Corse en 2013.  
En attendant, le public peut se préparer à la prochaine édition de Parole Vive, qui débutera le 6 décembre prochain avec un programme plus artistique : "Regards croisés sur la Russie".

 

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