Le STC s'inquiète de l'avenir du train

Les dysfonctionnements des autorails AMG 800 qui, loin d'être réglés, s'aggravent, selon le syndicat, et touchent même les derniers autorails réceptionnés.
Les dysfonctionnements des autorails AMG 800 qui, loin d'être réglés, s'aggravent, selon le syndicat, et touchent même les derniers autorails réceptionnés.
Le STC tire la sonnette d'alarme sur la situation du chemin de fer corse (CFC). Matériels défaillants, problèmes de sécurité, gradation des conditions de travail, manque de personnel compétent et de transparence... Le syndicat pointe du doigt les dysfonctionnements et demande à l'Assemblée de Corse (CTC) de prendre des mesures d'urgence pour y remédier.

U Sindicatu di I Travagliadori Corsi (STC) a profité de la tenue du conseil d'administration des Chemins de fer corses (CFC), mercredi, pour faire le point sur la situation générale de l'entreprise et lister les motifs d'inquiétude.

 

Du matériel défaillant

Le premier, comme on pouvait s'y attendre, concerne l'état du matériel, notamment les dysfonctionnements des autorails AMG 800 qui, loin d'être réglés, s'aggravent, selon le syndicat, et touchent même les derniers autorails réceptionnés.

"L'industriel force la main à la CTC pour qu'elle réceptionne les AMG restants afin de pallier les pannes et compenser ainsi le taux de disponibilité très faible de ces trains. Sur 9 autorails livrés, 6 circulent tant bien que mal avec des pannes quotidiennes, 3 sont à l'arrêt et servent à l'approvisionnement en pièces de rechanges au titre de la garantie pour le constructeur", indique-t-il.

 

Une sécurité en question

Le second est lié à la sécurité. Dans le collimateur du STC : "des avaries sur les portes d'accès aux voyageurs, une usure prématurée des roues, des dégagements importants de fumées dans les compartiments voyageurs dus à des problèmes moteurs, la rupture de canalisation d'air chaud sous pression sous la caisse des autorails, des défauts de graissage des boudins des roues entraînant l'usure du rail et des risques de déraillement".

Le syndicat nationaliste n'hésite pas à parler de "désastre industriel" qui impacterait directement la sécurité et la survie même du train. Il fait également état d'une dégradation des conditions de travail, notamment pour les personnels roulants confrontés aux aléas dans l'acheminement des voyageurs et pour les personnels de maintenance de plus en plus démunis face à la multiplicité et à l'ampleur des problèmes rencontrés.

 

Une ingérence politique

De plus, le syndicat réclame le recrutement d'une équipe de Direction et "le départ de l'actuel locataire du poste de Directeur Commercial, actuellement en villégiature sur le réseau corse ". Il dénonce également "lingérence politique du Président de la SEM dans la marche des CFC et plus particulièrement dans la gestion des emplois".

Aussi prévient-il qu'il agira : "afin de mettre un terme à des pratiques dignes dune démocratie populaire ou, au mieux, dun clientélisme dans la pure tradition clanique. Nous nous interrogeons sur la bonne utilisation des deniers publics par la Direction Générale et sur les conditions de passation de certains marchés et le montant des prestations de services. Nous ne resterons pas inertes face à des pratiques que, daucune façon, nous ne saurions cautionner". Il demande à la CTC de remettre de lordre rapidement.

 

Des mesures d'urgence

Pour le STC, ces carences profondes affectent le fonctionnement de l'entreprise et hypothèquent tout projet d'entreprise viable et pertinent. Elles sont aggravées par "l'entêtement à bricoler un plan de transport déconnecté des réalités, telles que le faible taux de disponibilité des AMG et le système d'exploitation en cantonnement téléphonique". Rappelant que les étudiants (600 cartes étudiantes établies) et les salariés sont de plus en plus nombreux à utiliser le train, il préconise des mesures rapides pour dégager les moyens humains et matériels propres à rétablir des conditions normales d'activité. "Dans le cas contraire, le chaos s'installera durablement dans le service public ferroviaire", estime-t-il. Les cheminots du STC interpellent, donc, les membres du conseil d'administration de la SAEML pour qu'ils prennent l'exacte mesure de la situation et relayent efficacement leur demande afin que "les actions nécessaires à la résolution des problèmes techniques et organisationnels soient mises en œuvre le plus rapidement possible pour atteindre une activité ferroviaire sécurisée, fiable et pérenne".

 

Une volonté politique

Pour pallier ce déficit d'exploitation, le STC demande l'accélération des opérations prévues au Schéma directeur des investissements. Par exemple : l'extension de la Commande Centralisée de Voie Unique pour améliorer la régularité et la sécurité des circulations. Egalement, l'acquisition rapide des 8 rames prévues pour le trafic suburbain pour permettre la réhabilitation et la mise en conformité des AMG 800 grâce à la mise en place d'une cellule technique. Le syndicat propose que ces 8 rames permettent de créer un véritable service suburbain Calvi/Isulà Rossa, l'extension de celui d'Aiacciù jusqu'à Bucugnà et de Bastia jusqu'à Fulelli.

Pour cela, il lance un appel : "A l'heure où la demande du transport collectif croît et où les contraintes économiques et environnementales se font plus prégnantes, seule une volonté politique forte peut encore permettre d'éviter un désastre industriel économique et social aux CFC. Nous en appelons solennellement au Président de l'Exécutif territorial et à l'ensemble des élus pour qu'ils s'emparent de cette problématique et y apportent les solutions que la gravité de la situation réclame".

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