Dans le cadre de la concertation Refondons l’Ecole de la République Michel Barat, recteur de Corse, a confié l’organisation d’un groupe de travail intitulé, la valorisation de l’enseignement professionnel, à Noël Mariot, proviseur du Lycée Jules-Antonini.
Trois groupes de 16 personnes se sont donc réunis au LEP, vendredi, afin de mener à bien une réflexion globale sur l’enseignement professionnelle au plan national, mais aussi sur les points forts, les points faibles, voire ce qui peut faire défaut au sein de l’Académie de Corse.
L’Education Nationale était bien présente dans ces groupes de travail, mais le choix avait été fait avec le Rectorat, de proposer des participants issus du domaine de la formation professionnelle (hotellerie, grande distribution, BTP, FSU….).
A l’issue de cette réunion une fiche synthétique des travaux effectués a été communiquée au Rectorat. Elle résumait les conclusions des groupes de travail, qui, à la fin de la journée avaient établi un état des lieux, exploré des pistes de réflexion et fait des propositions.
Une orientation plus souvent subie que choisie
L’enseignement professionnel tient un rôle prépondérant dans notre système éducatif, en formant des jeunes (plus d’un million en 2011), du CAP au BAC Pro, en lycée professionnel ou dans les
formations par apprentissage. Ces jeunes diplômés, formés pour devenir artisans, commerçants, spécialistes des métiers de la bouche, ou de l’hôtellerie, techniciens du bâtiment, de la production
ou des services, contribueront au développement des entreprises et au redressement productif.
Le Baccalauréat professionnel a démontré aujourd’hui qu’il était très prisé par les étudiant, depuis la réforme de 2009, mais la proportion de sortie sans qualification reste trop importante, mettant en cause une orientation plus souvent subie que choisie. Le décrochage scolaire issu des lycées professionnels demeure élevé, représentant 1/3 des étudiants.
Parallèlement, les effectifs des CAP sont en augmentation, mais il est à regretter des passerelles CAP vers BAC Pro presque inexistantes.
En Corse, la carte des formations est élaborée et arrêtée par la Collectivité Territoriale de Corse, en vertu de ses pouvoirs dérogatoires du droit commun des régions en matière d’éducation.
Il appartient aux conseillers territoriaux d’adapter l’offre de formation aux exigences définies par le CPRDF, (Contrat de Plan Régional de Développement des Formations Professionnelles), et aux potentialités économiques de la Région. Mais, certaines formations actuellement proposées en formation initiale se révèlent non seulement peu attractives, mais également inadaptées au marché local de l’emploi.
Relancer le dialogue
Ce partenariat avec la CTC pourrait tout de même permettre à l’avenir, la mise en place de structures permettant de mieux lier orientation, enseignement professionnel et formation tout au long de
la vie, de lutter contre le décrochage scolaire et les sorties sans diplôme, mais aussi d’envisager des solutions d’hébergement pour faciliter la mobilité des jeunes et de traiter les questions
de l’amélioration de la qualité et du suivi des contrats d’apprentissage et des formations en entreprises.
Mais pour progresser, il semble nécessaire et essentiel de relancer le dialogue avec les branches professionnelles afin de reposer les questions du développement de l’offre de stage en
entreprise, de la rémunération, de l’amélioration du processus de création et de rénovation des diplômes professionnels, et de la redéfinition d’une instance de concertation entre l’éducation
nationale et le monde économique.
Marilyne SANTI
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