Si Ségolène Royal a pôlarisé l'attention à l'heure où François Hollande et Jean-Marc Ayrault recevaient, mercredi à l'Elysée, les présidents des régions, Paul Giacobbi président du conseil exécutif et Dominique Bucchini, président de l'assemblée de Corse n'ont pas manqué d'amener dans la discussion le problème de la violence qui se pose avec acuité aujourd'hui en Corse.
Au lendemain de la triple exécution de Castirla les deux présidents ne pouvaient faire l'économie d'une intervention devant le Chel de l'Etat et le Premier ministre même si l'économie et les
préconisations présidentielles, face à la crise, étaient au centre des débats.
Mais comme l'a justement fait remarquer Paul Giacobbi, à l'issue de la réunion, comment peut-on parler d'économie dans une région où l'on s'entretue ?
Interrogé à sa sortie de l'Elysée par nos confrères de RCFM, Paul Giacobbi a affirmé qu'il avait demandé aux plus hautes instances de l'Etat de prendre le même engagement en Corse que celui pris
à Marseille pour faire respecter l'Etat de droit.
"Il ne saurait y avoir de développement économique dans une région où on laisse les gens s'entretuer" a t-il notamment déclaré.
Selon le président du conseil exécutif le message a parfaitement été entendu par François Hollande qui " est parfaitement au courant de ce qui se passe en Corse."
Paul Giacobbi a dit s'être également ouvert du problème auprès de Manuel Valls, le ministre de l'Intérieur. Et à ce niveau, aussi, il dit avoir été entendu.
Dominique Bucchini : Je demande instamment à l'Etat
de prendre enfin la mesure exacte de la situation"
De son côté Dominique Bucchini a demandé au gouvernement de s'emparer "de toute urgence" de la question de la violence qui sévit en Corse après le triple meurtre de mardi dans la Scala di Santa Regina.
"Je demande instamment à l'Etat de prendre enfin la mesure exacte de la situation. A ce niveau de violence, le grand banditisme n'est pas l'affaire de la Corse, seule", précise dans un communiqué Dominique Bucchini en demandant au gouvernement de s'emparer "de toute urgence de cette question."
"Il s'agit d'une nouvelle escalade dans la violence en Corse et cette accumulation de règlements de comptes est selon moi l'indice d'une évolution alarmante et d'une mutation redoutable de la criminalité", souligne le président de l'assemblée.
"Cette violence est vécue à l'échelle de la Corse comme une dérive dangereuse, d'autant plus que le sentiment d'impunité ne contribue pas à rassurer nos compatriotes", souligne t-il
encore.
On attend de voir à présent la suite que donneront le président de la République et le Premier ministre à cette double supplique.