La CGT lance une pétition contre le traité européen

Il avait promis de le renégocier. Et pourtant, dès juin, l'actuel chef d'Etat a signé, en l’état, le Pacte budgétaire européen, adopté par son prédécesseur. Ce traité, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2013, doit être ratifié, débuté octobre, par le Parlement. Il suscite de fortes oppositions au sein de la gauche et chez les syndicats. La CGT, avec la Confédération européenne des syndicats (CES), lance une pétition à l’adresse des parlementaires français : « Ne ratifiez pas le Traité européen ». Explications, pour Corse Net Infos, d’Antoine Mandrichi, secrétaire général de la CGT de Haute-Corse.

- François Hollande a reculé sur sa promesse de renégocier le traité européen et a gardé le cap sur l’austérité. Comment réagissez-vous ? 

- Nous ne sommes pas surpris outre mesure. Pendant la campagne présidentielle, François Hollande n’a pas été très offensif sur sa volonté de tourner le dos définitivement à la politique libérale qui se pratique au niveau européen. Aujourd’hui, malgré sa promesse, il semblerait qu’il ait, malgré tout, l’intention de ratifier le Pacte européen pour l’austérité. Les conséquences pourraient être dramatiques pour certains de nos concitoyens.

 

- A quel niveau ?

- A titre d’exemple, si ce traité était signé et appliqué en France, la mesure sociale qu’a prise François Hollande, de remettre la retraite à 60 ans pour des carrières longues, n’aurait pu rentrer en vigueur dans la situation de déficit public que connaît le pays car l’Europe aurait mis son veto. Ce traité est très dangereux, contre-productif et corsète toute avancée sociale pour des décennies. Nous disons, donc, à nos concitoyens, aux salariés qu’il faut se mobiliser.

 

- Quelles actions avez-vous prévu ?

- Déjà, une journée d’action est prévue le 9 octobre pour aller à l’encontre de cette politique un peu molle qui est portée, à notre sens, jusqu’à aujourd’hui, par le Président de la République et son gouvernement. Il faut s’attaquer aux racines du mal en relançant le pouvoir d’achat, créer des emplois, se préoccuper, en Corse, de la situation du carburant, du logement, des primes de transport… Il faut prendre ces problèmes à  bras-le-corps. Mais, nous avons l’impression assez mitigée que le gouvernement n’a pas trop envie de donner un coup de pied dans la fourmilière, d’appuyer là où ça fait mal et de tourner le dos à cette politique qui n’a pas porté ses fruits depuis des années et qui n’apporte rien de bon à tous ceux, de plus en plus nombreux, qui sont en difficulté. En continuant comme ça, la situation n’est pas prête de s’arranger.

 

- Vous lancez une pétition contre le traité européen. Dans quel but ?

- Cette pétition a été lancée, il y a quelques jours. Nous nous adressons au Président de la République et à son gouvernement pour qu’ils ne ratifient pas ce fameux pacte pour l’austérité, pour qu’une autre politique soit menée et que la France, pays souverain, puisse décider de ses réformes à condition que ces réformes aillent dans l’intérêt général. Ce qui pourrait ne pas être le cas si, d’aventure, ce pacte serait ratifié puisqu’on s’en remettrait aux décisions et aux orientations libérales menées par Bruxelles et au niveau européen.

 

- Que ferez-vous s’il est voté ?

- S’il est voté, la France risque de se retrouver très rapidement dans des situations comme celles de l’Espagne ou de la Grèce où l’austérité sera encore plus sévère. On continuera à se battre pour le progrès social.

                                                                           Propos recueillis par Nicole MARI

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Commentaires: 1
  • #1

    Bot (mercredi, 12 septembre 2012 08:16)

    Bonjour,

    je voudrais dire a M. Mandrichi, puisqu'il connait si bien les entreprise qu'il en crée une et puis des emplois!!!!
    mais a part aboyer ......