Elle est l’une des rares femmes chef d’orchestre. Claire Gibault dirige le Paris Mozart Orchestra créé en juillet 2010. Les vendredi 27 et samedi 28 juillet, elle sera à Calvi, dans le cadre du festival lyrique. Sa vie sera toute entière dédiée à la musique. Premier prix du Conservatoire du Mans, elle enchaîne ensuite le Conservatoire de Paris et devient chef d’orchestre de l'Opéra de Lyon en 1969. En 1995, elle devient la première femme à diriger l’orchestre de La Scala, à Milan.
Le vendredi 27 juillet à 21h30, en la cathédrale Saint-Jean-Baptiste au cœur de la citadelle de Calvi, elle dirigera son orchestre pour une soirée exceptionnelle consacrée à Wolfgang Amadeus Mozart et le lendemain, à la demande de M. Ange Santini, maire de Calvi, elle présentera la soirée en l’honneur d’Offenbach et Rossini.
A pied d’œuvre depuis hier à Calvi pour régler les moindres détails de ces soirées, Claire Gibault a accepté de nous recevoir pour parler de son expérience à la tête du Paris Mozart Orchestra, de son métier, de son ouvrage « La musique à mains nues, itinéraire passionné d’une femme chef d’orchestre », de la mixité sociale mais aussi de son expérience politique en qualité de député européenne et bien d’autres sujets qui lui tiennent à cœur.
La Corse, Claire Gibault l’a connaît bien. Perfectionniste, ne laissant jamais rien au hasard, en avril dernier elle était déjà à Calvi pour rencontrer le maire M. Ange Santini, Mme Padou Ceccaldi, adjointe au maire, déléguée à la culture et au patrimoine et Mme Sabine Chartier, responsable du service culturel de la ville.
Au bord de la piscine de l’hôtel La Villa où elle a été accueillie, autour d’un café, ses partitions à la main, Claire Gibault parle avec amour et passion de son expérience avec le Paris Mozart Orchestra.
Sortir de la routine des orchestres classiques
« L’association loi 1901 a été créée en juillet 2010 et nous avons donné notre premier concert en novembre 2011. Mon expérience auprès de Claudio Abbado à Bologne en Italie pour la création de l’Orchestra Mozart en 2004, m’a fait apprécier combien les musiciens et leur chef étaient heureux de se retrouver quelques semaines par an pour faire de la musique ensemble sans jamais aucune lassitude. J’avais vraiment envie de reproduire la même chose dans mon pays.
Claudio Abbado m’a donné sa bénédiction pour créer Paris Mozart Orchestra entièrement financé par des fonds privés et du mécénat.
Je ne voulais pas faire un orchestre juste pour faire un orchestre de plus. Ce que je souhaitais c’était fidéliser un groupe de musiciens jeunes et excellents ayant des affinités de style de jeu et de conception de leur vie musicale ainsi qu’une souplesse d’adaptation, une liberté que ne peuvent garder les grands orchestres permanents, et le goût d’un certain répertoire référencé à ce qu’on appelle I’orchestre Mozart » confie Claire Gibault.
Réunir les meilleurs musiciens
Et de poursuivre : « Notre volonté est de jouer certes dans des lieux prestigieux mais aussi de s’impliquer socialement pour des causes humanitaires et dans des endroits difficiles comme les prisons , les hôpitaux et même des zones d’éducation prioritaire. Nous avons dans ce sens des projets en commun avec Robin Renucci qui est un homme formidable, d’une grande générosité et d’une grande simplicité . En créant le Paris Mozart Orchestra, notre souhait était de réunir les meilleurs musiciens de Paris, avec pour objectif de donner 30 à 35 concerts par an dans les différents lieux que je viens d’énumérer. . Ce sont d’excellents musiciens qui sont venus là pour sortir de la routine des orchestres classiques où personne ne prend le temps de se connaître. Nous avons au sein de l’association une charte très particulière. Il faut savoir qu’il y a une égalité dans les salaires, y compris pour le chef d’orchestre, qu’il y a la parité hommes – femmes. Il y a aussi une conciliation de la vie privée et vie professionnelle avec la mise en place par exemple d’un service de baby-sitter ou encore la possibilité aux familles d’assister aux répétitions. C’est dans ces conditions que l’on a envie de faire ce métier artistique. J’ai compris beaucoup de choses au contact de Claudio Abbado ».
« Certains chefs jouent leur vie à chaque concert, moi j’offre chaque soir la mienne »
Après une brillante carrière à l’étranger, Claire Gibault explique ce qui l’a poussé à poursuivre sa carrière en France : « Je voulais faire mon nid dans mon pays la France, quie j’aime. Ce qui m’importait aussi c’était de faire dans la très haute qualité ».
Claire Gibault parle ensuite de son livre « Itinéraire passionné d’une femme chef d’orchestre » qu’elle devait dédicacer en soirée à la librairie « Black’n’Blue » à Calvi.
« Je raconte ma vie, mon parcours artistique, depuis l’enfance avec mon père comme premier professeur de solfège, comment lire les notes tout en apprenant à parler. J’explique aussi pourquoi je me suis réfugié dans la musique ou encore mes motivations en adoptant toute seule mes deux enfants au Togo. Mon fils José qui a 26 ans sera du reste là à Calvi pour le concert. Mes deux enfants sont aussi une des raisons de mon retour en France car ils avaient besoin pour leurs études de plus de stabilité. Je ne pouvais continuer à les emmener avec moi à travers le monde. Il fallait que je sois plus présente. »
A bientôt « Maestro »
Jean-Paul LOTTIER
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paponneau (vendredi, 03 août 2012 23:30)
j etais en corse du 21 juillet au 28 juillet 2012 avec mon mari nous avons passes la journée du 22 juillet a la fete de l olive a montegrosso et le soir aux infos regionales nous nous sommes vus a la tele .....comment retrouver ce journal televise c etait france bleu qui filmait merci de votre reponse