Les pilotes des Canadair en grève : Pas de bombardiers d'eau en Corse

Ils l'avaient annoncé dès le mois d'Avril et ils l'ont fait. Les pilotes bomardiers d'eau qui avaient déposé un préavis de grève illimité à compter du 1er Juillet sont passés aux actes dimanche. : ils se sont lancés dans une grève illimitée pour"  dénoncer le manque de moyens affectés à la maintenance des avions et l’absence de dialogue social."

La grève a été votée à la quasi-unanimité en assemblée générale»,.

Une soixantaine de pilotes en combinaison orange, sur les 88 que compte la base de Marignane, se sont ensuite rendus au rond-point de l’aéroport où ils ont déployé des banderoles sur lesquelles était inscrit « pompiers du ciel en grève » et «moins d’avions, moins de protection»,.

Les  pilotes de ont distribué des tracts aux automobilistes afin d’expliquer leur mouvement, au moment où débute la saison des feux dans le sud du pays. Peu avant midi elle était en cours de dispersion.

Ces pilotes, sont les seuls en France à voler à bord des 12 Canadair, 9 Tracker et 2 Dash 8 que compte la flotte de la Sécurité civile.

Deux raisons à ce mouvement: obtenir dix millions d’euros nécessaires à la maintenance de ces avions, et alerter sur l’absence de dialogue social entre pilotes et direction.

«Jusqu’ici, nous avions une écoute de la part de notre hiérarchie, ce qui n’est plus le cas depuis l’été dernier et la nomination à la tête de la direction générale de la Sécurité civile et de la gestion des crises de Jean-Paul Kihl», souligne François Tauveron. délégué du SNPNAC (Syndicat national du personnel naviguant de l’aéronautique civile), en précisant qu’un tel mouvement était le premier depuis 1998

Avancées insuffisantes

"Auparavant, a-t-il ajouté, «ça se passait dans un climat bien meilleur, on sentait une volonté de faire avancer le système et de prendre en compte nos problématiques».

«Aujourd’hui, dès qu’on dit  bonjour, on nous répond révision générale des politiques publiques», affirme, désabusé, le syndicaliste, précisant que les pilotes ont un statut de contractuels.

Pour les pilotes, qui craignent également un délabrement général de leur base, dont le budget de fonctionnement baisse depuis quelques années selon eux, le constat est clair: «Notre direction n’est plus à nos côtés pour défendre notre mission ».

Au printemps, la DGSCGC avait annoncé vouloir laisser au sol cet été deux Canadair, ainsi qu’un avion de coordination Beechcraft 200, ordinairement utilisé en Corse, pour économiser de l’argent sur la maintenance.

Vendredi le directeur Jean-Paul Kihl et le sous-directeur des Moyens nationaux, Patrice Faure, sont venus de Paris pour rencontrer les pilotes.

Les deux avions, qui devaient rester au sol, finalement «reviendront en service courant à partir de lundi», a annoncé Patrice Faure aux pilotes, à qui il a par ailleurs été demandé de «gérer et optimiser les potentiels» des avions.

Mais ces avancées restent «insuffisantes», insiste le syndicaliste, qui demande « solennellement une entrevue au ministre de l’Intérieur Manuel Valls ».

Vendredi, « le directeur a fait un constat d’impuissance; nous, on lui demande d’aller chercher l’argent, de mouiller la chemise », a-t-il encore dit.
Réunion lundi à Paris
Même grévistes, les pilotes, restent réquisitionnables en cas de besoin. Cependant, les grévistes ne seront pas pré-positionnés en détachement sur les lieux à risques, mais devront partir de Marignane, préviennent-ils, ce qui pourra occasionner des retards sur les interventions.
Voilà qui ne  va pas manquer d'inquièter dans notre région où l'utilisation des bombardiers reste primordiale - comm ce fut encore le cas dimanche à Castifao - dans la lutte contre l'incendie.
Le ministère de l'Intérieur a proposé dimanche  aux grévistes de poursuivre les négociations lundi matin à Paris.

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