Cancer : Et si la solution venait de Corse ?

L'association Nea est née d'un grand espoir. Participer à l’élaboration d’un nouveau traitement contre les cancers du sein, de la prostate et du colon. Le centre de recherche et développement de composés organo-métalliques à usage thérapeutique situé en Corse est méconnu et pourtant, il est à la pointe de la recherche. Le docteur Philippe Collery, est  président de l’association « Centre de Recherche et Développement de Composés Organo-Métalliques à Usage Thérapeutique » et initiateur du projet. Il dirige un service d’oncologie de la clinique Maymard à Bastia. Marie Christine Taddei-Battesti, présidente de l'Association Nea, se bat à ses côtés pour le faire avancer…

De quoi s'agit-il ?
La présidente de Nea, qui sait de quoi elle parle, l'explique mieux que personne. En tout cas elle se bat tous les jours un peu plus faire savoir que la Corse est sur ce plan à la pointe du combat.
Elle a déja été entendue par les Rencontres photographiques de Corte.  Beaucoup d'autres clubs et associations devraient leur emboîter le pas. 

"Les composés de platine sont utilisés depuis de très nombreuses années, à la suite de la découverte fortuite en 1965 par Rosenberg de l’inhibition de la croissance de bactéries dans un milieu avec une anode en platine. Cette découverte a conduit à rechercher une inhibition de croissance de cellules tumorales par le platine ce qui a été rapidement confirmé. Le cisplatine ou cis-dichloro aminoplatinum a été rapidement utilisé pour le traitement de nombreux cancers et reste une arme privilégiée actuellement.

Deux autres composés métalliques ont été particulièrement étudiés par le Dr Philippe Collery".

Composés de gallium et de rhénium

Il s’agit de composés de gallium et de rhénium. L’étude de ces composés a été l’objet de nombreuses coopérations nationales et internationales. Pour déterminer le meilleur composé l’aide de chimistes a été nécessaire, aussi bien en France qu’en Allemagne, en Egypte ou en Ukraine pour identifier les meilleurs composés que ce soit pour le gallium ou le rhénium.

La recherche des mécanismes d’action de ces deux métaux a nécessité des coopérations avec des spécialistes en biologie moléculaire et en biologie cellulaire, en France mais aussi aux USA, en Russie et dans d’autres pays. De nombreuses études animales ont été réalisées avec le chlorure de gallium ou le tris quinolinolato Gallium (III) ou des composés organiques de rhénium. Actuellement, une amélioration de l’index thérapeutique  est proposée avec deux nouvelles présentations chimiques, le salicylate de gallium et un composé soluble de rhénium disélénoéther. Nous en sommes au stade préclinique pour ces deux nouvelles molécules, innovantes.

Un métal qui détruit les cellules cancéreuses

Le gallium est un métal qui peut détruire les cellules cancéreuses. Il s'accumule dans les métastases et surtout ne reste que dans les cellules métastatiques après une période d'arrêt du traitement par le gallium (il s'élimine des cellules saines). Le gallium qui n'est plus alors que dans les cellules malignes va fragiliser les cellules qui peuvent alors subir l'assaut d'un autre traitement par un autre agent tumoral comme le taxol pour le cancer du sein ou le platine pour le cancer du poumon. Le schéma d'administration est donc très important: le gallium d'abord, puis un temps d’interruption, puis le platine (ou le taxol selon la tumeur primitive). Le meilleur schéma d'administration du rhénium reste encore à mieux préciser, mais la prochaine étude devrait permettre de répondre à cette question également primordiale.

Le gallium, mais aussi le rhénium ont un tropisme pour l'os et devraient avoir une action privilégiée sur les métastases osseuses.

Certaines cibles cellulaires du gallium sont originales et différentes d'autres agents anticancéreux. D’autres effets, comme l'activité antiprotéasome, sont communs à la thérapie par Velcade (Bortezomib) du myélome. Le rhénium agirait en partie par son action sur le système oxydatif.

Une étude animale dès Juillet si…

Une première étude animale effectuée par le laboratoire CELVAX dirigé par le Dr Ming Wei a démontré que la combinaison du salicylate de gallium au disélénate de rhénium pouvait avoir un effet antitumoral sur un modèle de tumeurs greffées chez la souris après 3 semaines de traitement. Cette étude a permis de déterminer le schéma optimal d’administration des produits.

La prochaine étude animale devrait démarrer en juin, juillet 2012 si nous disposons des 35 000€ demandé par le laboratoire CELVAX. L’étude animale (les produits, le schéma d'administration, les accords pour les dosages, la société pour réaliser l'étude) est prête à être engagée.

Elle sera réalisée sur un temps de traitement plus long, de 12 semaines, afin de vérifier l’augmentation de la durée de survie, de s’assurer de l’absence de toxicité avec le schéma proposé à l’aide de l’étude précédente et de déterminer les paramètres pharmacologiques.

35 000 € pour quoi faire ?

"La somme de 35 000 € couvre  l'étude animale (100 souris) laquelle devra déterminer l'efficacité du traitement par l'étude du volume tumoral (par comparaison aux témoins) et la survie, explique la présidente de Nea. Elle déterminera également en partie la toxicité. Il faudra encore prévoir une autre étude toxicologie plus précise avec une autre espèce animale avant de pouvoir envisager un essai clinique.

Elle couvre aussi le dosage des métaux (platine, rhénium et gallium, mais aussi le zinc, le magnésium et peut-être le calcium, le fer et d'autres métaux) dans les principaux tissus dont bien sûr le sang et la tumeur. Il y a donc 3  objectifs qui peuvent être atteints avec cette étude: efficacité, toxicité et distribution tissulaire (pharmacologie).

Le modèle Cellvax est viable. Cette société ayant démontré sa capacité à réaliser rapidement l'étude qui lui a été demandé en décembre 2011.

Une publication de cette étude doit faire l’objet d’un article dans Anticancer Research dans les semaines à venir.

Peu-t-on passer à côté de la chance de financer une recherche ? Non!  Trop de patients ont foi dans la recherche pour passer à côté de cette possibilité d’avoir dans les 3 ans à venir une nouvelle molécule. La vie de nombreux « combattants » en serait changé (gestion de la douleur) et leur pronostic de survie grandement amélioré puisqu’elle agirait sur les métastases osseuses avec une action anti-tumorale.

Sans compter sur la chance d’offrir à la Corse un outil de développement économique durable à travers la création d’un laboratoire pharmaceutique sur son territoire. Ce volet devra faire l’objet d’un rapprochement avec la Collectivité Territoriale de Corse en charge du développement économique de la Région.

Nea vous invite à prouver que la Corse peut étonner le Monde - dixit Rousseau.


Le second volet de notre association est le bien être du malade.  Tout d’abord en changeant votre regard sur le cancer et les cancéreux ! Ils vivent de la même façon que vous. Personne ne sait qui va mourir le premier, un accident est si vite arrivé. Aidez les à oublier l'épée de Damoclès qui pèsent sur leur tête et toutes les injustices de la double peine qu'ils subissent. Ils affrontent un stress sans égal qui pèse sur l’efficacité de leur traitement. Stress, du à la peur de la mort et à la douleur, mais aussi aux problèmes du quotidien comme payer son loyer, pouvoir manger, faire garder ses enfants, gérer les effets secondaires des traitements, obtenir un prêt, etc…

Lorsque nous parlons de combattant, c’est une globalité : contre la maladie et contre les accessoires de la maladie.

Le 100% doit évoluer vers une prise en charge plus étendue mais le contexte économique de la France tend vers une réduction des droits. Le citoyen doit s’impliquer dans le monde associatif pour aider ses combattants de la vie. Cette démarche doit être une volonté affirmée de changer non seulement le regard porté sur les malades mais aussi notre mode de vie. La prévention reste la meilleure arme à ce jour.  Nous devons exiger de nos dirigeants politiques une véritable étude épidémiologique. La mortalité due au cancer diminue, en revanche, le nombre de cas augmente. Chaque année, les pourcentages progressent, cela devrait nous faire réfléchir sur notre environnement.

Nous attendons beaucoup de ces composés et de ce laboratoire pharmaceutique, ils pourraient aider nos malades dans la maladie mais aussi dans leur confort de vie. La Corse, encore une fois, fera figure de précurseur en ce domaine."

 


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