Universitaire, et surtout spécialiste passionné du football, et en particulier du football corse, Didier Rey revient pour Corse Net Infos sur la saison qui s’achève pour le football corse. Une analyse pragmatique, et qui fixe la ligne de conduite à suivre pour les années avenir, notamment en terme d’infrastructures, problème on ne peut plus actuel, les trois grands stades de l’île étant toujours en travaux, alors que les clubs affichent un visage radieux.
- Didier Rey, comment avez-vous vécu cette nouvelle année faste pour le football corse, avec le maintien de l’ACA et les montées et titre du Sporting, la montée du Gazélec et peut-être du CAB… Peut-on, selon vous, parler d’un renouveau du football corse ?
- Renouveau oui, par rapport aux années précédentes. Cependant, il faut faire attention. On ne fait au final que retrouver un niveau qui était celui du football corse il y a une dizaine d’années, donc, il ne faut pas s’enflammer. Ensuite, en remontant un peu plus loin dans le temps, deux clubs en première division et un en seconde, c’était déjà le cas en 1968. Ceci dit, les résultats sportifs sont remarquables, d’autant qu’on sait que le football a énormément changé depuis une quarantaine d’années. Réussir aujourd’hui au niveau professionnel, c’est vraiment remarquable. Pour le reste, on va avoir trois clubs professionnels, et ça, c’est la première fois que ça arrive, puisque jusque là, le Gazélec n’a jamais eu qu’un niveau amateur ou promotionnel, dans les années soixante-dix.
Au niveau du financement, il va donc falloir gérer cela. Vient maintenant le problème des infrastructures. Car si des progrès énormes ont été réalisés, il reste beaucoup à faire. On peut se gargariser d’avoir réussi à faire ceci ou cela, toujours est-il que vingt ans pour refaire le stade de Furiani, c’est énorme. D’autant plus que Timizzolu et Mezzavia ne sont pas véritablement des stades modernes pour un football du 21e siècle.
L’autre problème qui va se poser, ce sera celui du financement, hors financement public, c'est-à-dire au niveau des sponsors. Enfin, à long terme, le problème des spectateurs. J’insiste encore sur Aiacciu qui a désormais deux clubs professionnels ! Il va falloir les faire vivre !
- Pour revenir sur les infrastructures, Furiani a vu naître la tribune Sud, qui est la plus grande de Corse, l’ACA va construire une provisoire de 2 500 places, qui risque de ne pas être si provisoire que ça, car la tribune Honneur va elle être rénovée…puis reste le nom moins épineux problème du stade du Gazélec, qui n’est toujours pas résolu lui non plus …
- Mais même en regardant les autres stades, cela révèle un problème fondamental qui est le nôtre. On est en train de s’émerveiller de constructions qui sont tout à fait normales ailleurs, et qui se réalisent en quelques années, voire quelques mois ! On s’émerveille devant la tribune Sud de Furiani, mais on a à peine, aujourd’hui, un stade du vingt-et-unième siècle ! On a tellement pris de retard qu’on arrive à s’extasier devant des choses normales. C’est ça qui est grave. Dans les années à venir, aussi bien à Aiacciu qu’à Bastia, il faudra arriver à des ententes municipalités-communautés d’agglomérations- dirigeants des clubs. Il faut des projets à long terme qui s’enracinent dans le temps.
On ne peut pas se projeter dans l’avenir sans des infrastructures modernes et qui soient en permanence remises en l’état. Regardons, puisque j’y ai été encore dernièrement, l’état de la tribune Nord de Furiani. Pour accéder aux gradins, et surtout aux plus hauts, il faut passer sous une sorte de sous-pente. Il y a des infiltrations, et on a vu le scandale de la tribune de presse. Comment, en 2012, on peut en être encore à ce niveau-là ? C’est là qu’il faudra avoir une vraie réflexion, et je crois que le vrai défi du football corse il est là ! Parce qu’au niveau sportif, on a bien avancé. Après, il faudra évidemment voir, lorsque les mauvais jours reviendront, l’engouement du public et des collectivités. Mais il est évident qu’aujourd’hui, il faut mener et entreprendre une véritable réflexion sur le devenir des infrastructures, leur gestion et leur remise à niveau. Autrement, on revivra ce qu’on a connu les décennies précédentes, c'est-à-dire une flambée sportive, une stabilisation, puis un effondrement. Sans infrastructures, on ne peut rien construire.
Propos recueillis par Olivier CASTEL
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