Jean-Michel Canazzi : "La droite a toujours été majoritaire à Bastia"

C'est toujours en présence de tous les élus de droite de la 1ère circonscription de Haute Corse et de nombreux sympathisants que le député sortant Sauveur Gandolfi-Scheit a inauguré sa 2ème permanence bastiaise sur le Boulevard Paoli. Son suppléant aux élections législatives de juin prochain, l'avocat Jean-Michel Canazzi explique, à Corse Net Infos, que les Bastiais attendent un élan nouveau de la droite.


- Pourquoi avez-vous accepté d'être le suppléant de Sauveur Gandolfi-Scheit ?

- J'avais déjà accepté en 2002 d'être son suppléant. En 2007, j'ai eu quelques problèmes de santé qui m'ont empêché de poursuivre l'aventure avec lui. Entre Sauveur Gandolfi-Scheit et moi, c'est une vieille histoire d'amitié. Nous partageons un certain nombre de points de vue, surtout en politique. Donc, il m'a paru naturel de le suivre dans cette campagne.

 

- Comment envisagez-vous votre rôle de suppléant ?

- Le rôle du suppléant, dans une campagne, est d'amener, peut-être, des idées nouvelles ou d'autres idées et de faire en sorte qu'il y ait une complémentarité. Ensuite, c'est de remplacer le député, s'il est appelé à d'autres fonctions, dans un ministère par exemple.

 

- Etes-vous affilié à l'UMP ?

- Non. Je n'appartiens à aucun parti. Je n'ai jamais voulu être encarté. Je veux rester libre et pouvoir dire ce que j'ai envie. Quand une chose est bien faite, il faut le dire. Quand elle est mal faite, il faut le dire, qu'elle soit à droite ou à gauche. Mais cela ne m'empêche pas d'avoir des atomes crochus avec les uns et les autres.

 

- Représentez-vous le côté plus bastiais de la candidature du député sortant ?

- Sûrement. Je suis un vrai Bastiais. Je suis né à Bastia. J'ai toujours vécu à Bastia. J'ai été, un temps, le président de l'association Testa Mora qui était l'association des supporters du Sporting et j'ai été membre du conseil d'administration du Sporting. On me connaissait, déjà, sur la bannière bleue et blanche. Aujourd'hui, on me connaîtra sur une autre bannière.

 

- On murmure que votre présence à ces élections législatives pourrait-être un tour d'essai en vue des municipales ?

- Il est bien trop tôt pour le dire ! Il y a d'autres hommes politiques de grande valeur qui peuvent postuler pour être dans l'équipe municipale. Je n'en sais rien. Très honnêtement, ce n'est pas mon problème.   

 

- Que pensez-vous de l'état de la droite à Bastia ?

- La droite a toujours été majoritaire à Bastia. Tout le monde le sait très bien. Malheureusement, il n'y a pas eu d'opposition ou, si peu, au sein de la droite ou même d'opposition nationaliste. Un manque de travail et de suivi a fait que les gens de droite se sont désintéressés. Sans oublier qu'une certaine frange de la bourgeoisie a toujours voté Zuccarelli. C'est peut-être moins vrai maintenant. Mais je pense que si des jeunes et des hommes de valeur démontrent leur volonté de continuer et d'amener quelque chose de nouveau à Bastia, peut-être y-aura-t-il un souffle nouveau qui permettra à la droite de revenir et de prendre ce bastion. Si on analyse les votes, on voit très bien qu'un électorat est en attente. Quand on discute avec les gens, on sent très bien, depuis plusieurs années, qu'il suffirait d'un élan nouveau pour qu'ils suivent.

 

- Cette place laissée vacante par la droite n'a-t-elle pas été prise par Gilles Simeoni ?

- Oui. Tout a fait. Mais c'est bien la preuve qu'il y a une attente et que la droite n'a pas pris la mesure de cette attente. Il faudrait enfin que, les uns et les autres, nous nous mettions au travail pour donner de l'espoir aux gens. C'est très bien qu'il y ait Gilles Simeoni. Je suis très content qu'il soit là et qu'il porte aussi un souffle nouveau parce qu'il a des idées intéressantes.

 

- Pourrait-on alors imaginer aux prochaines municipales un ticket Gilles Simeoni - Jean-Michel Canazzi ?

- Gilles Simeoni est un ami. Nous avons fait nos études ensemble. C'est quelqu'un avec qui je partage quelques points de vue. Tout est possible. Mais, aujourd'hui, ce n'est pas une chose à laquelle je pense. Il y a des échéances assez lourdes, un combat qui nous attend. Pensons d'abord à eux.

 

- Êtes-vous confiant pour les législatives ?

- Oui. Je suis confiant. Parce qu'il y a un bilan de mandature qui plaide en faveur de Sauveur Gandolfi-Scheit. Nul ne peut le contester. Certains ont essayé de s'octroyer la paternité de la loi sur le rapprochement des détenus. Ça ne tient pas !  Sauveur a fait un gros travail, non seulement sur cette loi, mais aussi sur la centrale de Lucciana, pour ne citer que ces deux cas-là. Les Bastiais ne sont pas dupes. Ils se disent : enfin ! Quelqu'un qui a travaillé !

 

- Quelle serait, selon vous, la priorité de la prochaine mandature législative pour la circonscription et pour la Corse ?

- Il faut penser au-delà de la circonscription. Il faut penser à la Corse, d'abord. Pourquoi ? Par exemple, les Arrêtés Miot, dont il faut proroger le délai, sont une priorité parce qu'ils touchent l'ensemble des Corses et toutes les couches de la société. Qui, aujourd'hui, n'a pas un terrain de famille et peut se retrouver, du jour au lendemain, carrément spolié !C'est un chantier qui nous attend.

                                                                                        Propos recueillis par Nicole MARI

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