La ligne aérienne Bastia-Munich est ouverte

Le vol inaugural Munich-Bastia a atterri à l’aéroport de Bastia-Poretta à 16h15 avec 50 passagers à son bord
Le vol inaugural Munich-Bastia a atterri à l’aéroport de Bastia-Poretta à 16h15 avec 50 passagers à son bord

La Chambre de commerce et d’industrie de la Haute Corse (CCIT) et la Lufthansa ont inauguré, samedi après-midi, le premier vol Munich/Bastia. Avec Hambourg et Francfort, c’est la troisième ligne que la compagnie régulière allemande ouvre sur l’aéroport de Bastia-Poretta. Prochaine destination : Berlin, début juin. Explications conjointes, pour Corse Net Infos, de Paul Trojani, président de la CCIT de Haute Corse, et de Pierre Bogdanovic, chef d’escale de Lufthansa.

Le vol inaugural Munich-Bastia a atterri à l’aéroport de Bastia-Poretta à 16h15 avec 50 passagers à son bord. Quarante minutes plus tard, il repartait pour Munich. Désormais jusqu’au 29 septembre, chaque samedi à la même heure, la compagnie allemande Lufthansa fera l’aller-retour entre la capitale bavaroise et la Haute-Corse avec un avion de type CRJ d’une capacité de 86 sièges, pour un temps de vol estimé à 1h25. Du 5 au 26 août, une fréquence sera rajoutée chaque dimanche à 9h05 au départ de Munich et à 11h10 au départ de Bastia. Sur les 22 semaines de desserte entre mai et septembre, l’offre totalisera 4472 sièges.

Prochaine étape : Berlin

La destination corse, via Bastia, renforce donc son réseau de lignes aériennes avec l’Allemagne, le plus important marché  touristique en provenance de l’Europe. Lufthansa a commencé à déployer ses ailes sur l’île en 2007 en créant la ligne Hambourg-Bastia. En 2011, elle ouvre la destination Francfort. Cette année, deux nouvelles liaisons sont programmées : Munich et Berlin.

La ligne, au départ de Berlin Brandebourg, démarrera le 9 juin jusqu’au 13 octobre. Le vol est programmé chaque samedi, comme tous les vols sur l’Allemagne, à 17h30 au départ de Berlin et à 20h15 au départ de Bastia. Il s’effectuera à bord d’un appareil B319, d’une capacité de 138 sièges pour un temps de vol de 2h05. Au total, sur 19 semaines entre juin et septembre, sera proposée une offre de 5244 sièges.

Une destination en plein essor

Au début de l’été, Lufthansa totalisera une offre de 19528 sièges sur Bastia depuis 4 prestigieuses villes allemandes, soit une augmentation notable de 128 % par rapport à 2011.

La compagnie allemande régulière propose des billets à des prix d’appels très attractifs : à partir de 49 € pour Berlin et de 99 € pour Francfort, Hambourg et Munich. Pour toutes ces destinations, les réservations peuvent se faire par Internet (www.lufthansa.com) ou par téléphone (0826103334).

Cette saison, l’offre globale sur l’Allemagne, assurée par les deux compagnies Lufthansa et Germanwings, qui fait partie du groupe Lufthansa, représentera, ainsi, 51 664 sièges sur sept destinations. Au total, 27 destinations sont programmées au départ de Bastia, dont 15 sont internationales, pour 32 lignes dont, 19 charters ou low cost.

Après Berlin, de nouvelles destinations verront le jour pour relier la Haute-Corse à d’autres villes européennes.

                                                                                                                                            N.M.

Paul Trojani, président de la CCIT de Haute Corse : « Nous allons développer les compagnies low cost »

- Pour quelles raisons la CCIT soutient-elle ces nouvelles lignes qui se créent sur l’Allemagne ?

Parce que c’est son rôle. Cela fait quelques années que nous nous battons pour avoir des lignes supplémentaires et, surtout, développer les relations avec l’Allemagne. Tout se passe très bien. Cette année 2012, nous proposons une offre de 51664 sièges, dont 19528 avec Lufthansa depuis Hambourg, Francfort, Munich et Berlin, et 32136 avec Germanwings depuis Cologne, Stuttgart et Berlin. Nous montons en puissance. Aujourd’hui, nous inaugurons le vol Bastia-Munich. Le mois prochain, nous rajoutons un vol sur Berlin. Au total, nous aurons, avec Lufthansa, ouvert quatre lignes sur l’Allemagne, et bientôt cinq. Nous sommes dans le bon tempo.

 

- Avez-vous la volonté d’ouvrir d’autres destinations européennes ?

Bien sûr. Nous avons déjà ouvert une trentaine de lignes au départ des villes européennes sur Bastia. Et nous n’allons pas nous arrêter là, je vous le garantis. La Chambre de commerce, à travers ses mesures d’accompagnement et sa politique de promotion, offre des conditions d’accueil et de soutien qui permettent aux compagnies de prendre attache avec Bastia et la Corse.

 

- Quel est l’objectif de la CCIT ?

- C’est de faire venir de plus en plus de touristes en Corse, l’été. Et si nous pouvions étaler la saison, j’en serais le plus heureux. On va s’y employer. C’est notre rôle, car nous sommes convaincus de l’importance des transports aériens et de leurs fréquences pour donner à l’économie insulaire les meilleures chances de se développer. Cet échelonnement de la saison n’est pas possible sans le concours des compagnies aériennes qui programment la Corse ou qui font en sorte de la faire figurer parmi leurs meilleures destinations. Comme le fait Lufthansa.

 

- Lufthansa est une compagnie régulière. Faites-vous une différence avec les low cost ?

- Aucune différence. Ça importe peu. Je suis favorable aux compagnies low cost depuis longtemps et j’ai le courage de le dire. Et nous allons les développer.

 

- Elles sont pourtant beaucoup critiquées en Corse ?

- On ne contentera jamais tout le monde. Mais, nous, chambres de commerce, nous sommes pour. L’avenir nous donnera raison. 

 

- Comment se présente la saison touristique ?

- La saison est moyenne. Il y a du monde parce que nous développons les liaisons internationales. Si on devait se contenter des liaisons intérieures, on serait en régression.

 

- Le petit problème du vol de 6 heures d’Air France sur Paris est-il réglé ?

- Non. Ce n’est pas un petit problème, c’est un gros problème. A mon avis, il ne se résoudra pas. Jusqu’en septembre ou en octobre, nous devrons subir ce vol à 6 heures du matin. J’ai tout fait pour essayer de l’éviter, mais je n’ai pas été entendu. Pourtant, il suffit de voir le bas taux de remplissage pour comprendre !

 

- Craignez-vous des perturbations syndicales sur la saison ?

- On n’est pas à l’abri de perturbations. Elles peuvent venir. On ne le souhaite pas !

 

Propos recueillis par Nicole MARI

Pierre Bogdanovic, chef d’escale de Lufthansa : « Après Munich, nous ouvrons un vol sur Berlin »

- Vous venez d’inaugurez le 1er vol sur Munich. Est-ce la 1ère fois que ces deux villes sont reliées ?

- Oui. C’est le 1er vol sur Munich, mais pas le 1er vol sur l’Allemagne. Depuis 4 ans, nous volons d’Allemagne vers la Corse. Nous avons commencé par un vol, puis deux vols, l’année dernière, sur Francfort et Hambourg. Cette année, nous assurons quatre vols. Nous inaugurerons celui de Munich, aujourd’hui. Il fait partie de nos deux hubs : Francfort et Munich. Puis nous ouvrirons, début juin, le vol sur Berlin.

 

- Vous parlez de hub, c’est-à-dire d’aéroports de transferts. Cela signifie-t-il que les passagers peuvent venir de partout ?

- Oui. C’est ce qui se passe. Ce 1er vol comptait 50 passagers, il était donc à moitié plein. 80 % des passagers venaient d’autres destinations que Munich. Tout le réseau est ouvert. Il y a des passagers qui viennent de Scandinavie, du Luxembourg, de Belgique et qui passent par Munich pour venir ici. C’est tout à fait courant.

 

- De quels types d’avions disposez-vous ?

- Il y a quatre lignes, donc quatre avions. Actuellement, nous volons avec plusieurs types d’appareils : des régionaux qui comptent jusqu’à 100 places, par exemple un Embrair 90 et des Cityjet qu’on appelle des CRJ 90 entre 80 et 100 places. Le prochain vol sur Berlin sera assuré par un Airbus 319, que l’on peut aussi changer en A320, qui compte de 120 à 140 places.

 

- Avec quelle fréquence de vol ?

- Pour l’instant, une fréquence, le samedi pour tous les vols. Sauf en août, où nous aurons deux fréquences sur Munich : une le samedi et une le dimanche. L’avion part de Munich, arrive à Bastia et, quarante minutes après, repart sur Munich. C’est la même chose pour les trois autres destinations. Bastia étant considéré comme une escale de transit.

 

- Votre fréquence de vol oblige les passagers à rester sur place, en Corse ou en Allemagne, une semaine. N’est-ce pas contraignant ?

- Il y a d’autres moyens pour repartir, on peut transiter via Nice ou Paris. Lufthansa fait partie de la plus grande communauté de compagnies aériennes : la Star alliance. Ainsi les passagers peuvent repartir avec Bruxelles Airlines, SAS la compagnie scandinave, Swiss, la compagnie suisse, etc. On peut mélanger les billets, 

 

venir avec Lufthansa et rentrer avec une autre compagnie de la Star Alliance.

 

- Pensez-vous faire le plein en haute saison sur les quatre lignes ?

- Non. Au total sur les 20000 sièges, on devrait atteindre 70 % de remplissage, ce qui est très satisfaisant sur ce genre de lignes et sur les vacances, étant donné que nous n’avons pas des charters avec des groupes constitués.

 

- Disposez-vous d’une agence à l’aéroport ?

- Non. Les ventes se font, à 90 %, par Internet ou dans les agences de voyage, de manière traditionnelle. Nous sommes ici en tant que compagnie régulière, pas en tant que compagnie charter, low cost ou low fare.

 

- La Corse a la réputation d’être une destination chère. Quel est le prix du billet Munich-Bastia ?

- Le prix du billet varie actuellement de 99 € aller-retour à 1000 € en classe affaire. Berlin sera lancé à 49 €. La Corse, du point de vue des billets, n’est pas très chère. C’est un choix de Lufthansa, qui a pu être fait grâce à l’énorme soutien de la Chambre de commerce de Bastia. L’aéroport de Bastia-Poretta fait beaucoup d’efforts pour nous permettre de nous développer, c’est très appréciable. Sans les mesures incitatives et le soutien de la CCIT, nous ne pourrions pas faire ce que nous faisons actuellement pour venir sur Bastia.

 

- Quel type de soutien ?

- Il y a plusieurs types de soutien. D’abord, un soutien officiel avec des incitations tarifaires, des augmentations de volume et des nouvelles lignes, etc. Et puis, aussi et surtout, la possibilité d’avoir un dialogue, de dire : voilà ce que nous allons faire l’année prochaine, que pouvons-nous mettre en place ? Nous avons une vraie coopération très active, aussi bien financière que relationnelle. C’est important parce que ça nous permet d’être tranquille et de ne pas aller à l’aventure.

 

- Quel est l’intérêt pour Lufthansa de venir en Corse ?

- C’est un développement. Les Allemands aiment beaucoup la Corse, et surtout la Haute-Corse, car ce sont des amoureux de la nature. Ils viennent en nombre, ici, faire du tourisme à l’allemande, c’est-à-dire du tourisme écologique, des randonnées à pied ou à vélo. C’est pourquoi Lufthansa intensifie sa présence sur la Corse, via Bastia, et entend continuer à développer son réseau.

Propos recueillis par Nicole MARI

 


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