UMP : Dernier round à Bastia

Quarante-huit heures avant le 2ème tour des présidentielles, l’UMP de Haute Corse a tenu, ce jeudi soir, au Péristyle du Théâtre de Bastia, le dernier meeting avant la clôture définitive de la campagne électorale. L’occasion, pour la droite, de remotiver ses troupes, notamment les élus locaux, de réaffirmer sa confiance en la victoire de Nicolas Sarkozy et de lancer les prochaines législatives. Un dernier round avant le verdict.

Le péristyle du théâtre de Bastia s’est avéré trop petit pour accueillir les militants et surtout les maires de Haute-Corse qui se sont rassemblés autour des deux députés sortants, Camille de Rocca Serra, Sauveur Gandolfi-Scheit et son suppléant Jean-Michel Canazzi, et des deux élus territoriaux, Ange Santini et Stéphanie Grimaldi. La famille de droite a voulu, encore une fois, marteler son soutien au candidat président après le débat qui l’a opposé mercredi soir à son adversaire socialiste, grand favori des sondages, et à deux jours de scrutin. Et, au passage, à tacler ses soutiens locaux pour préparer la bataille des législatives qui débutera au lendemain du second tour.

Un hommage à Furiani

Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, une minute de silence a été observée en mémoire des victimes de la catastrophe de Furiani, qui sera commémorée le 5 mai. Puis, une courte vidéo du président en meeting prononçant quelques phrases choc et le ton était donné entre panégyrique de Nicolas Sarkozy et charge contre François Hollande.

C’est la maîtresse de cérémonie et déléguée départementale de l’UMP, Sabine Choix, qui a ouvert le feu en renvoyant, le 6 mai au soir, le candidat socialiste au « cimetière des éléphants » et accusant « sa horde locale : Paul Giacobbi, Simon Renucci, Jean Zuccarelli » de se complaire dans « le clientélisme pour ne pas avoir de compte à rendre ».

Des jeunes déterminés

Puis, l’UMP, souvent moquée pour son électorat du 3ème âge, a fait étalage de sa jeunesse. Des étudiants et des lycéens, dont certains ne sont pas en âge de voter, sont venus clamer, avec beaucoup de détermination, leur foi et leur espoir en leur champion, dont ils se sont partagés l’éloge. En français et… en corse pour parler de la langue et de l’identité ! Pour lister tout ce que Nicolas Sarkozy a déjà fait et compte faire pour la Corse : « Il veut changer la Constitution pour ratifier la Charte des langues régionales et il veut proroger les Arrêtés Miot jusqu’en 2017. Ce n’est pas la gauche qui veut faire ça ! ».

Haro sur l’assistanat

A leur suite, Jean-Baptiste Cantini, Responsable départemental des jeunes actifs de l’UMP, a salué le courage, comme valeur première des jeunes militants et du candidat sortant. Il a opposé les valeurs du travail à « l’assistanat entretenu par la gauche qui a en charge, en Corse, les collectivités locales » avant d’appeler à faire « le choix de l’amour de notre île et de notre pays ».

Le choix de la Corse, Jean-Michel Canazzi estime que Nicolas Sarkozy l’a fait tout au long de son mandat grâce aux « liens étroits » existant entre les deux députés de la droite insulaire et le gouvernement. Expliquant son engagement en tant que suppléant par « notre volonté commune de vouloir porter au plus haut les problèmes que connaît la Corse », il a salué « l’énorme travail accompli » par les deux députés.

Rien n’est joué

Pour Stéphanie Grimaldi, pointant du doigt le décalage entre la réalité des votes et les sondages, la victoire est encore possible. « Il n’y a que 500 000 voix qui séparent les deux hommes. Ce n’est pas le désaveu qu’on avait prédit. Les jeux sont loin d’être faits. Nicolas Sarkozy va l’emporter car le bon sens et la raison l’emporte toujours ». La présidente du comité départemental de l’UMP pense déjà à l’après-6 mai. « La Corse sera là aux côtés de Nicolas Sarkozy pour protéger ses enfants. Et dans cinq semaines, pour les législatives, nous répondons tous présents ».

48 h pour convaincre

Même certitude affichée chez Ange Santini qui se félicite : « A voir autant de monde dans ce théâtre de Bastia, ville symbole de la gauche, rien n’est perdu. Rien n’est plus beau qu’une victoire qui n’est pas annoncée, que de faire trébucher son adversaire quand il pense avoir gagné ».

Le maire de Calvi estime que le président « n’a pas démérité, ni pour la Corse, ni pour la France. Ces 5 ans, il a tout donné pour la France. Ces 10 ans, il a tout donné pour la Corse ».

Il lance un appel à l’assistance, composé de nombreux élus locaux, pour les inciter à faire campagne jusqu’au bout : « Il reste 48 heures pour convaincre. Chaque voix va compter. Nous avons besoin de vous ».

Une gauche bastiaise désunie

Lui emboitant le pas, Camille de Rocca Serra n’a pas résisté  au plaisir de tacler, d’emblée, la gauche locale qui avait annoncé  également un grand meeting entre les deux tours, idée finalement abandonnée. « Ce qui est fort, c’est que nous sommes ici, à Bastia, alors que la gauche bastiaise a annulé sa réunion. Elle se cache et rase les murs. C’est une coalition qui n’arrive pas à se retrouver, tous ensemble, dans une même salle. Elle ne peut pas le faire à Bastia, elle veut le faire en France », ironise le député sortant de la 2ème circonscription de Corse-du-Sud.

Revenant longuement sur le débat, il a poursuivi ses sarcasmes à  l’encontre de François Hollande, « cet homme de 57 ans, qui demande la retraite à 60 ans et qui n‘a rien fait. On ne peut rien lui reprocher, il n’a rien à son bilan autre que de présider la Corrèze, le département le plus endetté de France, et il veut présider le pays au moment le plus difficile de son histoire. Ce n’est pas sérieux ! ».

Un bilan corse

L’ancien président de l'assemblée de Corse en profite pour donner quelques coups de griffes à l’actuelle majorité régionale : « Nous savons en Corse qui sait gérer et qui multiplie les emplois publics pour faire de l’assistanat ».

Il revient sur l’action de Nicolas Sarkozy : « En Corse, on lui doit tout. Tout ce que nous avons pu faire depuis 2002, c’est grâce à lui ».

Puis, il cite un Corse, ancien collaborateur du Général De Gaulle, à qui on posa la question : « Pensez-vous que la Corse sera, un jour, indépendante ? » et qui répondit : « Non, tant que la France restera forte ». Et Camille de Rocca Serra de conclure : « La Corse a besoin d’une France forte ».

Un engagement réitéré

Le bilan insulaire du président candidat, Sauveur Gandolfi-Scheit va, une fois de plus, le rappeler : « Il a toujours été là pour la Corse. Il a toujours écouté quand je lui ai parlé de la Corse. Il a donné au peuple corse la possibilité de s’exprimer par référendum. Il a accepté la proposition de loi sur le rapprochement familial des détenus. Il s’est engagé sur l’approvisionnement énergétique en entérinant le choix du fuel léger pour le démarrage de la centrale en 2013, puis le gaz naturel ».

Et le député de la 1ère circonscription de Haute Corse de s’interroger : « Que deviendront les projets engagés pour la Corse : le PEI, le statut fiscal, les arrêtés Miot ? Les socialistes ne se sont engagés à rien. Les propositions de socialistes, c’est zéro. Qu’ont fait les députés corses de gauche pour la Corse ? Zéro. Regardez ce que nous avons fait ».

Ce meeting d’élection présidentielle avait déjà des allures de campagne législative. Quelque soit le verdict de dimanche soir, il faudra repartir au combat pour défendre deux sièges de député  sortant âprement disputés et vérifier, dans les autres circonscriptions, l’état de la droite insulaire.

                                                                                                                                             N. M.

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Commentaires: 2
  • #1

    Tragulinu (vendredi, 04 mai 2012 17:14)

    Jolie gueule de bois à prévoir dès lundi matin pour toute cette bande ;-)

  • #2

    Hauteville (vendredi, 04 mai 2012 18:42)

    Le sirtaki final était de rigueur car avec un deuxième mandat à Sarkosy nous nous serions approchés de plus en plus de la Grèce ...mais la photo est belle et je cherche Zorba !