Furiani : Les dirigeants expliquent leur choix aux supporters

Ayant répondu à l’appel des dirigeants et du CSB, bon nombre de supporters se sont réunis jeudi en début de soirée dans la tribune Sud du stade Armand-Cesari de Furiani. Au menu de ce rassemblement, le conflit qui oppose la communauté d’agglomération de Bastia au club Bastiais. Devant le refus de se voir proposer un bail emphytéotique où une convention d’occupation de longue durée, les dirigeants avaient annoncé mercredi matin à l’IGESA, qu’ils quitteraient dès le mois de mai prochain, les locaux administratifs du stade de Furiani. Le responsable de la communication Mathieu Cesari lisait dans un premier temps un communiqué remit à la presse. « Il y a 2 ans nous nous présentions devant vous pour vous proposer un pari fou : reconstruire notre vieux Sporting et lui faire retrouver à brève échéance la place qu’il n’aurait jamais dû quitter, c’est-à-dire l’élite du football français. Deux ans après, contre tous les pronostics et malgré de nombreuses embûches, nous sommes en passe de concrétiser ce rêve » poursuivait-il.

En Juin 2011, les dirigeants présentaient aux supporters au cours d’une réunion publique qui s’était tenue à Lupino, leur projet qui s’intitulait « franchemu u passu » sur une durée de trois ans. « Ce projet a pour but de doter le club de tous les atouts afin de pérenniser le SCB et lui éviter à l’avenir une nouvelle descente aux enfers » déclarait Mathieu Cesari.
Puis le responsable de la communication du club expliquait de nouveau les raisons du choix de « déserter Furiani » d’ici la fin de saison. « Actuellement, nous avons un bail d’un an qui nous lie avec la CAB, c’est-à-dire qu’en l’espace de quelques mois, on peut se retrouver orphelins de nos locaux. Même si la LFP n’a pas trouvé ça très adapté pour un futur club de Ligue 1. L’instance nous demande à juste titre des garanties afin de savoir si nous serions en mesure d’occuper le stade l’an prochain. C’est la raison pour laquelle nous avons donc insisté auprès du propriétaire afin de mettre fin à ces interrogations. Puisqu’on nous ne permet pas d’utiliser comme on le veut notre outil de travail afin de vous accueillir dans les meilleures conditions les soirs de matchs, nous avons donc décidé d’en arriver là. Et croyez-moi, cela est un crève-cœur. Depuis 90 ans, les dirigeants occupent les locaux dans ce stade, aujourd’hui on s’apprête à y mettre fin.. Loin d’être précipitée, cette grave décision  est en fait un acte de gestion. En effet, un stade de football digne de ce nom aujourd’hui, c’est bien plus qu’une aire de jeu : c’est un véritable lieu de vie ou les ultras, les familles, les enfants, les VIP, les partenaires et les médias cohabitent » poursuit Cesari.
Avec la rénovation du stade de Furiani, le loyer d’occupation sera en conséquence très important. « Un bail où une convention longue durée, permettrait aux dirigeants de pouvoir réaliser des investissements lourds et impératifs qui sont nécessaires à la marche en avant d’un club à taille humaine comme le nôtre. Ils sont la garantie de trouver des ressources supplémentaires »  selon Mathieu Cesari.
Michel Castellani : « Un stade neuf sans personne pour l’animer, à quoi cela servirait ? »
Présent en tant que supporter et non en tant qu’élu, Michel Castellani a tenu à prendre la parole comme il le fait à chaque rassemblement entre les supporters et les dirigeants. Il soulignait la « nécessité pour le Sporting d’avoir un contrat de longue durée qui lui permette d’animer ce stade, poursuivait Michel Castellani. « A quoi servirait un stade neuf s'il y a personne pour l'animer ? Et qui anime le stade de Furiani depuis des lustres et ce, fort brillamment grâce à Dieu ces quelques temps, sinon le Sporting ? » s'interrogeait-il.
Michel Castellani conclura son intervention, par le souhait de voir le Sporting "associé aux choix relatifs à ce stade, aux travaux indispensables et de ne plus être en situation d'occupant précaire. Ce qui apparaît comme une situation inconfortable et difficilement acceptable".
Pierre-Marie Geromini : " Nous avions déjà mis en garde la CAB "
Egalement présent, le président du Sporting Pierre-Marie Geromini remerciait une nouvelle fois les supporters pour leur soutien inconditionnel depuis deux ans.  Avant de revenir donc le sujet du jour, le dossier du stade. « Comme je l’ai précisé, il était indispensable pour nous d’accélérer les choses sur ce point-là. Depuis plusieurs semaines, on avait averti à plusieurs reprises les responsables de la CAB qu’on en arriverait-là si on n’obtenait pas un bail de longue durée. Donc notre décision, a sans doute été apprise sans trop de surprise. Pour ce qui concerne la suite, même si aucune discussion n’a été entamée avec la communauté d’agglomération, nous avons appris qu’une personne aurait été désignée afin d’entamer de nouvelles discussions dans un avenir plus au moins proche. Le dialogue n’est donc pas rompu, mais nous resterons sur nos positions » concluait le Président Bastiais.
Jean-Philippe Antolini : « Les revendications du Sporting envers la CAB, sont légitimes ! »
Enfin, Jean-Philippe Antolini (Corsica Libera et candidat aux prochaines législatives dans la 1ère circonscription de Haute-Corse) prenait la parole quelques minutes pour préciser qu’un communiqué de soutien avait été rédigé par le mouvement indépendantiste (Voir par ailleurs).  Après avoir souligné la « lenteur » des travaux de finition du stade Armand-Césari sans cesse en rénovation depuis vingt-ans maintenant, Corsica Libera exige donc que la CAB « revoit sa position et signe enfin cette convention qui laisserait les dirigeants occuper le stade et le gérer comme doit l’être une enceinte qui accueille tous les 15 jours plus de 10 000 personnes pour des matchs professionnels. »
Et de pointer du doigt en guise de conclusion : « La CAB a la prétention de vouloir récupérer une partie des locaux, déjà trop exiguës, pour y installer ses propres bureaux !  Le Sporting s’inscrit aujourd’hui dans une dynamique sportive et populaire jamais atteinte en Corse. La CAB s’oppose donc au développement économique qui accompagne cette réussite », concluait Antolini.
Opération « Corsica Turchina » lancée dans les prochains jours :
Les dirigeants termineront le rassemblement en demandant aux supporters de continuer à soutenir les joueurs et le staff pour les dernières échéances importantes qui sont à venir. Dans cette optique, une opération « Corsica Turchina » va être mise en place dans les prochains jours en partenariat avec nos confrères de Corse-Matin et de Radio Corsa Fréquenza Mora. Le principe sera simple. Toute personne qui le désire (commerçants, particuliers etc..) pourra décorer sa vitrine et son balcon avec un drapeau aux couleurs du club Bastiais. Un concours photo sera ensuite organisé et le meilleur cliché qui sera tiré au sort, gagnera un maillot de l’équipe professionnelle du Sporting. Par ailleurs, un grand tifo sera déployé dans tout le stade de Furiani le 23 avril prochain à l’occasion de la réception de Châteauroux et devant les caméras d’Eurosport. 12 000 drapeaux bleus et blancs seront ainsi distribués à tous les spectateurs afin que la fête soit la plus belle possible. « En ce qui concerne le dossier du stade, les dirigeants continueront de le mener à bien dans l’intérêt des supporters et l’accueil du public. Nous vous tiendrons informé de l’avancée des discussions » concluait Jean Franceschini membre du Conseil d’Administration. 

                                                                                                                             A. C.

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