Quatre semaines après l’annonce de la candidature de Nicolas Sarkozy, s’est tenu, ce dimanche, à l’université de Corte, le 1er grand meeting de l’UMP insulaire en présence de tous les caciques du parti. Une salle comble, des militants enthousiastes, des formules lapidaires et un numéro de duettistes pour valoriser le bilan présidentiel et éreinter le candidat socialiste et son programme.
L’amphithéâtre Landry était bondé. Près de 500 militants et sympathisants UMP de tous les coins de l’île avaient fait le déplacement à Corte pour assister à ce 1er grand meeting électoral qui,
pour la première fois, réunissait les fédérations et les élus des deux départements. L’occasion de se rassembler autour d’un spuntinu, de marteler à travers des mini tables rondes sur
l’agriculture, l’université, etc, tout ce que le candidat-président a fait pour la Corse et de galvaniser les troupes à travers des discours plus nationaux vantant le bilan du quinquennat et
fustigeant « les mensonges » de la gauche.
Des promesses tenues
C’est le maire de Corte, Antoine Sindali, qui, dans son discours de bienvenue, a donné le ton en rappelant tout ce que le candidat-président avait fait pour l’université de Corse : « Il a
pris des mesures spécifiques prenant en compte les petits nombres qui constituent les effectifs de l’université et a été apprécié par toute la communauté universitaire. Il a fait des promesses
qu’il a tenues concernant la ville, siège de cette université de Corse ». Il ajoute, reprenant le slogan présidentiel : « Sans une France forte, la Corse ne peut que décliner
».
Un numéro de duettistes
A sa suite, un duo composé de Stéphanie Grimaldi et Marcel Francisci, les présidents des fédérations UMP de Haute-Corse et de Corse-du-Sud, ont joué, à deux voix, devant un public acquis et
conquis, le remake politique de « La vérité, si je mens ».
« La gauche ment aux Français quand elle dit qu’il suffit de taxer les riches pour combler le déficit budgétaire », lance Marcel Francisci. « C’est faux », rétorque Stéphanie
Grimaldi, « si on double les impôts des 1800 foyers fiscaux les plus riches, cela n’aurait aucune conséquence majeure sur le budget de la France…faire partir les riches en les taxant encore
plus, c’est tuer les emplois en France ».
Un procédé efficace
Listant, avec le même procédé, les principales affirmations, critiques ou propositions du candidat de gauche, les duettistes vont les examiner, une par une, pour mieux les torpiller sous les
acclamations des militants.
Opposant ensuite « le rêve et la parole » d’Hollande à « la réalité et l’action » de Sarkozy, Stéphanie Grimaldi avertit : « Aujourd’hui, le risque que la parole l’emporte
sur l’action et le vent des promesses et des paroles sur la réalité est bien réel ».
Rien que des bénéfices !
Puis, Camille de Rocca Serra, après un tour d’horizon national et européen à la gloire du candidat, reviendra sur tous les bénéfices que la Corse a tirés de la mandature actuelle : prolongation
des arrêtés Miot, PEI, règlement de la dette sociale et bancaire, plan de financement, AOC sur l’huile d’olive, le miel, la farine de châtaigne et, tout récemment, sur la charcuterie.
Dénonçant « la violence du rapport Glavany qui voulait faire de nous des miséreux et des mendiants », il lui oppose « Nicolas Sarkosy qui a donné à la Corse ce qu’elle attendait, ce
qui était nécessaire à son développement ». Et de plaider : « Il nous donne la parole. Il ne parle pas à notre place. A nous d’agir, d’être responsable ».
Un appel à la mobilisation générale
Très applaudi, le député de la 2ème circonscription de la Corse-du-Sud va se livrer, avec beaucoup de verve et d’humour, à un lynchage en règle de la gauche. « Imaginez pour la Corse une
coalition allant de Mélenchon à Eva Joly jusqu’à Manuel Valls ! ». Il va exhorter les militants à « être des relais partout, dans toute la Corse, dans chaque village. Chacun d’entre nous
va aller conquérir la voix de celui qui hésite. Chaque voix va compter ».
Faisant également le bilan exhaustif du quinquennat et des actions présidentielles, Sauveur Gandolfi-Scheit va lui, aussi, lancer un appel à la mobilisation générale. « Il reste 42 jours
pendant lesquels nous avons besoin de vous. 42 jours où partout nous devons être mobilisés. 42 jours pour construire une France forte ».
Un sondage favorable
C’est dans une ambiance euphorique, aux cris de « Sarkozy Président », au son de la Marseillaise et du Dio vi Salvi Regina que le meeting s’achève.
Les militants, requinqués, ne parlent que du sondage, révélé par Stéphanie Grimaldi, qui remet l’espoir au cœur de la déroute.
Publié, cette semaine, par le magazine l’Express, il pronostique « la victoire de Nicolas Sarkosy au 2ème tour avec 50,3 % des voix. Ce sondage a été réalisé par un institut qui s’appelle
Elections Scope et qui avait annoncé, avec deux mois d’avance, les résultats exacts des trois dernières présidentielles françaises et de l’élection américaine ».
N. M.
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