L'examen du compte administratif et dans la foulée le rapport d'orientations budgétaires pour 2012. Il n'y avait, au départ, aucune raison pour que cette réunion du conseil communautaire de l'agglomération bastiaise s'enflamme. D'autant qu'au terme de la litanie des chiffres, assénée avec la régularité d'un métronome par Francis Riolacci, Jean Baggioni, qui n'a jamais sa langue dans sa poche, y était allé de son éloge flatteur… Mais un grain de sable venu du côté de la majorité a fait déraper la fin du débat…
"Ce compte administratif est le reflet de la réalité. J'en ai apprécié, la présentation, la clarté et l'honnêteté. Il y certes des "restes à réaliser" qui ne sont pas un bon point. Nous
savons prévoir mais nous ne savons pas réaliser. Mais nous ne nous opposerons pas à ce compte administratif principal. Ni aux autres" avait souligné Jean Baggioni au terme de la lecture et
des explications fournies par Francis Riolacci
C'est donc à l'unanimité que l'assemblée communautaire votait ce compte administratif . Un compte pour lequel Jacky Padovani, président de séance temporaire, se plaisait à relever la permanence
et la constance des investissements.
Mais la "trêve" fut de courte durée.
Après la lecture du du projet de budget (85,5M€ dont 38 M€ devant être affecté au fonctionnement et plus de 47M€ devant aller à l'investissement) prenant en compte la contribution de la CAB
au Syvadec et au SDIS et du nouvel exposé des chiffres et des explications fournies par Francis Riolacci qui a souligné, in fine, qu'avec un endettement de 21 M€, représentant 375 € par habitant
la CAB se situait nettement en-dessous de la moyenne nationale qui est de l'ordre de 500 €, le débat pouvait s'ouvrir.
Lancé par Emile Zucarelli, qui avait retrouvé son fauteuil de président, il donna l'occasion à Jean Baggioni de placer une première pique.
"En relisant mes notes je pense que je vais être bref et silencieux. Mes observations sont identiques à celles des années précédentes, dès lors si je vais encore parler pour ne pas être
entendu il vaut mieux encore que je me taise".
"Vers une ouverture en forme de V ou vers l'entonnoir ?"
Puis ni tenant plus, il montre du doigt la principale carence de ce budget d'orientations : l'absence de projet d'aménagement du territoire. "Votre document est bien présenté mais la question que l'on doit se poser est de savoir si l'on va vers une ouverture en forme de V ou vers l'entonnoir? En fait nous allons vers le rétrécissement. Notre participation est de plus en plus lourde et de moins en moins supportable".
Manque d'ambition, de vision, intercommunalité niée par les institutionnels et ratée par la CAB à propos de laquelle nul ne s'est jamais assis une seule fois autour de la même table : Jean Baggioni a asséné sa vérité dans le style qu'on lui connaît.
En écho Emile Zuccarelli rappela à son principal opposant qu'il "pouvait se regarder dans la glace".
Nous avons été ambitieux au niveau des transports urbains et ferroviaires. Ambitieux pour doter Bastia d'un stade de Ligue 1. D'une ZAC et d'un parc technologique.
"Il n'y a pas beaucoup de collectivités qui fonctionnent comme la nôtre dans la transparence qui est la nôtre".
Le grain de sable
On aurait pu en rester là.
Mais Dominique Rossi choisit de relancer le débat pour dénoncer les frais que supportent la CAB tant au niveau du SDIS que du Syvadec. "Il n'est pas normal que la CAB paye pour les
autres" a t-il lancé en faisant allusion au 20% du budget du SDIS auquel la communauté d'agglo concourt à financer pour moitié. Cités aussi les 936 000 euros que la même communauté
verse annuellement au Syvadec pour la déchetterie de l'Arinella. Mais pour quel tonnage?
Et de préconiser une réunion avec les deux organismes afin de freiner l'inflation. Francis Riolacci est allé un peu plus loin en demandant à ce que les présidents du SDIS et du Syvadec soient
entendus lors d'un prochain conseil.
Emile Zuccarelli n'a pas vraiment adhéré à l'idée estimant que la gestion de la CAB était "transparente et démocratique."
"Il s'agit là de questions récurrentes qui n'obtiennent jamais de réponse" a alors tonné Jean Baggioni.
"Nous savons tous tout sur tout" et s'adressant à Emile Zuccarelli " mais vous ne nous dites pas tout" après qu'au plan de l'eau le nom de la commune de Brando, qui ne fait pas
partie de la CAB, ait été cité…
Voilà qui promet encore de beaux échanges, la semaine prochaine, lors de l'examen du budget primitif.
En attendant il y a lieu de retenir que la CAB a alloué une subvention de 150 000 € à l'association SCB…
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