Pas de supporters niçois à Ajaccio : Le préfet s'explique

Mieux vaut prévenir.
Ce sont les blogs traduisant la haine entre les clubs corse et l’OGC Nice qui ont mis en alerte les services de police. Il existe entre ces clubs un véritable passif qui s’est traduit par de multiples incidents violents lors des rencontres précédentes, et aujourd’hui circulent sur les blogs de ces supporters des appels à règlement de compte.

C’est fort de ces informations  et de ce vécu depuis une dizaine d’années (émeutes, scènes de guérilla urbaines, bus caillassés, auto saccagées, restaurant détruit à l’occasion des déplacements des supporters), que Patrick Strzoda dit voir été amené à prendre cette mesure d’interdiction.

"Cette rencontre ne s’annonce pas conforme à l’esprit sportif, le sport étant des rencontres respectant des règles, notamment le respect de l’adversaire sur le terrain mais aussi des supporters. Je regrette cette mesure mais elle est nécessaire car il y a un risque de troubles de l’ordre public. La présence policière en ville sera donc renforcée dès la veille et des effectifs de la police nationale des Alpes-Maritimes viendront s’ajouter à la présence policière ajaccienne. L’arrêté a été pris en liaison étroite avec un service spécialisé du ministère de l’intérieur la Division nationale de lutte contre le hooliganisme  qui conseille les préfets confrontés à ce type d’évènement et qui travaille en étroite collaboration avec la ligue professionnelle de football" a souligné le préfet de Corse.
Le "marquage" des supporters niçois
Pour ce match, qui va se dérouler le 4 février, il existe donc sur les blogs des échanges qui appelle à la  violence entre les supporters (en sont-ils encore ?) et qui se sensibilisent à cette rencontre en faisant monter la pression, appelant à des actes de violences et de haine. Au vu de ces informations, des dispositions ont été prises sous la forme de cet arrêté, de renforcement des services de sécurité et d’effectifs importants qui vérifieront l’arrivée de ces supporters Niçois mais également leur suivi dans la ville d‘Ajaccio et ses alentours et l’indiction de rentrer dans le stade. Dispositif qui va démarrer depuis Nice puisque depuis l’annonce de ce match, Jean François Lelievre parlera d’une étroite collaboration aves ses homologues niçois. Certains, des physionomistes, viendront sur place à Ajaccio, identifier la population des supporters de l’OGCN, susceptibles de commettre ces exactions.

Sur Nice le même travail se fera, sans toutefois pouvoir empêcher, légalement, quiconque de prendre l’avion ou le bateau. Ils signaleront les moyens de transport pris, les horaires, les lieux d’hébergement et le nombre.
Jugés en comparution immédiate si…
Coté justice, le procureur de la République parlera de "présence soutenue" qui fera "partie intégrante du dispositif si jamais il venait à y avoir des violences graves".

Les supporters concernés ne respectant pas l’arrêté seront interpellés et déférés  pour être jugés.

La loi prévoit dans ce cas 6 mois d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende pour les violences qui seront commises dans le stade et aux abords du stade. Ils seront jugés en comparution immédiate par le tribunal correctionnel d’Ajaccio.
                                                                                                               Marilyne SANTI