FC Calvi : Didier Santini dresse un premier bilan

 

A la veille du match de ¼ de finale de la coupe de Corse face au CA Bastia et à deux journées de la fin du cycle aller des rencontres de championnat de CFA, groupe « A», Didier Santini, entraîneur du Football Club de Calvi a accepté pour les lecteurs de Corse Net Infos de répondre à nos questions.

- Quel bilan dressez-vous en ce début d’année 2012 ?
- Je dirais que c’est un bilan mitigé. Après des débuts difficiles  dans ce championnat que l’on découvrait à ce niveau, on a réussi à se reprendre et à terminer l’année 2011 en bonne position. Ensuite, il y a eu au début du mois ces deux matches perdus « à domicile » face à Aubervilliers et Auxerre qui font que le bilan est mitigé. Contre Auxerre, on ne mérite pas de perdre. Contre Aubervilliers, on fait le plus difficile en menant 2 à 0 et ensuite c’est la déconcentration. C’est l’incompréhension, mais que peut-on  reprocher à des joueurs qui font l’unanimité et qui pour l’occasion sont passés au travers . Ce sont des choses qui arrivent.  Il est important pour moi de pouvoir serrer la main à quelqu’un en lui disant si besoin qu’il n’a pas été bon mais qu’il n’a pas triché.
- Confiant malgré tout pour la suite ?
- Oui, il reste 19 matches. On doit s’attendre à souffrir mais,  sincèrement, je pense que nous avons les moyens de terminer dans les 5 ou 6 premiers. C’est un championnat très serré où il faudra rapidement prendre des points pour envisager l’avenir plus sereinement. Il faut un temps pour apprendre, mais on a montré que dans ce groupe on avait les moyens de rivaliser avec les meilleurs. A l’extérieur, même si nous n’avons pas toujours été pleinement récompensés de nos efforts, face à des équipes comme Poissy, le PSG, Lens et Avion, les prestations ont été de qualité.  Le seul raté a été Drancy.
- Le groupe a de la qualité
- Oui c’est clair . Quand vous êtes un petit club avec peu de moyens, il faut que chacun puisse répondre présent quand on fait appel à lui et qu’il prenne ses  responsabilités.  Par exemple, quand Tchokounté a été blessé, Franck Muller a pris le relais et il l’a bien fait.
Des joueurs blessés comme Richier ou Rostan ont fait les efforts et sont revenus plus tôt que prévu. Garcia fait aussi les efforts pour revenir au plus vite. Tous doivent comprendre ce que le club fait pour eux et il faut qu’ils arrivent à rendre ce qu’on leur donne.
- Quelle différence entre la CFA2 et la CFA ?
- Au cours de discussions que j’ai pu avoir avec mes collègues, on m’avait dit qu’il y avait vraiment une différence. Et, c’est le cas. En CFA, on se rapproche beaucoup plus du monde professionnel. Il y a de très bons joueurs qui aspirent à jouer au-dessus. C’est un groupe homogène avec des centres de formation qui sont intéressants à jouer.  A ce niveau, on a pu voir aussi que l’on ne pouvait pas se déconcentrer. Le relâchement possible en CFA2 et à bannir en CFA. Les erreurs se paient cash .
- Depuis  l’arrêt de Thierry Ricco, l’équipe semble manquer d’un véritable leader ?
- Les joueurs cadres comme Thiery Ricco ou « Dumé » Menozzi sont toujours très difficiles à remplacer. Il y a dans le groupe des joueurs qui sont encore un « peu tendre» mais qui ont les moyens de s’imposer et de s’exprimer totalement.
- Le retour de  Rafai contre Auxerre a soulagé la défense ?
- Rostan a fait une bonne rentrée qui est intervenue plus tôt que prévu et c’est vrai qu’avec l’absence de Bissé, il a fait du bon travail dans l’axe. Il peut aussi jouer au milieu.  Il y a également  Grégory (Richier) qui est dans le même cas. J’espère que Alexandre (Garcia) pourra aussi revenir rapidement ( en attente du feu vert du corps médical pour reprendre l’entraînement). L’arrivée de Pascal (Bissé) a aussi stabilisé la défense. Paradoxalement l’équipe est moins timide à l’extérieur qu’à domicile.
- Jean-Marc Sauli a annoncé son intention de mettre un terme à sa carrière ?
- Je suis effectivement très déçu qu’il nous quitte car c’est un garçon qui a des valeurs. Il a une vie de famille et un travail. Je comprends aussi qu’il ne se retrouve pas dans sa passion du football. Déjà la saison dernière il avait évoqué son intention de mettre un terme à sa carrière. Nous avions réussi à l’en dissuader mais aujourd’hui, les choses sont ce qu’elles sont et quoi qu’il arrive, je respecte son choix.
- On est en période de mercato
« Oui, comme chez les pros on n’y échappe pas. A l’heure actuelle, deux joueurs sont en contact avec un autre club. Il s'agit Jean-Jacques Rocchi et Malik Tchokounté parti effectuer un essai en Bulgarie.
- Y aura-t-il des arrivées ?
- Ce n’est pas impossible. Nous attendons de voir comment évolue la situation des joueurs susceptibles de nous quitter et nous aviserons. Il y a deux ou trois joueurs cochés sur nos tablettes mais rien n’est décidé. On verra d’ici le 31 janvier ».
- Dimanche il y a un remake de la finale de la coupe de Corse
- C’était presque certain que l’on se retrouve à un moment ou à un autre. C’est en ¼ de finale de cette compétition, on fera avec. Ce match va nous permettre de retrouver notre stade fêtiche de Calvi . J’espère que le public va se mobiliser pour nous encourager et faire que ce match soit une fête. Un match de coupe reste un match de coupe avec toutes ses incertitudes. Tout est possible ».
- Le FCC sera amoindri ?
- C’est exact, il y a des joueurs suspendus et des blessés mais ceux qui seront appelés sauront se montrer à la hauteur de l’événement »
- Votre bilan depuis votre arrivée à Calvi ?
- C’est du positif. A Calvi  il y a des gens passionnés et ambitieux. Sur le plan sportif le bilan est favorable avec un doublé coupe – championnat et deux 64e de finale de coupe de France. J’aime l’ambition et j’aime gagner. Dans un combat de boxe, tu t’en mets plein la gueule durant douze rounds et à la fin tu te congratule. En football, sans jamais dépasser les limites,  tu dois être capable d’en faire autant. Je retrouve  toutes ces valeurs du football à Calvi ».
- Les jeunes au FC Calvi ?
- Il y a de bons joueurs à Calvi. J’en prends régulièrement dans le groupe. Le problème c’est que nous nous trouvons dans une station balnéaire et qu’ensuite il est difficile de les tenir. Ceci est aussi valable pour les joueurs qui doivent savoir ce qu’ils veulent. Je prends le cas d’un joueur comme Hachani qui avait évolué de nombreuses années à l’OM avec notamment Valbuena. Il avait de la famille en Corse et voulait jouer chez nous pour lancer sa carrière. Il a commencé à sortir le soir et on ne l’a plus revu ».
- Le mot de la fin?
-  Il n’y a pas plus bel endroit que la Corse pour jouer au football. Les demandes que nous avons de joueurs désireux de nous rejoindre sont nombreuses. Preuve aussi si besoin en était que le FCC est une belle vitrine pour sa ville. L’été, à Calvi, nous retrouvons régulièrement en vacances  des joueurs et des dirigeants du championnat.
                                                                     Propos recueillis par Jean-Paul LOTTIER

Infrastructures et propos "racistes"

- Le retour à Calvi arrive en pleine polémique sur les infrastructures. Souhaitez-vous en parler ?
- Sans problème.  Malgré l’accueil de L’Ile-Rousse, ne pas jouer sur son terrain est préjudiciable à n’importe quelle équipe. On perd ses repères, les préparations sont perturbées à cause d’un éclairage défectueux. J’ai toujours attaché beaucoup d’importance au vestiaire. C’est un lieu de vie et c’est là que les équipes se soudent. Aujourd’hui il est impossible de rentrer dans ceux de Calvi. Dans mon groupe, à l’exception de ceux qui ne résident pas à Calvi, aucun ne prend de douche dans ces vestiaires insalubres.  Et puis, il n’y a pas que le CFA. Il y a l’école de football et toutes les équipes de jeunes qui dans des conditions précaires obtiennent de bons résultats grâce surtout au bon  travail des éducateurs. 

Je suis à Calvi depuis trois ans et je constate que ça régresse. En arrivant je pensais pourtant que le nécessaire serait fait pour améliorer tout ça. Ce n’est pas le cas.
- Votre réaction sur les pseudos « incidents racistes en Corse »
- Je crois que tout a été dit. Elle vient d’une information non vérifiée par la faute d’un journaliste qui n’a pas fait son travail. Ensuite, comme c’est la Corse c’est amplifié.  Jouer en Corse ce n’est pas plus difficile qu’ailleurs . Certains n’acceptent pas la défaite et ont besoin de trouver un coupable.  D’autres fort heureusement ont un comportement meilleur. C’est le cas d’Ivry qui malgré sa défaite nous a envoyé le lendemain un fax pour nous remercier de l’accueil.
Pour ma part quand je perds un match c’est la faute de mon équipe. Je ne cherche pas d’excuses sur l’arbitre ou autre. ».


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Commentaires: 1
  • #1

    micca nomi (samedi, 21 janvier 2012 17:35)

    Monsieur Santini et Monsieur Santini!! entre Santini vous devriez trouver une solution pour ces vestiaires. Enfin espérons!!