Pour une continuité territoriale Sardaigne-Corse

Le maire de Bonifacio Jean-Charles Orsucci et son homologue de Santa Teresa di Gallura, Stefano Hario Pisciottu, ont plaidé pour une continuité territorale Sardaigne-Corse
Le maire de Bonifacio Jean-Charles Orsucci et son homologue de Santa Teresa di Gallura, Stefano Hario Pisciottu, ont plaidé pour une continuité territorale Sardaigne-Corse

Jean-Charles Orsucci, maire de Bonifacio, et Stefano Pisciottu, maire de Santa Teresa di Gallura parlent le même discours depuis plusieurs semaines déjà mais sans doute plus encore depuis la signature jeudi à la mairie de Bonifacio d'une lettre qui, adressée aux exécutifs de Corse et de Sardaigne ainsi qu'à la commission européenne des transports, demande la mise en service d'une véritable continuité territoriale entre les deux îles.

Et les deux élus ne manquent pas d'arguments pour essayer de faire prévaloir leur point de vue et pour faire avancer, concrètement, leur projet commun.
Le contenu de la lettre, signée jeudi - voir ci-dessous- est déjà explicite.
Mais ils en ont d'autres en réserve lorsque l'on engage la conversation avec eux.
Morceaux choisis.

"Etablir des relations avec la Sardaigne est un enjeu majeur pour Bonifacio. Nous avions tendance à nous tourner le dos. Aujourd'hui il est important de se tourner vers la Sardaigne. Mais pas dans le cadre d'une relation commerciale. Ce n'est pas l'enjeu. ici nous sommes dans un véritable territoire de vie. Ce rapprochement est une nécessité et ce territoire de vie une réalité"" (Jean-Charles Orsucci)

"La lettre n'a pas été rédigée en Corse et en Gallurais, mais en Gallurais uniquement parce qu'il s'agit du même idome, et que le Gallurais est parfaitement compréhensible par les Corses" (Alain Di Meglio, premier adjoint au maire de Bonifacio)

"Bonifacio et Santa Teresa sont des communes sœurs. Le détroit de Bonifacio c'est bien plus un lien entre nos deux îles qu'une séparation. Nous voulions sceller ce rapprochement depuis plusieurs mois, mais il a été difficile de caler un rendez-vous en raisons des horaires inadaptées des liaisons maritimes. Pour améliorer et faciliter ces échanges il n'est nul besoin de grosses unités. Les navires actuels sont suffisants." (Stefano Pisciottu)

"Je ne comprends pas pourquoi nous avons été absents de cette liaison naturelle entre Bonifacio et Santa Teresa. Heureusement que les Sardes l'ont fait à notre place, le service peut être critiquable et on peut regretter que les navires ne soient pas de la meilleure qualité et les prix si chers. Mais on peut aller au-delà du maritime. Et pourquoi pas l'aérien? Et pourquoi Air Corsica ne mettrait-elle pas un pied en Sardaigne ? En tout cas, c'est une chose que nous devons évoquer" (Jean-Charles Orsucci)

"La Sardaigne compte  1 700 000 habitants. Au plan touristique il s'agit-là d'un gisement qui n'a jamais été exploité. Et les Sardes qui viennent en Corse ne veulent pas seulement s'arrêter à Bonifacio." (Jean-Charles Orsucci)
"L'enveloppe globale de la continuité territoriale Corse-Continent est de 180 millions d'euros. Avec 1 million de la CTC, 1 million de la Sardaigne et 1 million de l'Europe on pourrait mettre en place des obligations de service public et une délégation de service public'. (Jean-Charles Orsucci)

Que demandent-ils?

Sous le titre " Continuité territoriale Sardaigne-Corse- Accessibilité  et désenclavement de la zone transfrontalière corso-sarde" Jean-Charles Orsucci et Stefano Pisciottu soulignent en préambule de leur courrier, le sort fait aux deux localités par la desserte maritime " certes régulière mais  assurée par un opérateur public dans des conditions tarifaires, de gestion horaires et temporelles inadaptées".
Pour les deux édiles, au-delà d'un service réduit pour l'essentiel au seul fret, un besoin impératif s'impose : "celui de la définition d'une véritable politique de transport répondant aux objectifs stratégiques tels que définis par la communauté européenne en matière de compétitivité, de cohésion sociale, de développement équilibré et durable".
En conclusion de leur courrier qui fait tour à tour allusion à l'absence d'une véritable continuité territorale, à l'inadaptation et  à l'inadéquation de la desserte maritime etc, Jean-Charles Orsucci et Stefano Pisciottu, qui au passage ne manquent pas de relever les pratiques exemplaires initiées par les deux collectivités comme le Parc International Marin des Bouches, demandent à leurs interlocuteurs "d'initier une véritbale politique de continuité territoriale par la mise en œuvre d'une véritable réflexion devant aboutir à l'application de mesures pragmatiques et cohérentes au bénéfice de nos territoires".
Le message est lancé.

Et concrètement?

Au-delà du courrier commun expédié  à Ugo Cappellacci, président de la région autonome de Sardaigne, à Dominique Bucchini, à Paul Giacobbi et à Simm Kallas, vice-président de la commission européenne, chargé des transports, Jean-Charles Orsucci va déposer une question orale à l'assemblée de Corse lors de l'une de ses  prochaines sessions.

"En interpellant nos exécutifs et l'Europe nous marquons notre volonté de faire avancer les choses : cela constitue un début de passage de la parole aux actes" commente le maire de Bonifacio.
Aujourd'hui la compagnie qui assure la liaison Santa Teresa-Bonifacio transporte 250 000 passagers, 15 000 bus et 60 000 voitures.
Et pour Jean-Charles Orsucci cette ligne est complémentaire de la ligne Propriano-Porto Torres qui assurée par la SNCM relie déjà les deux îles par la voie maritime.

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Commentaires: 2
  • #1

    Carlos Laguinda (dimanche, 22 janvier 2012 09:11)

    La Sardaigne étant la plus proche voisine de la Corse, il faudrait être fou ou aveugle pour vouloir se passer d'un partenariat multiple.

  • #2

    Zuliani (vendredi, 29 juin 2012 16:52)

    Effectivement, il faut conforter des passerelles entre ces deux territoires et ces peuples frères.