Les ambitions contrariées des socialistes

Rien ne va plus entre un Parti radical, étique au plan national mais hégémonique dans la gauche insulaire, et un Parti socialiste, leader national qui tente désespérément d’exister et de grandir sur l’île. Mais les fauteuils des uns se heurtent aux ambitions des autres.

L’équilibre entre forces politiques alliées, prôné par les nationalistes modérés, aurait été fort apprécié par la socialiste Emmanuelle de Gentile qui espérait remporter l’investiture promise à une femme dans la 1ère circonscription de Haute-Corse. Mais celle-ci sera décrochée par un autre héritier s’estimant, au nom de la suprématie du PRG local, plus légitime : Jean Zuccarelli. Une légitimité que conteste Laurent Croce, premier secrétaire fédéral de Haute-Corse et père de la prétendante évincée. L’entente, qui s’avérait parfois fraîchement cordiale au sein de la gauche bastiaise, pourrait virer carrément glaciale sous le vent amer des rancunes et des déceptions.
Même dispute au Sud
Un scénario qui se répète à l’identique dans la 2ème circonscription de Corse-du-Sud, où le maire socialiste de Bonifacio, Jean-Charles Orsucci, revendique l’investiture au même titre que sa consœur du Nord avec qui il partage les mêmes idées progressistes.
Face à lui, Paul-Marie Bartoli, le maire de Propriano, apparenté PRG, est soutenu par Paul Giacobbi. On se demande bien, vu son agenda surbooké par le renouvellement sous hautes turbulences des DSP maritimes et aériennes, où le président de l’Office des transports va trouver le temps de faire campagne.
La décision est toujours en sursis entre les mains des instances nationales du PS. Et même si le maire de Bonifacio veut y croire, il semble acquis, au moins pour les caciques de la gauche insulaire, que le PRG, qui a déjà raflé  la mise au Nord, le devrait également sur la 2ème circonscription de Corse-du-Sud. 
Des sortants reconduits
Si l’investiture des deux députés sortants, le PRG Paul Giacobbi dans la 2ème circonscription de Haute-Corse et le DVD Simon Renucci dans la 1ère circonscription de Corse-du-Sud, a été automatiquement reconduite, le président de l’exécutif territorial pourrait bien trouver sur son chemin électoral son ancien ami, Hyacinthe Mattei, entré en dissidence féroce. Et si Paul Giacobbi semble considérer, avec mépris, le baroud d’honneur du conseiller général d’Ile-Rousse, qui s’allierait, pour l’occasion, avec la maire de Ventiseri, François Tiberi, autre déçu des cantonales, il serait peut-être imprudent de sous-estimer ses capacités de nuisance. 
Un Front de gauche dans l’expectative
Côté Front de gauche, c’est Dominique Bucchini, vice-président communiste de l’assemblée de Corse, qui repartira dans la bataille pour la 2ème circonscription de Corse-du-Sud où il a l’habitude de guerroyer. Le choix n’est pas encore tranché entre le premier adjoint au maire d'Ajaccio, Paul-Antoine Luciani, et l’élue territoriale, Maria Guidicelli, pour la 1ère circonscription.
En Haute-Corse, l’élu territorial, Michel Stefani, est candidat dans la 1ère circonscription et François-Xavier Riolacci devrait se présenter, une nouvelle fois, dans la 2ème. 
                                                                                                                                 N. M.

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