Après l’audition le 10 Janvier dernier de Lisandru Plasenzotti par le juge Choquet, son père Jean-Toussaint tenait une conférence de presse Samedi matin, devant le commissariat d’Aiacciu. Outre les précisions, émanant du compte-rendu de l’audition, le père de l’étudiant a tenu à apporter des détails sur les conditions de la comparution et d’inculpation de l’accusé, et sur le devenir incertain de l’affaire. La mobilisation autour du jeune étudiant, elle, ne faiblit pas.
Hommage a tout d’abord été rendu à celles et ceux qui soutiennent depuis maintenant une cinquantaine de jours Lisandru Plasenzotti, mis en examen pour la cache d’armes découverte route des Sanguinaires quelques mois plus tôt. Par la suite, un large communiqué de presse a été lu par le professeur en Langue et Culture Corses, en présence de nombre de ses collègues, actuels et anciens, du collège Arthur-Giovoni, ainsi que de nombreuses personnalités politiques comme Edmond Simeoni ou encore Tumasgiu d’Orazio, conseiller municipal de la ville d’Ajaccio. Etat a été fait ensuite des échanges entre le juge, l’avocat Me Orsetti, et L. Plasenzotti : « Je n’ai pas d’éléments nouveaux vous concernant, et je ne pense pas que j’en aurai », a expliqué le juge Choquet au jeune détenu, le 10 Janvier dernier.
« J’ai cinq jours pour répondre à votre nouvelle demande de mise en liberté (la dernière avait été rejetée par la cour d’appel d’Aix-en-Provence, ndlr)».
Il est à noter que toutes les autres personnes, dont on a retrouvé l’ADN dans la dite cache d’armes, sont libres aujourd’hui, et ce malgré le fait que le juge ait eu en sa possession les supports
sur lesquels les traces ont été retrouvées, ainsi que le rapport scientifique les concernant. Ce n’est toujours pas le cas de L. Plasenzotti, comme le rapporte son père, dans le communiqué de
presse.
En effet, le rapport de police mentionne que les traces ADN ont été retrouvées sur un sachet plastique, or, le scellé présenté par le juge durant l’audition du prévenu ne comportait qu’un «
morceau de cellophane roulé en boule », ainsi que des chargeurs appartenant à la saisie d’armes. Plus étrange encore, le juge lui-même semble douter que l’ADN, dont le rapport des
enquêteurs de la JIRS fait état, soit celui de Lisandru Plasenzotti. Et pour cause, le juge Choquet dit « Ne pas avoir eu le rapport scientifique, malgré mes nombreuses demandes. Mais le
rapport de Police me dit ça ». Se refusant encore aujourd’hui au prélèvement ADN, L. Plasenzotti a, par ailleurs, nié connaître les lieux où se trouve la cache d’armes, présentés en
photographie par le Juge. Outre ce manque d’élément scientifiques
concédé par le Juge, le père de Lisandru a fait état de vices de forme et de procédure qui selon lui constituent « un traitement spécial fait à Lisandru ».
Le sachet où est supposé se trouver la trace inculpant le prévenu n’a donc pas été présenté par le Juge Choquet lors de l’audience. Le scellé censé constituer le support sur lequel aurait été
retrouvée la trace était marqué au feutre de la mention « Scellé n°68 ». Celui-ci serait, toujours d’après le communiqué, irrecevable aux yeux de la justice : «On n’écrit pas sur un
scellé. Est-ce le scellé ? Est-ce le sachet contenant le scellé ? Le Juge ne semblait pas savoir ».
S’il s’agissait du scellé contenant le sachet porteur de la trace, il ne contenait pas le dit sachet. D’ailleurs, J.T. Plasenzotti a déclaré que « Le journaliste qui a fait état dans la
presse, dès la fin de la garde à vue de Lisandru, de la présence supposée de son ADN sur ce dernier m’a précisé personnellement qu’il s’agissait d’un sachet à zip. Cet élément était inconnu du
Juge, de moi et de Lisandru, c’est pour cela que nous n’en n’avions pas fait état jusque là. On ne sait donc toujours pas où se trouve cette trace ADN ».
Face aux journalistes et à la cinquantaine de personnes présentes lors de la conférence de presse, Jean-Toussaint Plasenzotti a également dénoncé avec véhémence les propos tenus par le chef de
l’enquête, qui qualifie le détenu d’ « oiseau auquel il faut couper les ailes ». « Je suis prêt à le rencontrer afin qu’il m’explique à quelles ailes fait-il allusion,
conclut J.T. Plasenzotti dans le communiqué. […]Nous voulons savoir où se trouve cette trace ADN et surtout nous voulons savoir si elle existe réellement. »
Concernant les suites de l’affaire, J.-T. Plasenzotti a émis ses inquiétudes personnelles, et dit s’attendre à tout. La réponse concernant la seconde demande de remise en liberté devrait
intervenir Dimanche, après 60 jours de détention.
Toujours en état de faiblesse physique, L. Plasenzotti a comparu en fauteuil roulant devant le Juge Choquet. Il a néanmoins repris quelques kilos, et est toujours suivi médicalement.
O.C.
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