Ange Santini : "Nous n'avons aucun rôle car nous n'avons pas de position de groupe"

 

Coup de Sang d'Ange Santini lors du vote du budget à l'Assemblée territoriale. L'élu UMP a décidé de ne pas participer au vote pour protester contre le manque de discipline politique de son groupe où certains jouent les francs-tireurs.

Il s'explique, sans langue de bois, pour Corse Net Infos.

-  Pourquoi avez-vous décidé de ne pas participer au vote du budget ?
- Je suis un président sortant. je pense que j'ai un devoir moral vis-à-vis des électeurs qui nous ont suivis. Depuis les élections, on fait semblant de dire qu'il y a un groupe de droite à l'assemblée de Corse. Ce sont douze individus qui doivent avoir une discipline de groupe. Comme il n'y a pas de discipline, il n'y a pas de groupe. Sur un débat comme le budget, il doit y avoir une discussion interne qui doit décider du vote pour, contre ou de l'abstention. Ceux qui ne partagent pas l'esprit majoritaire se plient à la majorité, le groupe est unanime. A partir du moment où lors du débat interne, il y a des gens qui disent que, de toute façon, ils voteront contre ou ils s'abstiendront quelque soit la discussion, il n'y a pas d'esprit de groupe. Je ne peux plus cautionner longtemps un dysfonctionnement de cette nature.
- Votre refus de voter n'est donc pas lié au budget ou à la volonté de ne pas bloquer la majorité territoriale, comme on a pu le croire d'emblée ?
- Non. Je n'ai pas pris de position sur le fond du budget. J'estime que le vote d'un budget commande une position de groupe, pas une position individuelle. On peut avoir une position individuelle dans un cas de conscience. Par exemple, sur la reconnaissance du peuple corse, on peut dire : je vote ou je ne vote pas. Pour le foncier ou la citoyenneté, on peut comprendre qu'il y ait, même à l'intérieur d'un groupe, des sensibilités personnelles. Mais sur un budget qui est un acte politique, la minorité, quelle qu'elle soit, doit s'incliner. Le groupe doit suivre. Si le groupe ne suit pas, il n'y a pas de groupe et il est temps que quelqu'un le dise. J'espère que ma réflexion provoquera un sursaut salutaire pour la droite, pour le premier groupe d'opposition, qui finalement n'en est pas un. Nous n'avons aucun rôle car, sur des sujets aussi fondamentaux que le budget, nous n'avons pas de position de groupe. 
- Cela augure-t-il une scission du groupe de droite ?
- Administrativement, nous sommes douze, mais il faudra considérer dans peu de temps qu'il y a, parmi ces douze, des personnes qui acceptent le jeu démocratique et des personnes qui ne l'acceptent pas. Celles qui n'acceptent pas ne peuvent plus être associées aux réunions du groupe. Ne  seront consultées sur les dossiers d'importance que celles qui joueront le jeu démocratique mais elles ne s'exprimeront plus au nom de douze, mais, peut-être au nom de huit ou de neuf. Mais au moins il y aura un sens politique qui, aujourd'hui, n'existe pas.
                                                                                            Propos recueillis par N .M.

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Commentaires: 1
  • #1

    liamone 2b (vendredi, 16 décembre 2011 13:34)

    c'est une saine réaction en soi. On aurait bien aimé cette réaction autoritaire de l'intéressé lorsqu'il était aux commandes