Haute-Corse : Le plan "Grand Froid" en vigueur

Les représenatnts du monde associatif
Les représenatnts du monde associatif

Depuis le 1er novembre et jusqu’au 31 mars 2012, le plan Grand Froid est en vigueur en Haute-Corse pour tenter d’anticiper et de pallier les conséquences, parfois dramatiques, des caprices de la météo sur les personnes sans abri en zone de plaine et les personnes âgées en zone de montagne. Mobilisant plusieurs services de l’Etat et le secteur associatif, il intervient à trois niveaux : l’hébergement, l’aide alimentaire et l’accès aux soins.

Prévenir pour éviter de guérir, est l’objectif de ce nouveau Plan Grand Froid de l’hiver 2011-2012 mis en œuvre par la Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCSPP). Son objectif est d’anticiper les conséquences des caprices climatiques sur les populations les plus fragiles et les plus isolées, d’organiser l’information, de donner l’alerte et de coordonner la mobilisation des moyens sur le terrain.
Ce plan mobilise différents services de l’Etat : le service sécurité avec la police et la gendarmerie nationale, le service de la cohésion sociale, le service départemental d’incendie et de secours (SDIS), l’agence régionale de santé (ARS), le secteur hospitalier avec les hôpitaux de Bastia et de Corte et le secteur associatif avec des structures importantes et un point de coordination d’appels, via le 115 qui vient d’être réactivé, pour recueillir les demandes d’aides et les orienter vers les structures d’hébergement. 
Trois niveaux d’intervention
Leur mobilisation dépend du niveau d’alerte donné par les indicateurs de températures hivernales. Le niveau 1 dit de « veille saisonnière » correspond à un état de vigilance. Le niveau 2 suppose une situation exceptionnelle, comme les fortes intempéries qu’a connues l’île en début de semaine. La Corse n’a jamais atteint le niveau 3, qui exige une mobilisation maximale de moyens.
Tout au long de l’hiver et quelque soit le niveau de vigilance, le plan Grand froid s’articule autour de trois axes d’intervention : l’hébergement, l’aide alimentaire et l’accès aux soins. « Au niveau de l’hébergement, la chaîne alerte doit bien fonctionner afin qu’une personne en détresse par grand froid soit prise en charge immédiatement. L’aide alimentaire bénéficie d’une belle avancée  grâce à un accord conclu avec les grandes surfaces pour récupérer les produits périssables de première nécessité, proches de la date limite de vente, et les diffuser auprès de personnes dans le besoin », se félicite Louis Le Franc, préfet de Haute-Corse.  
Les SDF à Bastia
Principales bénéficiaires de ce plan, les personnes sans abri (SDF) sont localisées globalement sur l’agglomération bastiaise et la plaine orientale. En 2010, 1094 nuits à l’abri ont été assurées et 380 personnes hébergées. Depuis le 1er janvier 2011, 61 personnes se sont réfugiées dans un logement d’urgence pour trois mois ou plus. Chaque nuit, dans le Grand Bastia, une trentaine de personnes dormirait en dehors des lieux d’hébergements habituels (squats, etc).
L’âge moyen des personnes secourues est de 40 ans, une population plutôt masculine qui a néanmoins tendance à se féminiser et à vieillir : 20 % des SDF sont âgés de 61 à 78 ans. Ces sans abris sont originaires pour les 2/3 de pays n’appartenant pas à l’Union européenne, notamment du Maroc et du Maghreb. 15 % sont des ressortissants européens, venant d’Europe orientale, et 18 % de nationalité française. Assez mouvants, ces SDF ne veulent pas s’intégrer et arrivent souvent dans un état de grande précarité : 75 % des gens hébergés n’ont aucune ressource. L’accueil d’urgence est inconditionnel et accepte toute personne en grande nécessité sans se préoccuper de la légalité de sa présence sur le territoire français. Cette personne devant ensuite régulariser sa situation.
Une priorité  du gouvernement
L’hébergement d’urgence est assuré par le Foyer de Furiani, ouvert toute l’année, et qui dispose de 18 lits. En hiver, l’association A Fratellanza fonctionne avec 9 lits, bientôt 12 lits. En cas d’alerte de niveau 2, est prévue la possibilité d’utiliser des gymnases, notamment le COSEC du Fango où 50 lits de la Croix Rouge sont mobilisables rapidement. Au final, la capacité de mobilisation d’urgence se situe autour d’une centaine de lits, voir 125. « L’hébergement d’urgence est une priorité pour le gouvernement. Aucune demande ne doit restée insatisfaite en matière d’hébergement, qui reste une solution transitoire. L’axe fort est le logement », précise Philippe Téjédore, directeur de la DDCSPP.
Vigilance accrue en zone de montagne
En Haute-Corse, la préfecture a élargi le plan Grand Froid aux périodes d’alerte orange liée aux intempéries, même si les températures restent positives. Ceci, pour répondre à la problématique des villages de montagne où les vicissitudes climatiques mettent les personnes âgées, habitants des petits hameaux, dans des situations difficiles, sans électricité et sans chauffage. « J’ai appelé les services gendarmerie et SDIS à la vigilance en zone rurale et de montagne et à une attention particulière dans les petits hameaux où le réseau routier a déjà été bien abîmé par les dernières intempéries », explique Louis Le Franc.
Pour financer ce plan Grand Froid, des crédits, d’un montant de 1,5 million d’euros, ont été redéployés et les subventions aux associations augmentées. 
                                                                                                                                 N.M.

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