C’est à la CTC que Pierre Ghionga (1), président de l’office de l’Environnement de la Corse a présenté, mercredi, le projet de création et d’extension du réseau d’aires marines protégées (AMP) de Corse. Les objectifs, le contenu et la méthodologie de cette démarche d’analyse stratégique régionale (ASR) avaient déjà été exposés le 5 juillet dernier, et depuis cinq réunions sectorielles ont été organisées.
Elles ont permis de faire émerger les problèmes de surveillance et de contrôle dans les AMP et en mer en général, la problématique de la sur-fréquentation de certains sites et l’importance de
l’information et de la sensibilisation, l’objectif étant de préserver le patrimoine naturel et culturel du milieu marin de la Corse.
Stratégie régionale sur dix ans
L’ARS de la Corse, pour la prochaine décennie, favorisera la mise en place d’un réseau d’AMP au service de la société Corse et de la Méditerranée afin de poursuivre l’objectif, de préservation de
la biodiversité, de développement durable et de soutien aux sciences de la mer, en répondant aux différentes directives européennes concernant la gestion du milieu marin et les cadres
nationaux.
Pour ce faire, il conviendra de mener des actions à court terme. Il s’agit notamment de renforcer le réseau d’AMP de Corse (étendre la Réserve naturelle de Scandola, mettre à l’étude un parc
naturel marin sur une zone englobant les Agriate et le Cap Corse, réfléchir avec les acteurs concernés sur la mise en place d’AMP ayant des finalités halieutiques (Sanguinaires, zone entre
Cargèse et Porto, Calvi), promouvoir l’implication des collectivité locales dans la gestion du sanctuaire de Pelagos, améliorer les connaissances générales, océanographiques, écologiques et
biologiques de la zone côtière jusqu’au large.…
A l’horizon 2015, il s’agira de classer 10% des eaux territoriales Corse en AMP et de passer à 15% en 2020, d’assurer la conservation de la biodiversité marine menacée, la fonctionnalité des
écosystèmes et la production des ressources halieutiques péri-insulaire, de contribuer aux initiatives internationales en Méditerranée, de soutenir en apportant des éléments de connaissance sur
le patrimoine naturel et les usages, de soutenir les propositions de réglementation du trafic maritime autour de la Corse…..
Cette mise en œuvre sera partenariale entre l’Etat, la CTC, l’OEC et l’Agence des AMP de Corse.
La création ou l’extension d’AMP nécessitera la mise en place de moyens humains et matériels pour en assurer la gestion et la surveillance.
Les différents acteurs
Tout d’abord la pêche professionnelle artisanale, dont la mise en place ancienne des cantonnements de pêche autour de la Corse et la possibilité d’établir des règles de pêche propres à chaque
prud’homies a permis aux professionnels d’acquérir depuis des générations une culture de la gestion de leur activité.
Vient ensuite l’action de l’Agence du tourisme de la Corse (ATC) qui permet à la CTC d’inscrire sa volonté de structuration touristique dans une logique de développement durable maitrisé,
préservant les ressources naturelles, culturelles et humaines de la Corse. Protéger le milieu marin devient alors un levier pour le tourisme. L’ATC souhaite l’instauration d’une fiscalité du
tourisme pour participer à l’entretien et à la préservation des sites touristique et à la protection de l’environnement. Les professionnels de loisirs nautiques ou qui proposent des
activités d’accès aux milieux sous marins devront tenter de se structurer à l’échelle régionale par secteur d’activité.
Quant aux grosses unités de plaisance leur gestion doit être traitée en capacité d’accueil dans les sites sensibles et une taxation participative est à l’étude.
Education et formation
L’éducation et la formation des élèves, des plus jeunes classes jusqu’aux programmes de l’université, seront envisagées avec des partenariats permettant des actions pédagogiques (centre
permanents d’initiatives pour l’environnement, associations, Education Nationale, Casa Marina du Parc Naturel régional de Corse à Galéria….).
Le patrimoine scientifique, quant à lui, est déjà riche de 30 ans d’expérience, date de la mise en place des premières réserves naturelles. Il est reconnu à l’échelle des réseaux nationaux et
méditerranéens de protection de la nature.
A l’issue de l’approbation de l’ASR le projet sera soumis au vote de l’Assemblée de Corse et après validation, il sera adressé au ministère du Développement Durable.
(1) Autour de Pierre Ghionga on reconnaissait Y. Tainguy préfet de Méditerranée,T. Constant sous-préfet de Corte, A. CHarrier sous-Préfet de Sartène, P. Leca directeur des AMP, J. M. Culioli
ASR OEC, G.F Frisoni Directeur OEC
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