Le Stress au travail en débat au conseil général de Haute-Corse

(Photos Victoria Fondacci)
(Photos Victoria Fondacci)

Un séminaire portant sur les risques psychosociaux  au travail vient de se dérouler à l’Hôtel du Département à Bastia. Le président  du conseil général de Haute-Corse Joseph Castelli  et Francis Guidi, conseiller général de Ghisonacia ont lancé le débat au cours duquel tous les  intervenants (*) qui se se sont succédé ont apporté chacun une vision claire et objective du sujet.

Mais afin de mieux comprendre les accords et le travail mis en place, un rappel des dates semble nécessaire. Il y eut d'abord 1989 et les premières pistes de réflexion sur la santé au travail. En 2002 une première loi concernant la santé mentale était intégrée dans le code pénal et  le code du travail. Deux ans plus tard un accord sur le stress intervenait au niveau de l'Union européenne. On y décrivait ses effets et on faisait le lien avec la santé. Et en 2008 il y eut une augmentation de la prise de conscience avec la fin du déni et la détection du stress. Les indicateurs donnent alors une approche plus globale.

Le travail facteur de stress

Le travail doit être une ressource et constructeur de santé. Il doit  permettre aussi la réalisation de soi. Mais il peut être facteur de stress.
Pour aller plus avant il faut définir le stress.

 «  L’état de stress survient lorsqu’il y a déséquilibre entre la perception d’une personne à des contraintes que lui impose son environnement et la perception qu’elle a de ses propres ressources pour y faire face. » Pour faire face aux risques psychosociaux l’accent sera mis sur la prévention, la gestion et la réparation. L’orientation du service de prévention porte sur l’approche collective, l’analyse des situations du travail réel.

Sur ce plan, les  chiffres sont parlants. 60 % des personnels de l'assemblée départementale déclarent interrompre une tâche pour une autre non prévue, 55 % ont un rythme de travail imposé et 48 % travaillent dans l’urgence.

Trois phases

L’identification  des facteurs de risques se fait sur la situation macro-économique, l’évolution sociologique, l’organisation, le contenu du travail, la relation du travail et l’environnement matériel. Le stress qui survient lorsque l’organisation n’a plus les ressources pour répondre aux besoins qu’ont les salariés se divise en trois phases : l’alarmela résistance et ’épuisement qui donnera l’apparition de pathologies. Si la situation perdure elle entraînera des maladies chroniques, telles que des problèmes cardio vasculaire, des maladies immuno allergiques, un syndrome métabolique ou la dépression. 
Mais quelles sont les sources de stress? 
On cite volontiers, 
les difficultés économiques, le climat de l’entreprise, le contexte extra professionnel ainsi que l’évolution sur l’organisation du travail.

Harcèlement moral 

Mais nn ne peut parler de stress sans évoquer le Burn out sydrome, terme des années 1970 à propos des soignants très investis dans une relation difficile auprès des toxicomanes.
Le Burn out syndrome se retrouve souvent chez les soignants, qui vont développer, différentes pathologies, telles que des troubles somatiques, des troubles comportementaux, des attitudes dites défensives, l’usage d’alcool ou de psychotropes. 
Au japon, pays de l’hyper activité,  Karoshi veut dire "mort subite sur le lieu du travail", avec ou sans facteur de risques vasculaire. 

Après avoir abordé les différentes causes de stress, on ne peut oublier le harcèlement moral.

Le harcèlement moral est un concept juridique et non un diagnostic médical. On retrouve plusieurs types de harcèlement comme le harcèlement transversal (entre collègues), le harcèlement descendant  entre salariés et supérieurs hiérarchiques et le harcèlement ascendant plus rare, la rébellion collective d’une équipe contre un supérieur. Ajoutons que le harcèlement moral face à un collègue s’adresse également par son pouvoir sur les témoins.

Le harceleur  à  une notion de clivage, cela se retrouve notamment, chez les supérieurs hiérarchiques qui  doivent être performants dans leur travail. La souffrance au travail s’exprime sur un mode individuel et non sur un mode collectif comme auparavant et les  nouvelles stratégies de management ne font qu’aggraver la situation puisqu’elles provoquent l’isolement, la solitude et la perte de solidarité. Les différences de points de vues entre l’employé et l’entreprise sont de tailles. Puisque le travail bien  fait à la base, est mal perçu par l’entreprise puisque celle-ci a une vision quantitative.

Conclusion de cette journée au conseil général de Haute-Corse : il y a  actuellement une perte de communication dans l’entreprise. Il faudrait que la direction mette l’accent sur la confiance en instaurant un dialogue et un engagement franc. Il serait bon de se mettre d’accord sur une démarche collective et faire un état des lieux existant précis et concret. La prévention des risques psychosociaux passe par l’action de  la formation.

Le CNFPT offre  différentes formations et ateliers tout au long de l’année.  
                                                                                                             Victoria FONDACCI 

(*) Angeline Baudin chargé de mission à l’ARACT Corse (Association Régionale pour l’amélioration des conditions de travail ), Sandrine Dupeyroux ingénieur prévention des risques professionnels au service  Santé  et Sécurité au travail de la Haute-Corse, Florence Mesa psychologue du travail au CARSAT SUD –EST, Marilyne Massoni responsable de l’antenne Haute-Corse au CNFPT et Dr Lanfranchi, médecin du travail.

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Commentaires: 2
  • #1

    Mélanie (lundi, 14 novembre 2011 15:48)

    Voici quelques ouvrages de base sur le sujet, tous disponibles sur les grands sites internet de vente de livres :
    - DEJOURS Ch., Travail, usure mentale, réed. 2008, Ed. Bayard, Ouvrage de théorie sur la psychopathologie du travail.
    - BAUGÉ J., PIERREJEAN D., Mal-vivre au travail : stress, harcèlement, mondialisation, 2010, Ed. Paulo-Ramand, 352 p. Cet ouvrage aborde la diversité des situations de mal-être au travail et en analyse les causes.
    - NEVOIT M., VEZINA M., Stress au travail et santé psychique, 2007, Ed. Octarès, 310 p. Livre collectif écrit sous la direction d’un spécialiste québécois. Ouvrage de référence sur les recherches en psychologie sur les risques psychosociaux du travail.
    - GOLLAC M.,VOLKOFF S., Les conditions de travail, Ed. La Découverte, 122 p. Un petit livre clair et très accessible sur les conditions et l’organisation du travail en France.
    Et, si on veut, malgré tout, rester dans l’humour :
    - PIEM., Mon stress, mon psy et moi, 2004, Ed. Le Cherche-midi, 96p. Dessins humoristiques sur le stress sous toutes ses formes.

  • #2

    Fleau Solution (samedi, 19 novembre 2011 18:22)

    Quand on sait que l'endroit ou l'on passe le plus de temps, ou l'on rencontre le plus de gens et ou l'on est plus sujet aux attaques des autres est son travail, on se dit que ces un domaine trop peu regardé mais qui mériterait surement un peu plus d'attention.

    Voici une première série d'artcile qui essaye de faire le tour du sujet :

    Les fléaux liés au travail : http://fleausolution.com/2011/11/mon-boss-est-toujours-sur-mon-dos-ca-me-stresse/

    Comment ne plus être stressé aux boulot : http://fleausolution.com/2011/11/combattre-le-stress-au-travail-ce-n%e2%80%99est-plus-mon-probleme/

    Comment s'assurer un travail (extrait du livre "Les problèmes du travail") : http://fleausolution.com/2011/11/comment-sassurer-un-travail/