Ajaccio : Le squat du Finosello, c'est fini

Le jugement d’expulsion d’une trentaine de sans-abris qui squattaient le bâtiment de l’ancien collège du Finosello a été mis à exécution vendredi dès 7 heures à Ajaccio.Les forces de l’ordre a s'étaient déplacées en masse, mais ne sont intervenues à aucun moment. C’est vers 8H30, dans un calme pesant, que les premières personnes ont évacué le squat après avoir stocké, sous contrôle d’huissier, leurs affaires dans un container mis à leur disposition.

Les vingt et une personnes d’origine roumaine, dont quatre enfants, ont été conduites en bus à l’hôtel Stella Maris (FALEP), pour des contrôles de santé et d’identité. Ces sans-papier devraient à terme rejoindre leur pays d’origine.

Peu de personnes étaient présentes pour soutenir l’action des associations sur place.  Jean-Yves Torre président du collectif Utopia et Eric Ravera de l'association "I Fratelli di a Strada" étaient très inquiets quant au devenir à court terme des autres squatters expulsés.
Un peu plus tard Simon Renucci,  député-maire, en présence de Sauveur Linza,  chargé des services de proximité et du développement social  et de François Pieri, adjoint au maire, a tenu une conférence de presse afin de revenir sur l’expulsion des squatteurs de l’ancien collège du Finosello.

" Sujet sensible, difficile, complexe avec un but humanitaire qui respecte la liberté des gens" tels étaient les premiers mots de Simon Renucci pour qualifier ce dossier.

 

Exécution du jugement d'expulsion

C’est la mairie qui a saisie la justice, suite aux plaintes des résidents du quartier et aux tensions que cette présence générait, afin de faire expulser les squatters. Ils résidaient dans des locaux non sécurisés (risque d’effondrement), insalubres, et qui mettaient en danger la santé de la quarantaine d’occupants. Depuis le mois de juillet un huissier passait régulièrement pour signifier que le lieu devait être évacué.

Les 21 roumains en situation irrégulière, dont deux familles avec enfants prendront le bateau ce soir pour Marseille où un car les attendra pour rejoindre la ville de Budapest dans leur pays d’origine.

Deux propositions d’hébergement avaient été faites, il y a trois semaines, aux familles dont les enfants étaient scolarisés, propositions qui ont été refusées.

La première qui était l’occupation de logements sociaux sur Bocognano, avec assistance alimentaire, sociale et poursuite de la scolarité des enfants, émanait de la FALEP, la seconde, des nuits d’hôtel sur Ajaccio en attendant la régularisation de leur situation.

Les autres personnes du squatt seront prise en charge par Stella Maris (sanitaire, hébergement), soit dirigées sur les hôpitaux de la ville, certaines étaient déjà parties avant l’arrivée des forces de l’ordre, ayant trouvé des solutions par elles-mêmes.

Pour prévenir le réinvestissement des lieux des plaques de tôles ont été placées dès vendredi matin sur les fenêtres et tous les bâtiments, y compris celui brulé, sécurisés.

 

La précarité, une préoccupation 

Simon Renucci est très attentif à ces problèmes de société d’autant plus que tout un chacun dans notre société actuelle peut du jour au lendemain être en situation précaire.

Un terrain vient d’être acheté (2,6 ME) à Mezzavia,  par la municipalité à ADOMA, pour la construction de logements pérennes pour les sans abris.

La ville participera à la mise en œuvre de solutions, et l’abri de nuit, derrière la CPAM ayant une capacité de 32 places dont 4 réservées aux femmes, sera réouvert. Ne seront pas concernés par ces mesures les personnes en situation irrégulière et les « hors la loi ».

Accueil, accompagnement et humanité feront partie de ce programme.

Aucun logement social ne pourra être proposé, car la ville en manque déjà  cruellement.

 

Et le Finisello ?

Le terrain qui avait été acquis en 1969 par la municipalité pour la construction d’un collège est devenu, ensuite, la propriété de la CTC. En 2008, après la désaffection du collège, la ville veut le récupérer, mais en mettant comme condition que le site soit dépollué et détruit. Il faut pour cela une enveloppe de 6ME que la municipalité prendrait en charge à hauteur de 20% et la CTC de 80%.

Le quartier pourra dès à présent être réaménagé. D’ici le mois de juin tous les bâtiments seront désamiantés et détruits et ce sont 2ha qui pourront être reconstruits.

Sont prévus : une maison des syndicats, en concertation avec les résidents l’aménagement de jardins, un parking, des animations sociales et une voie d’accès aux quartiers des Cannes.
                                           Texte et photos : Marilyne SANTI  

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