Jean-Charles Orsucci :"Je serai candidat à la législative"

Jean-Charles Orsucci fait partie de cette jeune génération d'élus qui aime à faire bouger les choses. Le travail qu'il a déjà accompli à la tête de la municipalité de Bonifacio est, sur ce plan, édifiant. Développement durable qui lui vaut aujourd'hui de recevoir une Marianne d'Or, logements sociaux, patrimoine : les chantiers, qu'il mène avec son équipe qu'il associe à tous ces travaux, sont vastes et divers. Du même coup c'est Bonifacio qui prend un sacré "coup de jeune". Corse Net Infos a voulu en savoir un peu plus sur ce jeune élu qui ne compte pas s'arrêter en si bon chemin…
Interview

- Votre nom figure au palmarès des Marianne d’or 2011 pour le développement durable.  En quoi votre politique globale de l’eau est elle innovante ?
- Cela tient sans doute au fait que nous avons voulu privilégier les ressources endogènes pour essentiellement éviter les pertes. Ainsi avons-nous réutilisé l'eau de la Step pour alimenter le golf de Sperone. Réussi à obtenir 1,5 M€ d'avance de l'Office hydraulique pour le traitement de l'eau. Favorisé et réussi la construction d'une station d'épuration à Cavallo.

 - Une récompense nationale qui vient couronner en quelque sorte le travail accompli depuis votre élection à la tête de la municipalité ?

- Tout cela est le fruit d'une politique volontariste ambitieuse menée par toute une équipe qui, encouragée par l'Agence de l'eau, la CTC et le Conseil général de Corse-du-Sud, a obtenu des résultats dont elle peut s'ennorgueillir.

- Le port, vitrine de Bonifacio, va connaître lui aussi un grand lifting
- C'est dans la droite ligne de cette politique de développement durable. Il s'agit de remettre en état les réseaux d'assainissement et d'eau pluviale. Sur ce plan la situation du port était catastrophique. Tout va être revu et corrigé. A terre, jusqu'à Saint Erasme mais aussi sous l'eau où l'on a décelé des cavités de 6 m de hauteur. Au terme de ce chantier qui aura mobilisé 15 M€,  l'aspect esthétique, mais plus encore, la sécurité auront été singulièrement amélioré sur le port.

 - Route, nouveaux logements sociaux, la ville semble poursuivre lentement mais sûrement sa mue depuis votre élection en 2008 ?

- Il s'agit là des résultats concrets du travail mené par une équipe très volontariste. A Bonifacio on n'avait plus construit de logements sociaux depuis 1986. Et sur ce plan notre implication est très forte et totale. Nous sommes en discussion pour passer des conventions avec Logis Corse et Erilia. Il ya aura des logements sociaux dans différents quartiers de la ville de Montlaur à Cavellu avec, ici,  accession à la propriété

 - Quels autres dossiers voudriez-vous  voir aboutir avant la fin de votre mandat en 2014 ?

- Le site de Montlaur, la poursuite de la réhabilitation de Sainte Marie Majeure dont la restauration extérieure est achevée, la structure fermée du centre aéré…

 - Seul le PLU, voté sous la précédente mandature a été retoqué. Où en est actuellement cet épineux dossier ?
- C'est la parfaite illustration de la difficulté à élaborer un plan local d'urbansime sur une commune littorale. Cette question, la plus difficile à gérer, place l'élu sous une critique diamètralement opposée : d'un côté on vous taxe de vouloir "bétonner" Bonifacio et de l'autre de jouer contre les gens du territoire.  J'espère que l'excellent travail de Maria Guidicelli va faire avancer les choses.

Quelle est cette animosité qui anime M. Thiriez contre le Sporting ?

- En plus de votre mandat de maire, vous êtes également premier vice président de l’assemblée de Corse. Quel regard portez vous sur cette première année de mandat ?
- Il s'agit d'un exercice aussi passionnant que difficile demandant une implication totale. Mais la tâche de maire permet de mieux mesurer le fruit du travail qui est réalisé. Bonifacio, avec 30% du patrimoine de la Corse-du-Sud et qui s'est constitué un "foncier" comme elle ne l'avait jamais fait auparavant, n'est pas une ville qui laisse indifférent. Les enjeux sont ici colossaux, mais si la ville est plus difficile à gérer elle ne rend que plus prenante la tâche de gestionnaire.

 - Pensez vous que l’actuelle majorité aurait pu faire plus en si peu de temps ?
- On peut toujours faire mieux. Mais nous ne sommes pas seuls. Nous avons des rapports avec l'Etat, les collectivités locales et les individus. L'implication des gens qui nous entourent est incontestable et si parfois nous avons commis des erreurs, je pense qu'il était difficile de faire beaucoup mieux.

 - Le débat si long et fastidieux pour la désignation de la future CCI régionale  était-il nécessaire ?

- Existe t-il un outil pour éviter ce genre d'écueil? Il ya 300 000 habitants en Corse. Et on sait ce que la proximité veut dire. Faut-il fustiger les élus qui se battent pour leurs territoires. Mais on doit aussi à la vérité de dire que 95% des votes de l'assemblée ne posent pas ce genre de problème.

 - Comment analysez-vous la main tendue à plusieurs reprises par Jean-Christophe Angelini?
- Qui tend la main à qui ? Nous travaillons ensemble. Nous sommes amis et ses partenaires politiques siègent à Bonifacio. Bien sûr nous avons des divergences. J'appartiens à un parti national français. Lui a fait un autre choix. Mais pourquoi ne pas créer les conditions de se retrouver un jour dans l'intérêt de la Corse. Est-ce un vœu pieux?

 - De gauche mais corsiste convaincu, cette option vous paraît-elle vouée à l’échec ou au contraire va-t-elle permettre de voir l’émergence d’une nouvelle majorité ?
-
Je serai toujours favorable à une telle alternative. Savez-vous par exemple que le premier adjoint de Bonifacio est UMP? Il faut, au niveau local, à un moment donné dépasser ce type de clivage. On peut en respectant les sensibilités de chacun travailler ensemble.

 - Ce rapprochement peut il jouer sur le résultat des élections législatives de 2012 ? Serez vous même candidat ?

- Je serai candidat à la candidature. Je suis socialiste et il appartiendra à mon parti de procéder à la désignation de ses candidats. Au second tour de la cantonale de Porto-Vecchio, avec Emmanuelle de Gentili et Jean-Louis Luciani, nous avons permis à Jean-Claude Angelini de l'emporter. A son tour Jean-Christophe Angelini pourra t-il me soutenir?

 - En Haute-Corse,  faudra-t-il en passer par une primaire pour désigner le candidat de gauche qui devra affronter le député-maire de Biguglia ?
- Je suis très lié avec Emmanuelle de Gentili. Elle toutes les qualités pour faire une excellente candidate. Sa capacité de travail et son  intelligence plaident pour elle. Je la soutiendrai. Mais là encore, il appartiendra aux instances nationales de décider. Je ne suis pas sûr de la nécessité d'une primaire. Mais peu importe. L'essentiel est que le bon sens l'emporte.

 - Lors des récentes primaires du PS, auquel vous appartenez, François Hollande est largement arrivé en tête ? Peut-il selon vous, s’il est élu président de la République, permettre une nouvelle évolution constitutionnelle pour la Corse ?
- Sur ma ligne de parcours je n'étais pas très en phase avec François Hollande qui ne roulait pas dans le bon sens. S'il devenait président je lui demanderai qu'il entende l'assemblée territoriale qui est de gauche.
- Lorsque vous avez été élu en 2008,  espériez-vous, trois ans après, une telle ascension ?
- Sincèrement non. Etre dans cette dynamique, aujourd'hui, est assez fou. Mais ce qu'il m'importe avant tout c'est d'être efficace dans l'exécution de mes mandats et plus particulièrement dans les œuvres collectives engagées aussi bien à Bonifacio qu'à l'assemblée de Corse.

- Votre attachement pour le Sporting est sans faille. Comment vous positionnez vous face à l’acharnement et à la mauvaise image que l’on veut coller au club ces derniers mois ?

- Je fais une totale confiance aux dirigeants  du club qui ont su relever la tête. Le SCB est un monument historique de la Corse. Je ne dis pas que tout est blanc ou tout est noir. Mais je constate que des faits gravissimes se sont produits ailleurs. Qu'il y a eu des morts. Des CRS agressés et des banderoles. Bastia a été toujours victime d'une justice hors du commun. Pourquoi ? J'étais au stade de Furiani pour les matches face au Mans et face à Monaco. Face à Lens c'est un dirigeant bastiais qui a été blessé. Et c'est une justice d'exception, celle-là même que je fustige devant d'autres tribunaux, qui lui a été appliquée. Je voudrais savoir quelle est cette animosité qui anime M. Thiriez contre le Sporting?

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