15 000 chômeurs recensés en Corse !

(Photo MS)
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Les mesures gouvernementales en faveur de l’emploi ont été présentées mardi à la préfecture de Corse. Si au plan national, l’embellie économique du début d’année ne s’est pas confirmée, en Corse elle a suivi le même chemin. Contrairement à 2010, les résultats de l’activité économique sont assez contrastés. S’il y a eu au premier semestre 2011 une embellie celle-ci n’a pas duré pendant l’été.

De la communication faite lundi par Patrick Strozda, entouré par Dany Bergeot, directeur régionale de Pôle emploi, Eric Maire, secrétaire général de la préfecture de Corse, Hervé Belmont de la  DIRRECCTE et Alain Charrier sous-préfet d'arrondissement Sartène, il y a lieu de retenir de nombreux points.
On a relevé une hausse d’activité dans le secteur de la sous-traitance aéronautique et du transport des marchandises.
Le tourisme quant à lui, bien que les chiffres définitifs n’aient pas été communiqués, puisque la saison n’est pas terminée, n’a pas atteint les résultats qui étaient espérés.
L’investissement public trouve quelques difficultés dans son essor vu le contexte économique actuel : moins de marge de manœuvre et plus de difficultés pour accéder aux crédits bancaires.
Le secteur du bâtiment a vu annuler plusieurs PLU (Plan Local d’Urbanisme).
 
Nette hausse des demandes d’emploi
Cela a bien sur impacté sur le marché du travail qui se trouve actuellement en difficulté avec 15 000 demandeurs d’emploi dans les catégories A, B, C en juillet 2011 soit une hausse de 1,3% demandeurs en saison et une croissance de 8% sur 1 an. En détaillant cela veut dire que fin juillet les chiffres étaient de 12 592 (+7,1% sur un an) dans la catégorie A (sans emploi); 2 333 (+13,2% sur un an) en catégories B (exerçant un activité réduite courte) et C (exerçant un activité réduite longue) et  2 753, avec une diminution  respectivement de 15,3% et de 1,1%  en catégorie D (sans emploi et non immédiatement disponible et E (pourvu d’un emploi).
En Corse-du-Sud, cette augmentation a été de 9,2% sur un an contre 5,3% en Haute-Corse. Le bilan est que travail et activités sont en proportion non suffisantes.
 
Le travail saisonnier et l’intérim
La situation de l’emploi est plus complexe en Corse du fait de sa saisonnalité, Il existe un chômage récurrent du fait que les gens travaillent durant l’été et se réinscrivent au chômage le reste de l’année à partir d’octobre. De plus certains saisonniers ne retournent  pas sur le continent après l’été et s’inscrivent à Pôle Emploi eux aussi durant l’inter saison.
Pendant cette période on peut assister à une multiplication de CDD (moins de 6 mois), ce qui a permis de créer des contrats d’apprentissage avec deux employeurs (été et intersaison).
L’intérim est en train de s’implanter doucement en Corse, et surtout dans le domaine de l’industrie.
                                                                                                         Marilyne SANTI
 

Les mesures gouvernementales

La priorité était donc à la mobilisation pour l’emploi qui se développe sur trois axes.A travers  les contrats aidés qui visent uniquement les secteurs non marchands et qui devraient favoriser les personnes éloignés de l’emploi, les jeunes et les plus de 50 ans notamment.
Par l’apprentissage qui favoriserait l’insertion des jeunes dans la vie professionnelle par le biais de la formation en alternance qui a déjà fait ses preuves. (57% d’apprentis en plus en 5 ans en Corse).
Et par l'intermédiiare d'une politique de coordination susceptible de trouver une réponse à ceux qui sont en recherche d’emploi, et de proposer des candidats aux employeurs ayant des postes non-pourvus.

 

Les contrats aidés
Ce sont des contrats d’accompagnement dans l’emploi que l’Etat voulait substituer à l’offre de travail normal, mais devant les prévisions pessimistes ils ont été remis massivement sur le marché : 1 125 sur la Corse alors qu’il en était prévu 900 au départ. Une enveloppe supplémentaire est prévue en cas d’augmentation de la demande.
Les principaux employeurs seraient les associations, les communes, l’enseignement (ex : contrat de service auprès des élèves handicapés), et l’aide mensuelle de l’Etat serait de 95% maximum du SMIC horaire brut.
L’obligation principale est d’avoir un CDI ou un CDD de 6 mois minimum et il sera remis une attestation d’expérience professionnelle au salarié.
 
Secteur marchand : l’apprentissage
1 700 contrats d’apprentissage en Corse en 2006 contre 2034 en 2010, dont 41% des effectifs sont en Corse-du-Sud et 72% débouchent sur un emploi.
La diversification de l’apprentissage est aussi un point fort, puisqu’il concerne tous les niveaux I (Bac+5) à V (CAP, BEP). On peut, aujourd’hui, devenir ingénieur grâce à l’alternance, et l’université de Corte propose même un master2 en apprentissage. Cette dernière compte 236 apprentis contre 154 en 2009 soit une hausse de 1,7%.
Devant son réel succès le but est d’en faire la filière par excellence. Il reste le dispositif le plus productif. La signature d’un deuxième contrat d’objectifs et de moyens entre l’Etat et la Collectivité Territoriale de Corse a été signée pour augmenter l’effectif à 500 apprentis par rapport à la rentrée 2010 (soit 2 530 pour la rentrée 2015).
En 2011, 2 000 000 Euros ont été alloués au contrat d’objectif et de moyens, financés à parité par l’état et la CTC.
 
Une mise en œuvre à l’échelle des bassins d’emploi
Le service Public de l’emploi Local (SPEL), est là pour favoriser une dynamique en matière d’emploi.
Il en existe deux en Corse-du-Sud pilotés par les sous-préfets d’arrondissement:
Un dans la zone de Sartène/Porto-Vecchio et le second pour la zone d’Ajaccio.
Le SPEL a pour objectif d’intervenir au plus près du terrain pour définir les postes non pourvus, et des personnes en recherche d’emploi pour les aider à en trouver.
Ce service public est le fruit d’une collaboration entre Pôle emploi, la mission locale, le SPEL et DIRRECTE qui depuis plus de cinq ans développent un partenariat dynamique.
Il prend en charge les jeunes en décrochage scolaire (avec l’aide du rectorat), le développement de l’alternance, la recherche d’une meilleure adéquation entre offre et demande d’emploi, ainsi qu’un travail sur les métiers en tension.
Dans l’esprit rien de neuf, ces mesures existent déjà depuis quelques années, mais on est là en présence de plus de réactivité et de souplesse dans le système, dues en partie à l’alliance des services publics présents sur le terrain.
                                                                                                                            M. S

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