Femu a Corsisca : « Nous ne sommes pas les propriétaires jaloux de nos idées »

Les modérés ont fait leur rentrée politique samedi à l’université de Corté devant un amphi comble et enthousiaste. Au programme, les grands dossiers de l’année à venir et la stratégie politique du mouvement. 

Ce fut une journée de reprise de contact et d’ateliers de travail pour les sympathisants de Femu a Corsica qui ont mis en place un calendrier des activités futures. Pour l’occasion, les deux grandes tendances du mouvement, Inseme per a Corsica de Gilles Simeoni et le Partitu per a Nazione Corsa de J.-C. Angelini, étaient présentes côte à côte et ce pour la première fois depuis les territoriales de 2010. L’unité et la bonne humeur était de rigueur à la tribune, Angelini passant même le relais à Simeoni en l’embrassant sur le front. 

 

Rencontrer et rendre compte 
Dans un premier temps, les onze élus du groupe à l’assemblée de Corse ont décliné l’état d’avancement des dossiers, faisant le détail des motions et des questions parlementaires. « Nous sommes les seuls à vous rendre des comptes sur nos engagements » notait Gilles Simeoni. De nombreux thèmes ont été abordés, de la politique culturelle à la langue corse en passant par l’agriculture. Pour Nadine Nivaggioni « chaque élu est obligé de devenir un expert dans son domaine de compétences ». « C’est grâce à notre travail que les lignes ont bougé » rappelle Fabienne Giovannini concernant le fioul lourd et la création d’un registre des cancers en 2012. Et Michel Castellani de s’inquiéter des finances de la CTC « 50 Millions d’emprunts toxiques alors que seulement 13% des budgets européens ont été utilisés ». Avant de donner la parole à la salle, Agnès Simonpietri met en garde contre les situations de monopoles dans le domaine des déchets et la volonté de privatisation qui aurait des conséquences inflationnistes. 
Le message était clair et repris par tous : Femu a Corsica revendique la première place du groupe d’opposition à l’assemblée et entend démontrer son travail et sa continuité. Ainsi, le mouvement s’apprête à répéter cette journée dans la Corse entière en entamant une tournée de quelques semaines à la rencontre de tous les électeurs. L'objectif affiché est de structurer la démarche en donnant la possibilité à tous ceux qui le souhaitent d’y participer.

Une feuille de route pour 2012
Cette rencontre voulait également fixer la feuille de route pour l’année politique qui vient. L'intervention politique de Jean-Christophe Angelini se résume en trois points : union, ouverture et projet. « L’union de notre famille politique est la boussole de notre avenir », la démarche est lancée et il met en garde contre un retour vers deux forces modérées distinctes : « les nationalistes n’ont pas la vocation d’être une force d’appoint, des supplétifs ». L’ouverture car il réaffirme la stratégie qui demeure inchangée depuis 2010 : leur intention d’arriver aux responsabilités dans trois ans autour d’une union majoritaire des forces de progrès nationalistes et non nationalistes. Concernant le rapport avec les nationionalistes dit "radicaux"; il rappelle que partout où les situations difficiles ont été réglées, l’ensemble des forces politiques y ont été associées. Enfin, le projet, celui  d’une société corse émancipée qui se développe et s'enrichit  de deux offres nationalistes qui demeureront quand bien même distinctes.

 

Il revenait à Gilles Simeoni de conclure en insistant sur une petite victoire à l’assemblée : la prolongation du régime dérogatoire des arrêtés Miot jusqu’en 2013 ; date à laquelle « il faudra engager un rapport de force politique avec l’Etat ». Le leader de Femu a Corsica, en faisant référence aux derniers propos de Paul Giaccobbi rappelle qu’au lendemain des dernières territoriales : « On ne nous a pas tendu la main, on nous a fermé la porte » en refusant une union large. Il fait référence notamment aux dossiers de la langue et du foncier et du danger de rejet par le conseil constitutionnel "Nous ne nous laisserons pas endormir, maintenant, il faut transformer l'essai".
Au bout du chemin, les présidentielles et les législatives de 2012 où les nationalistes comptent peser de tout leur poids. « Quel que soit le prochain président, nous lui demanderons d’ouvrir les portes » assène Gilles Simeoni pour entrevoir une véritable solution politique en 2012 et une arrivée aux responsabilités en 2014. En  répétant que «  le peuple corse n’appartient pas aux nationalistes mais à tous », il réaffirme une idée ouverte et généreuse du peuple corse au cœur de son projet politique. Et enfin de conclure : « Nous ne sommes pas les propriétaires jaloux de nos idées ».

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Commentaires: 1
  • #1

    Cancel (mardi, 06 septembre 2011 06:40)

    Merci d'avoir noté la prise en compte de la diversité des êtres.