Bastia : Un musée pour la ville

Saints dans les nuées Corrado GIAQUINTO 18ème siècle Huile sur toile. (Collection Fesch)
Saints dans les nuées Corrado GIAQUINTO 18ème siècle Huile sur toile. (Collection Fesch)

« L’exposition Jean-Mathieu Pekle est une réussite sur tous les plans. Quant au reste du musée, c’est toujours aussi captivant. D’une fois sur l’autre il y a toujours des découvertes à faire. Bravo, et continuez dans ce sens. Intéressez-nous toujours ».
"Il s'agit là, consigné sur le livre d'or du Musée, d'un aperçu de l’enchantement des visiteurs qui découvrent  à travers notre parcours permanent, ou notre exposition temporaire, une Corse inattendue" affirme Marie-Hélène Giuly, responsable du service des publics du musée de Bastia, fière de vous glisser la référence quand elle vous guide à travers un établissement qui a retrouvé une seconde jeunesse quand bien même l'opération lifting aurait-elle duré un certain temps...

Depuis le 25 juin 2010, le Musée d'histoire de Bastia propose aux visiteurs de découvrir dans les salles rénovées du Palais des Gouverneurs génois, son parcours permanent, fruit de dix ans d'élaboration.
La présentation permanente est thématique. Trois axes principaux orientent le discours : l'urbanisme, le poids politique, social et économique de la ville et sa richesse intellectuelle et artistique.
Bastia, capitale de la Corse génoise, reste le plus vaste ensemble urbain de cette période. Elle est également la ville corse qui compte le plus grand nombre d'édifices religieux d'époque baroque. Enfin, elle demeure l'exemple le plus réussi d'une expansion citadine et industrielle en Corse au XIXe siècle. Ces atouts politiques et économiques l'ont naturellement dotée d'une élite intellectuelle dont le rayonnement s'est étendu sur toute la Corse.
Le musée d'histoire de Bastia n'est toutefois pas créé ex-nihilo mais s'inscrit dans une longue tradition muséale.
 
D'un musée à l'autre : histoire d'une institution
La création d'un musée à Bastia remonte en effet à plus d'un siècle. En 1898 la Société des Sciences Historiques et Naturelles de la Corse décide de rassembler des collections géologique, minéralogique et archéologique et obtient quelques salles au Théâtre de Bastia pour les y installer.
Au début du 20ème siècle, le musée devient municipal et les collections sont développées. En 1922, il est transféré à la caserne Marbeuf, et prend l'appellation de « Musée Corse de Bastia ». Pillé sous l'occupation, il perd alors une grande partie de ses collections et toutes ses archives.
En 1952 le « Musée d'Ethnographie Corse » lui succède et est installé au sein du palais des gouverneurs génois. Ce nouvel établissement s'intéresse plus particulièrement à l'ethnographie rurale, mais intègre les collections rescapées du précédent et les thématiques abordées sont diverses.
Les collections ne cessent de croître avec, comme temps forts, l'intégration officielle de 70 peintures de l'ancien musée en 1956 et le legs de la collection Carlini en 1973.
Mais, peu à peu, la présentation vieillit et le musée répond difficilement aux nouvelles exigences du public. Il est donc décidé de le rénover et de l'agrandir en reconstruisant les parties du palais détruites lors de la dernière guerre. En 1997, l'ouverture du musée régional d'anthropologie de Corte achève de rendre caduque la vocation ethnographique du musée de Bastia.

Le discours du musée se recentre alors sur l'histoire de la ville. En 2004, un nouveau programme scientifique et culturel du musée voit le jour, ouvrant la voie au chantier des collections, aux campagnes de restauration des œuvres et à un important travail d'enrichissement des collections.

Portrait de l’armateur Joseph Valery Pierre COLONNA D’ISTRIA (1824-1904) Vers 1850-1860 Huile sur toile
Portrait de l’armateur Joseph Valery Pierre COLONNA D’ISTRIA (1824-1904) Vers 1850-1860 Huile sur toile

Un important travail d'enrichissement des collections
Durant la fermeture pour travaux, l'équipe du musée a analysé l'ensemble des collections afin de déterminer la manière dont elles pouvaient intégrer la nouvelle présentation et pour repérer les lacunes à combler.
Elle a ensuite recherché, en France et à l'étranger, les œuvres ayant trait à Bastia et pouvant enrichir ou documenter les collections qui devaient être présentées à la réouverture.
Ces dernières années, des œuvres particulièrement significatives sont entrées dans nos collections. Citons à titre d'exemples, outre de nombreuses représentations de la ville (gravures, photographies mais aussi huiles sur toile, dessins, gouaches, pastels, aquarelles), des pièces de mobilier caractéristiques des intérieurs bastiais à l'époque génoise. Un travail a également été entrepris autour des familles de notables qui ont œuvré successivement aux destinées politiques ou économiques de la ville. Plusieurs séries de portraits de ces personnalités ont ainsi pu être acquises, ainsi que des objets représentatifs de leur action.
Les activités portuaires et maritimes ont fait l'objet d'une recherche d'autant plus approfondie que ce domaine était jusqu'à présent été relativement peu étudié à Bastia. Parmi les collections récemment entrées au musée, citons plusieurs portraits de bateaux, des coffres de marins, particulièrement évocateurs de la tradition maritime de la ville.
Pour présenter la vie culturelle bastiaise à l'époque génoise, à la fois à travers les influences qu'elle a subies et celles qu'elle a impulsées, quelques tableaux baroques témoignant de la production locale et provenant d'églises désaffectées sont venus compléter le fonds existant. La création artistique bastiaise du 19ème siècle au début du 20ème siècle n'est pas oubliée, et notamment les artistes liés au legs Sisco. Cette donation, faite à Bastia au milieu du 19ème siècle, a permis de financer la formation, à Rome, de plusieurs générations de peintres, sculpteurs et architectes qui ont ensuite largement rayonné sur la production insulaire.
Les anciennes collections ne sont pas pour autant absentes du nouveau parcours muséographique. Ainsi la sala maggiore abrite une partie des œuvres de la collection Fesch échue à la ville de Bastia lors du règlement de la succession du cardinal Fesch, oncle de Napoléon 1er. L'ancienne chapelle accueille quant à elle la collection Carlini. Donnée à la ville de Bastia par la veuve de cet ancien maire de Marseille, elle se compose de souvenirs de la révolution et de l'Empire. Elle évoque une période très mouvementée de l'histoire de France sous l'angle de la vie quotidienne, à travers une multitude d'objets usuels alliant raffinement et références politiques.
Parallèlement à l'accroissement des collections, un vaste programme de restauration et d'extension des bâtiments a été mené.

Un bâtiment rénové
En 2004, le chantier de rénovation du palais des gouverneurs a été confié au cabinet d'architectes parisiens C+D, Daniel Cléris et Jean-Michel Daubourg.
Le musée dispose d'un emplacement inégalé : une forteresse surplombant la mer et le Vieux port, à l'endroit même où fut édifié le tout premier bâtiment de la ville. Exception faite de la destruction d'une partie des ailes nord et ouest en 1943, le bâtiment a peu évolué depuis l'époque génoise, et a ainsi conservé son atmosphère ancienne.
Le projet comportait deux volets principaux : la réhabilitation des parties anciennes de ce monument historique, et la reconstruction de façon contemporaine des ailes partiellement détruites lors de la dernière guerre, en adéquation avec l'affectation muséale du bâtiment. Il s'étend sur 8 213 m² dont 1 345 m² de construction neuve.
De nouveaux équipements ont ainsi été créés afin de permettre au Musée de développer son action : hall d'accueil, salles d'exposition temporaire, auditorium, atelier pédagogique, réserves grand format, centre de documentation...
 

Informations pratiques
Localisation :
Musée de Bastia - Palais des Gouverneurs Génois
Place du Donjon
La Citadelle
20 200 Bastia
Site Internet :
www.musee-bastia.fr
contact@musée-bastia.fr
www.musee-bastia.fr

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Commentaires: 1
  • #1

    LAPOTRE (lundi, 31 août 2015 15:07)

    possédez vous des ouvrages voir des photos sur Joseph VALERY armateur BASTIAIS originaire du cap corse?