L'abbé François Casta n'est plus

Né en 1919 à Calenzana, aumônier parachutiste des plus prestigieuses unités françaises pendant dix-huit ans, docteur en théologie, François Casta a exercé son culte dans le diocèse d'Ajaccio jusqu'à ce qu'il se retire, en 2004, à l'Institution nationale des Invalides (INI) à Paris. C'est là qu'il est décédé mardi à l'âge de 92 ans. Grand-croix de la Légion d'honneur, il est titulaire de nombreuses décorations (dont la Croix de guerre 1939-1945, la Croix de guerre des TOE, la Croix de la Valeur militaire, la Croix du Combattant) et de onze citations.

Cet ancien aumônier, qui avait connu la seconde guerre mondiale et les guerres d’Indochine et d’Algérie, s’est éteint à l’Institution nationale des Invalides à Paris où il résidait depuis 2006, a précisé dans un communiqué le secrétariat d’Etat aux Anciens combattants.
Né le 20 août 1919 à Calenzana (Haute-Corse), François Casta, d’une famille de militaires, est ordonné prêtre en juin 1943. Engagé comme volontaire en novembre 1944, il est nommé aumônier catholique du 19e Bataillon de chasseurs dans la 1re Armée Française et est très sérieusement blessé par des éclats d’obus le 13 février 1945 dans le Haut-Rhin.
Volontaire pour l’Indochine, il débarque à Saigon en mars 1947, et rejoint le 1er Bataillon Parachutiste de Choc, il se distingue pendant deux années par son courage et son dévouement en Cochinchine et au Tonkin, se révélant un secours moral constant pour tous. Lors d’un second séjour en Extrême-Orient, il est à nouveau blessé au combat le 28 mai 1952 au Tonkin.
En juin 1956 il devient aumônier de la 25ème division parachutiste et rejoint l’Algérie pendant plus de quatre années. En 1962, il écrit « Le Drame spirituel de l’Armée », un livre qui fut interdit par Pierre Messmer, alors ministre de la Défense du général de Gaulle. Dans ce livre, paru finalement en 2009, le père Casta s’interrogeait sur le problème du comportement chrétien du soldat face à ce qu’on appelait alors « la guerre révolutionnaire », abordant franchement la question de la torture.
En 1962, il retrouve la faculté de théologie de Lyon où il obtient un doctorat de théologie le 27 novembre 1964.
Le 1er janvier 1965, mis à la disposition du diocèse d'Ajaccio, il se retire définitivement en Corse et participe activement à la création de la paroisse Sainte-Monique de l'Isolella sur la commune de Pietrosella (diocèse d'Ajaccio) dont il sera le curé plus de trente ans durant.
Il continue de se consacrer à la rédaction d'ouvrages relatifs à la Corse et à son histoire chrétienne.
En 2004, il est décoré de la Grand-croix de la Légion d'honneur par le président Jacques Chirac lors d'une cérémonie dans la cour d'honneur de l'Hôtel des Invalides.
En 2006, grand invalide de guerre, il quitte le diocèse d'Ajaccio et entre à l'Institution Nationale des Invalides à Paris où il poursuit ses activités d'écrivain et son ministère au service des autres pensionnaires.

Onze fois cité, le père Casta avait été élevé à la dignité de grand croix de la Légion d’honneur en 2003. Il était titulaire de la Croix de Guerre 39-45 avec palme et étoile d’argent, de la Croix de Guerre des TOE avec 2 palmes, 1 étoile d’argent et 3 étoiles de vermeil, de la Croix de la Valeur Militaire avec 1 étoile d’argent et 3 étoiles de vermeil.

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