De Charleville à Bastia : Un véritable hymne à l'amour à la Corse

Perrinaïc Lefèvre est une jeune femme qui, il y a quelques mois, a connu la Corse grâce à Facebook. Une poignée d'amis plus tard elle s'imprégnait, déjà, de son ambiance. Puis au fil des discussions elle a eu envie de venir voir. Et a débarqué un beau jour du mois de Juillet en provenance directe de ses Ardennes natales avec sa petite Agathe. Et entre Charleville-Mézières et Bastia le choc fut brutal. Mais à l'avantage, comme bien l'on pense, de la capitale de la Haute-Corse. De retour chez elle,  Perrinaïc n'a désormais plus que la Corse en tête. Et une seule hâte : retrouver au plus tôt  tout ce qu'elle découvert en quelques jours. Elle l'a écrit à Corse Net Infos. Un véritable hymne à l'amour à la Corse qui tranche avec les sempiternelles récriminations de tous ceux qui, dans leur grande majorité, viennent chez nous pour ensuite mieux nous montrer du doigt. Lisez.

Ah! tu ne portes pas ton nom pour rien, Ile de Beauté… tu la portes en toi, elle fait ton Âme, et tu en nourris chaque souffle qui pose le pied sur ta terre… il faut être prêt à te recevoir car ta beauté ne se répand qu’au prix de la patience de tes couchers de soleil… les crépuscules qui s’écrasent sur tes rochers taillés par la main divine… le rouge et l’orange qui se confondent comme un doux camaïeu qui réchauffe…. le rose qui s’immisce dans la volute d’un nuage comme si le ciel s’habillait d’un voile de dentelle…. le vent c’est le vent qui fait la magie du rose… un petit ange invisible qui balaye le ciel pour lui apporter la douceur à la fin des journées si chaudes…

Il y le bleu, le céladon, le turquoise de ta Mer Nourricière qui vient bercer tes contours comme la main d’un homme qui effleure les courbes de la Femme. La Mer qui vivifie, qui apaise, qui permet à nous, pauvres âmes que nous sommes, de reprendre contact avec ce que la Terre en sa splendeur nous offre… Les dauphins qui se jouent de l’homme en les narguant dans des danses acrobatiques… les coraux trop souvent exploités pour passer dans des petites cages vitrées et finir au cou des touristes assoiffés d’exotisme et d’orgueil… on affiche le corail comme si on faisait pendre ses billets d’avion à son bras…. des valises de bêtise humaine…. Un cormoran passe par là et contemple l’horizon….

Les rochers ah! oui les rochers qui offrent des ilots de solitude, des cachettes d’amoureux, des nids a souvenirs de jeunesse et d’amour de vacances ….
La mer qui est Mère… qui décide si elle acceptera de livrer ses trésors à la maison du pêcheur….
Les pêcheurs patients et laconiques dans leur petites barques de bois blanches… des coquilles de noix que Poseïdon retournerait en un rien… les pêcheurs si fiers de leur prises… les poissons clinquants, éblouissants sur le soleil du Port… de l’argent sortant des filets comme on sortirait des pièces d’une bourse et qui vous renverrait le soleil en pleine pupille… La chair qui fond sous le palais … la chair sans épice, sans huile aux premières bouchées comme si on redécouvrait les saveurs de l’authentique… comme si les palais avaient été anesthésiés autrefois … 
La Citadelle son pont levis ses murs épais gardiens de la Ville… l
Les terrasses remplies de visages pales et dorés offrant des camaïeux de peaux comme un patchwork humain….
Les chapeaux…. ces hommes et femmes qui se cachent derrière leurs verres teintées mais qui ne peuvent retenir leurs yeux qui brillent quand on voit cà de la haut ….
La Mer, les bateaux, le Phare… oui oui le Phare !

La Citadelle et ses rues étroites, trop étroites, ses murs de couleurs, ses pavés, ses plaques chargées d’Histoire… Victor Hugo qui passe par là… La couturière orfèvre qui affiche fièrement ses créations sur une corde …. les cordes qui retiennent les maillots et pantalons des pêcheurs rentrés auprès de leurs femmes… les Vespas garés à la va vite…. le petit bistrot …. où Pagnol a traversé pour venir poser ses répliques sur le vert d’un tapis … Ah ! ça me fend le cœur de ne pas voir çà ce soir …. C’est pas l’anis qui s’échappe du verre mais la châtaigne de la Pietra qui flotte dans l’air …. Les joueurs qui se "magagnent", les mots qui s’envolent jusqu'à la terrasse où je contemplais leur manège… ces gars qui finissent leurs parties quand la Citadelle s’endort….

Et puis partir, quitter la ville quand le soir se couche… se laisser bercer par la douceur de la voiture et contempler ce que les hommes ont laissé comme témoignage …. les villages accrochés aux falaises comme des coquillages aux rochers… les vagues qui claquent à leurs pieds… les embruns, la mer, la mer toujours la mer…. la lune qui s’éclatent en reflet de nacre et d’argent sur l’horizon… et qui emmènent le cœur en romantisme… même au pire des goujats …… La route sinueuse, tracée,  qui suit la côte, sur l’épaisseur d’un fil de soie... Farinole, Patrimonio, des noms qui sonnent comme des mélodies d’amour de la pierre et de l’Histoire…. le Cœur des Hommes nichés dans des tours génoises d’un autre temps … L’immensité de la question du comment tout arrive en ce paysage façonné par la main de l’Homme…

La force de ce peuple fier de défendre sa terre quand tout vous parait partir à la dérive dans notre quotidien plein d’orgueil, de vanité et de solitude… Un peuple coudes soudés pour l’Autre, un peuple qui rit et qui pleure mais seulement quand les âmes sont entre elles… Cette Ile n’est pas faite pour la solitude, elle rapproche les Hommes dans  le fabuleux Cycle de la Vie… un peuple pétri de Valeurs où les Justes ont leur place bien méritée…. où la parole des Anciens est respectée comme une  Parole Sacrée… où l’Enfant reste le berceau de l’Amour… Regardez les églises de l’Ile elles transpirent le Respect et la Dévotion…. Leur qualité d’Âme vient de là…. la Foi… la Foi qu’ils peuvent porter en tout ! c‘est ce qui les fait avancer….

Je peux parler de toi pendant des livres entiers; tes vues, tes saveurs, ta mer, ta terre, comme si tous les mots qui venaient jaillissaient d’une source d’amour inépuisable… je suis tombée… mes sens et mon cœur prennent vie en tes racines… tu es si belle que tu me rends belle et que mon sourire ne veut plus quitter mes lèvres quand je pense à toi …c’est tout mon être qui bat la chamade comme un tambour de soldat génois…. J’ai juste envie d’être un oiseau et te retrouver…

A prestu…

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Commentaires: 6
  • #1

    Marylin (vendredi, 26 août 2011 23:08)

    Magnifique hommage à ce peuple authentique et chaleureux et a cette sublime île qu'est la corse. Emotions et beauté, oui je suis également tombée en amour pour cette terre...
    J'ai hâte d'y retourner dans quelques semaines : )
    Merci pour ce partage. Marylin

  • #2

    FLO D (lundi, 05 septembre 2011 14:26)

    Et comme je le comprends........Installée depuis 4 ans la Corse à changé ma vie à tout jamais.Elle n'est pas seulement belle,elle est authentique et sublime.

    Que ceux qui ne la connaissent pas se taisent plutôt que de médire.J'ai rencontré des Corses dans leur village avec leur vie et leur croyances et ce fut tout simplement des moments riches et sincères.
    Que du bonheur.......

    N'oublions jamais que si cette île est ainsi c'est justement grâce à la ténacité et combativité de ses natifs.

  • #3

    Cathy Campana (samedi, 10 septembre 2011 09:41)

    Merci de parler de la Corse mieux que nous ne saurions le faire, nous, les corses ! Nous y sommes nés, nous y vivons et sa beauté ne nous éblouit pas autant qu'à vous, sinon en des moments fugaces ! Votre regard neuf nous fait redécouvrir notre trésor ! Kallisté, à piu bella !C'est toujours vrai ! Amicizia

  • #4

    Eric Lorne (mardi, 20 décembre 2011 14:55)

    ...très mignon comme texte... magnifique description... et tellement vrai avec cette foi que j'aime tant !!!... merci de nous l'avoir fait partager !... tanti basgi...

  • #5

    Clorinda Carberry (dimanche, 22 janvier 2017 18:57)


    Its like you read my thoughts! You seem to grasp a lot about this, such as you wrote the guide in it or something. I feel that you can do with a few p.c. to pressure the message home a little bit, however instead of that, this is wonderful blog. A fantastic read. I will certainly be back.

  • #6

    Agathe (jeudi, 09 mars 2017 13:42)

    Je suis fière de toi Maman, et oui je suis bien la petite Agathe ! J'ai grandi maintenant et je veux toujours habiter en Corse! Basgi ! �