Les nationalistes modérés dans l'étau politique

A l’occasion des Ghjurnate Internaziunale de Corté, initiées par Corsica Libera, plusieurs articles de journaux régionaux et nationaux donnent des versions plus ou moins différentes de la place du nationalisme et des stratégies politiques employées.

L’éditorial du monde souligne l’esseulement des nationalistes – comprendre nationalistes radicaux – alors que l’article du quotidien La Croix insiste sur leur pouvoir d’influence. Tous s’accordent sur la main tendue du courant indépendantiste vers le courant autonomiste et s’interrogent alors sur la possibilité d’une union des nationalistes dont la dernière version en date remonte pour les territoriales de 2004.

Cependant, la problématique ne peut être réduite à la question de l’union ou de la non union des nationalistes. Elle englobe une réalité plus complexe, où les stratégies et positionnements politiques de chacun s’opposent ou se confondent. Plus d’un an après les territoriales, quelle est la configuration politique actuelle ?
Les nationalistes dits modérés, forts de leur bon score aux dernières élections (26 %), sont devenus la force politique la plus convoitée de l’île. Tiraillé de part et d’autre par la majorité territoriale de Paul Giaccobbi et par leur partenaire historique du courant radical, ils se retrouvent pressés dans un étau politique qu’ils devront savoir gérer.


Quand la gauche lorgne vers les Modérés
Alors que la droite corse, fragmentée et engluée dans les querelles de succession,  ne représente plus à l’heure actuelle un véritable adversaire pour les prochaines territoriales, la majorité de gauche, bien que diverse, lorgne donc du côté du groupe Femu a Corsica. Elle tente d’amadouer le seul adversaire politique conséquent en abondant ses revendications politiques. Ainsi, pour la première fois, elle lève le tabou du statut de résident, vote la co-officialité de la langue corse et, des dires du président de l’exécutif, « reste ouverte à toutes propositions ». Mais cette politique, menée de main de maitre par Paul Giaccobi , n’est pas sans laisser les nationalistes dans l’expectative. Elle trouvera certainement ses limites dans les différents verrous politiques, idéologiques et constitutionnels nationaux et pourrait déboucher, sauf configuration politique exceptionnelle, sur quelques mesurettes.


Stratégie
Du côté des nationalistes radicaux, la mouvance Femu a Corsica est devenue le premier concurrent direct en raison d’un différentiel de poids électoral conséquent (11 élus contre 4). Chassant en partie sur les mêmes terres, ils auront tout intérêt à leur affaiblissement pour éviter un isolement politique en cas d’accord de gouvernement en 2014. Ainsi la stratégie consiste à souligner au maximum les points communs entre les deux tendances pour mieux les confondre et creuser l’écart entre nationalistes et partis politiques dits « traditionnels ». En guise de main tendue, il faudrait plutôt voir une pierre encombrante jetée dans le jardin des modérés. Les stratèges de Corsica Libera savent bien qu’apparaître unis est aussi un moyen d’effriter l’électorat protéiforme des « modérés », électorat précisément constitué sur le rejet de la violence et sur l’existence de deux offres distinctes.


Guerre de communication
Une guerre de communication a donc été déclenchée. Suite aux appels du pied de Talamoni, les leaders des modérés, Simeoni et Angelini, n’ont pas souhaité se déplacer aux Ghjurnate de peur de voir leur message médiatique brouillé auprès de leur électorat. On sait que le poids des images l’emporte souvent sur celui des mots. Ne pouvant décliner l’invitation au dialogue, ils y ont délégué d’autres élus pour les représenter. Les autonomistes se retrouvent à leur tour confrontés à une difficulté. Ils savent bien que l’isolement politique des indépendantistes porterait les risques d’une surenchère dans la radicalisation et qu'une solution politique devrait les y associer.


Hommage courant fait aux forces intercalées et émergentes, l’étau politique tend à se resserrer avec le temps. Il faudra être fin tacticien et funanbule habile pour parachever, sans dommages, un écart assez grand entre le souci d’un apaisement de la vie politique et la satisfaction de revendications nationalistes. Car, comment sortir d’un étau politique ? En s’y faisant écraser ou bien, en étant assez costaud pour tenir à distance les deux mors jusqu’à finir par les rassembler dans une sortie par le haut.

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Commentaires: 4
  • #1

    Helios (mardi, 09 août 2011 14:03)

    Les nationalistes modérés ou radicaux, bonnets blancs et blancs bonnets. Si la Corse est indépendante ce sera la débacle.

  • #2

    fab2a (mardi, 09 août 2011 20:54)

    Désolé Helios mais à mon avis tu n'a rien compris. heureusement que les natios étaient là pour préserver le littoral. Et puis l'article ne parle pas de ça...C'est tout l'inverse.

  • #3

    Gaëtan (samedi, 20 août 2011 18:38)

    Oui on crache souvent sur le mouvement nationale afin de lui reprocher tout les maux de la Corse mais pensaient à une chose c'est que si nous n'avions pas été là pensez vous qu'aujourd'hui vos enfants auraient l'opportunité d'apprendre le corse à l'ecole, pourriez vous encore être si fier de votre ile en particulier de son littorale, auriez vous une assemblée de Corse (bien que l'on puisse de demander si elle est vraiment nécessaire étant donnée que les decision qui y sont prise sont appliquer que si PAris donne son aval), pourriez vous envoyer vos enfants dans une université près de chez vous, auriez vous une prison près de chez vous ou vous pouvez aller voir vos éventuelles proches incarcéré (et oui sa arrive à tout le monde) sauf si biensur il se sont battu pour leur ile car ceux là n'ont pas le droit de purger leur peine ici, voilà quelques exemple de ce qu'on permis les nationalistes alors oui on a pas fait que des choses bien mais la pluspart ont empécher la mise à l'ancan de notre pays ou du moins l'on ralenti... par contre les Zuccarelli, rocca sera (pere fils et grd pere) eux qu'ont ils fait? a part put développer leurs carriere personnel et leur enrichissement à coup de clientelisme exacerbé... et les giacobbi et autres politique qui aujourdhui se rende compte que les idees du mouvmeent nationale sont porteuse (langue, prisonnier, foncier, citoyeneté corse,...) ils n'ont jamais autant corsiste voir nationaliste !!!

  • #4

    renault moracchini (lundi, 12 septembre 2011 06:33)

    je viens de lire les différents commentaires et suis d accord avec gaetan.ayant habitée bastia pendant longtemps , j ai compris une chose les nationalistes radicaux ou non se battent pour les memes idéaux. leurs divisions propfitent aux memes personnes : diviser pour mieux régner.......quant à l assemblée de corse c est pour moi aussi une vaste plaisanterie.