Corte : L'Associu sulidarita dénonce

Le 11 juillet dernier, plusieurs milliers de portes clefs à l’effigie du Ribellu ont été mis sous scellés par le parquet d’Aix. Une certaine presse indiquait qu’un douanier avait voulu faire du zèle et que la situation serait vite réglée. Depuis, loin d’être réglée, l’affaire a pris une toute autre tournure. L'Associu Sulidarita a accusé la justice, samedi à Corte, de vouloir l'éliminer, après l'ouverture d'une enquête préliminaire par le parquet à Aix-en-Provence "pour apologie du terrorisme".

Cette "attaque judiciaire est très politique", a dénoncé Dumè Tafani ."Pourtant, en Corse comme à Paris, l’Associu Sulidarità a démontré sa légitimité. Notre travail quotidien en faveur des prisonniers politiques corses et de leurs familles est reconnu par tous".
L'enquête a été ouverte après la mise sous scellés par le parquet, le 11 juillet, de plusieurs milliers de porte-clefs représentant U Ribellu, fabriqués en Chine et saisis par les douanes.
"C'est la première fois depuis des années que la justice s'attaque à notre association", a déploré l'un de ses dirigeants, Jean-Marie Poli.
M. Tafani a dénoncé "les questions en forme de réquisitoire" de la police, selon laquelle "Sulidarita soutient le FLNC" et "fait l'apologie du terrorisme".
La situation de l'association "est assez précaire en termes judiciaires", a-t-il ajouté.
L'avocate bastiaise Rosa Prosperi a enfin lancé un appel aux associations de défense des droits de l'homme pour soutenir Sulidarita qui assiste les prisonniers et leurs familles, notamment en les aidant financièrement pour se rendre sur le continent.

 

Aux Ghjurnate internaziunale

La conférence de presse a été tenue à l'occasion des 30e Journées internationales de Corte organisées par la parti Corsica Libera, avant un débat international sur la répression et les droits de l'homme, notamment en Corse, Irlande, Pays Basque et Nouvelle-Calédonie.

François Sargentini entouré de Paul-Antoine Susini et Pierrot Poggioli pour Corsica Libera  a ouvert le débat en présente dans une intervention bilingue, ces trentièmes Ghjurnate internaziunale. Il a rappelé le sacrifice des militants de la lutte et insisté sur la conviction du mouvement qui est claire depuis l’origine : « Une lutte ne peut rester fermée sur elle-même
 

 

Sardaigne, Nouvelle-Calédonie, Tahiti, Sinn Fein, Catalogne et Pays Basque
Bustianu Cumpostu et Sale Gavino, représentent les partis indépendantistes sardes, sont venus assurer  le peuple corse de leur solidarité. Avec eux, Giovanni CaliI Parti autonomiste sarde (PSA), récemment converti à l’indépendance. Son mouvement a 5 conseillers au parlement sarde. Il réclame que la continuité territoriale de l’île soit une compétence transférée.
Pour le Parti travailliste kanak et l’USTKE, Roch Haocas a fait le point sur le processus d’autodétermination en Kanaky/ Nouvelle Calédonie. Le comité des signataires de l’Accord de Nouméa se réunira dans la perspective d’un referendum dès 2014. Pour son mouvement l’option la plus claire doit être mise au vote : l’indépendance de plein droit.
 

 

Keitapu Maamaatuaiahitapu, ancien ministre de la mer du gouvernement polynésien, représentait le parti indépendantiste de Tahiti , Tavini. Il a indiqué les limites du statut d’autonomie actuel de son pays. De nombreuses dispositions de son Assemblée territoriale sont ignorées par l’Etat.  Selon lui les choses sont simples :«Dans ma maison je suis le seul maître. » Il manifeste sa solidarité, « Nous ne sommes pas les seuls sous la domination française. La dernière fois que le suis allé au Pays basque, on m’a traité de terroristes. Je suis donc fier d’être ici avec d’autres terroristes !».
 

 

Barry Mac Colgan est porteur d'un message du Sinn Fein. Son mouvement a choisi une voie électorale qui conforte les accords du Vendredi Saint. Il est en progression mais il n’oublie pas ses origines ouvrières, et le sacrifice des prisonniers politiques de l’IRA.
 

 

Alfons Tena Lopez est venu au nom de Solidarita Catalana per l’Indipendenza. . Selon lui l’indépendance est un projet politique en soi. « Il y a actuellement une majorité sociale pour l’indépendance mais pas encore une majorité politique, mais cela viendra… »
 

 

Xabi Larralde , ancien prisonnier politique, s’est exprimé au nom de tous les représentants basques. Les choses ont bougé en Euskadi. La résolution du conflit pourrait trouver l’apport de franges non-nationalistes. La coalition Bildu légalisée  est devenue la seconde force politique aux récentes élections municipales et provinciales. Un processus doit se mettre en marche ; la balle est dans le camp des Etats espagnols et français.. « Ce dernier étant bien un acteur du conflit. »
 

Pierrot Poggioli a conclu avec émotion, ayant été présent lors des premières Journées. Il a mesuré le chemin parcouru pour que les idées nationalistes progressent "Mais en Corse, contrairement à l’Irlande ou la Kanaky, une solution politique n’est toujours pas enclenchée malgré nos propositions réalistes. L’europe doit savoir que la question des nations sans Etat n’est pas totalement réglée. »
Un grand débat sur l'alternative nationaliste en vue des élections territoriales de 2014 et pour parvenir à une solution politique de la question corse se déroulera dimanche.

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