Après l'accident d'Aghione doit-on avoir peur des ânes ?

Philippe Griscelli s'en est tiré miraculeusement
Philippe Griscelli s'en est tiré miraculeusement

L'accident qui a valu récemment  à un habitant d'Aghione de subir de graves blessures de la part de son âne a, bien sûr, suscité beaucoup de questions . Pourtant, l'âne symbolise à la fois la placidité et le tempérament et on a le sentiment qu'il ne peut pas être dangereux. Généralement attaché à son maître, il ne pose en effet aucun problème mais comme tous les animaux domestiques, chiens et chats compris, il peut être imprévisible. On est en droit de se demander pour quelles raisons?

Petru-Francescu Lepidi, de l' association Isul'âne de Tallone, élevage répertorié par les haras nationaux,  est un spécialiste  qui se bat depuis des années pour la reconnaissance de l'âne Corse. Il connaît leur histoire mieux que personne, il affirme même que ce sont ses ancêtres les "Lepidus" qui ont introduit cet équidé  (croisement d'ânes de Nubie et d'Asie mineure).  

Pour lui, Il ne suffit plus aujourd'hui  de reconnaître la spécificité de notre âne mais il faut aussi assurer sa sauvegarde.
" Il  est  en voie de disparition. Sa  population est réduite à quelques spécimen et la cause principale de cette disparition est le fruit du croisement avec d'autres espèces hybrides, catalanes ou sardes pour la plupart, ce qui nuit à la pérennité de la race. Et c'est cette dérive qui doit absolument être stoppée."
Et de poursuivre: "Un âne entier, comme tout animal au moment des amours, est  potentiellement dangereux, mais aujourd'hui nous n'avons plus de contrôle sur nos amis tout simplement parce qu'il y a eu trop de brassages et de maquignonnages. C'est pourquoi mon association préconise une réelle traçabilité sur les animaux particulièrement sur nos ânes. Il faut que l'on sache quel étalon monte telle femelle afin d'éradiquer la consanguinité, car on va tout droit vers une dégénérescence de la race. Il faut que cela soit contrôlé car il y a des risques élevés pour les humains. C'est pour cette raison quei mon association a passé un partenariat avec le conseil du cheval Corse et la Chambre d'Agriculture. Le travail de la valorisation et la reconnaissance de l'âne Corse sont importantes et nécessaires. Ce malheureux habitant d'Aghione n'avait pas élevé cet âne mais l'avait acheté. D'où la nécessité encore une fois de la traçabilité."

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