Banditisme : La gauche autonomiste corse s'adresse aux candidats du PS

La gauche autonomiste est un club politique dont l'objectif est de favoriser les débats sur les questions qui lui paraissent essentielles dans notre île. Ainsi il avait demandé et obtenu de l'assemblée de corse un débat sur le banditisme et l'affairisme qui s'est déroulé le 15 décembre 2010. Le débat a été, selon la gauche autonomiste, noyé dans des considérations sur "la violence" tarte à la crême depuis plus de 30 ans, et la création d'une commission... Aujourd'hui il a décidé de demander aux candidats aux primaires citoyennes leur position sur cette question, et les décisions qu'ils pourraient être amenés à prendre au cas ou ils remporteraient la présidentielle de 2012. Voici le texte du courrier adressé par Vincent Carlotti aux candidats du PS.

Martine AUBRY
Jean Michel BAYLET
François HOLLANDE
Arnaud MONTEBOURG
Ségolène ROYAL
Manuel VALLS
Madame, Monsieur,
La Gauche Autonomiste est un club politique qui rassemble des militants politiques qui, s’ils n’appartiennent pas tous à des formations politiques se réclamant de la gauche, sont tous attachés aux valeurs qu’elle incarne, et prendront en conséquence une part active aux primaires citoyennes.
C’est à ce titre que nous avions décidé de nous adresser à deux reprises, en juillet et octobre 2010 au Président de l’Assemblée de Corse, Dominique BUCCHINI, pour lui demander d’organiser un débat sur le développement du banditisme et de l’affairisme dans notre Île.
Le développement préoccupant du banditisme, de l’affairisme, de la corruption et de la spéculation foncière qui lui sont indissolublement liés constituent en effet pour nous, une question centrale.
En 2009 ce sont 29 crimes de sang qui ont été commis en Corse pour une population de 260 000 habitants.
En 2010 ce sont 17 assassinats et 15 tentatives qui ont été constatées, et nous en sommes à ce jour à 7 assassinats et 4 tentatives pour l’année en cours.
Nombre de secteurs de notre économie sont pollués par des intérêts pour le moins troubles, et irrigués par de l’argent sale, pendant que les frontières entre le monde politique et le milieu sont de plus en plus poreuses, à droite comme hélas à gauche de l’échiquier politique insulaire.
Dans son édition du 24 juin dernier le quotidien milanais Corriere Della Sera, désignait la Corse comme la région de l’Europe ou l’on assassinait le plus, et constatait qu’elle avait sur ce point supplanté la Sicile.
Si notre demande a été satisfaite, puisque l’assemblée de Corse a en effet accepté d’organiser un débat le 15 décembre 2010, force est de constater que le résultat est loin d’être à la hauteur de nos espérances.

L’assemblée de Corse a en effet décidé de mettre en place une commission de travail sur cette question. Une décision qui, nous n’en doutons pas, a terrorisé les intéressés.
Ajoutons qu’aucun parlementaire Corse, si l’on excepte Paul Giaccobi qui a cependant attendu l’assassinat de son plus proche et dévoué collaborateur pour s’exprimer au Parlement, aucun parti politique ne se sont jamais émus qu’une situation aussi dangereuse et aussi délétère infecte un territoire de la République.
C’est pourquoi, nous nous adressons à vous, candidat(e)s aux primaires citoyennes organisées par le parti socialiste.
Nous souhaitons connaître votre opinion sur cette situation et les dispositions que vous entendez prendre, au cas où vous seriez élu(e) Président(e) de la République , pour mettre un terme à cette situation.
Les corses, qui semblent aujourd’hui décidés à secouer le joug de l’humiliante soumission au clanisme et au clientélisme, aspirent à ce que leurs enfants vivent dans une île ou ils n’auront demain d’autre obligation que celle de se soumettre aux lois de la République.
Ils attendent des pouvoirs publics et de leurs élus qu’ils se mobilisent pour le développement de l’emploi pérenne, afin qu’ils ne soient plus condamnés à échanger un emploi public contre un bulletin de vote, ou à demander au représentant local de la pègre un emploi de pizzaiolo ou de serveur dans une boite de nuit pendant la saison estivale en échange de leur soumission.
Ils attendent des responsables gouvernementaux et de ceux qui aspirent à le devenir les réponses claires que ceux ci leur doivent, car ils ont aujourd’hui la désagréable impression que la République, dont nous sommes bien conscients qu’elle a par ailleurs de graves dossiers à traiter, et le gouvernement actuel au premier chef, les abandonnent à leur triste sort.
En espérant obtenir de vous ces réponses, recevez, Madame, Monsieur, l’assurance de notre profond respect.
Aléria le 13 Juillet 2011
Pour La Gauche Autonomiste
Vincent CARLOTTI
vincent.carlotti@gmail.com
Tel 06 87 72 70 23

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