L'intersyndicale du cinéma corse monte au créneau

Les organisations, Sindicatu Naziunale di l'Attore di Sinema (SNAS), Sindicatu di i Produttori Corsi (SPC), Sindicatu Naziunale di l'Operaii di Sinema (SNOS), se sont réunies pour une réunion de la filière cinéma le 11 juin à Bastelicaccia, et ont mis en place une ''Intersyndicale du Cinéma Corse'' ayant pour objet la lutte contre les inégalités insulaires dont souffrent les professionnels du cinéma en Corse.

Première manifestation publique de l'Intersyndicale lundi à Ajaccio.
Là,
Cathy Campana (Institut Régional du Cinéma et de l'Audiovisuel - Corse), Stéphane Esteves (S&N Productions), Maurice Ettori (Sindicatu Naziunale di l'Operaii di Sinema), Patricia Ettori (studios Ariakonda), Marie-Hélène Chapuis (Ciné des Due Sorri), Fabienne Franceschini (Sindicatu di i Produttori Corsi - Worldino Productions), Victor Nomellini (Possidonia Productions), Pasquale Lombardo (Corsitalia Produzione) et Jacky Susini (Sindicatu Naziunale di l'Attore di Sinema) se sont exprimés d'une même voix. Celle de la déléguée générale de l'Intersyndicale du cinéma Corse Fabienne Franceschini.
Pour dénoncer. Montrer du doigt. Et exiger.


Conseil économique et social

"Le 27 juin 2011, nous procèderons au renouvellement du collège ''promotions du cinéma et du cinéma Corse'' du Conseil Economique Social et Culturel de Corse (CESCC). Trente-sept associations soutiennent la candidature de Sylvain Ettori, cinéaste et Président de l'Institut Régional du Cinéma et de l'Audiovisuel Corse a annoncé Fabienne Franceschini.
Le candidat sortant est soutenu par deux syndicats ''le CAP'' et ''Corse Film Production''.   
"Le CAP, bien que n'étant pas partie prenante de l'élection, a introduit un recours pour en exclure les producteurs membres de nos syndicats, puis postérieurement a fait les démarches pour être inscrit sur la liste des votants."
Corse Film Production, est également inscrite sur la liste des votants, comme trois autres associations représentées par Mme Dominique Tiberi. Ces associations sont "des coquilles vides seulement utiles à peser sur l'élection en cours. En exemple, ''Bastia sur court'' est une association qui animerait à Bastia un festival du court métrage méditerranéen depuis 1998 ... dont personne n'en a jamais entendu parler.  Cette ancienne élue du CESCC connaît toutes les ficelles du système en place : associée à une de ses amies productrice toutes deux représenteraient, de cette manière un nombre important d'associations du cinéma insulaire tous secteurs confondus."
Les dispositions relatives à la désignation des représentants de cette institution, méritent un dépoussiérage, voire une refonte totale visant à mettre en place non pas des amateurs de cinéma mais des professionnels (il n’y a que des professionnels pour assurer des fonctions de conseil aux institutions régionales) a estimé Fabienne Franceshini.


Marginalisation

Toujours dans le cadre de cette élection, l'Intersyndicale du Cinéma Corse dénonce "une marginalisation de deux de ses syndicats". U Sindicatu Naziunale di l'Attore di Sinema et u Sindicatu Naziunale di l'Operaii di Sinema dont l’inscription n’a pas pu être obtenue tout comme un nombre importants d'affiliés et membres du Syndicat. Juridiquement aucun point du règlement n'oblige à clore les inscriptions à une date précise, ni à un temps d'activité particulier. "La jeunesse de nos syndicats n’est pas donc une raison suffisante pour les rejeter. D'autant que l'institution permet à certaines structures de voter, alors qu'elles sont sans rapport avec le cinéma et le cinéma corse."
A ceux qui ont du mal à saisir les enjeux de ces élections, l'Intersyndicale du Cinéma Corse rappelle qu'à la faveur d'une spécificité européenne dans le domaine audiovisuel, la Collectivité Territoriale de Corse octroie des aides - dont l’importance est loin d’être négligeable - à des sociétés privées sans avoir recours à un appel d'offre. Les aides sélectives sont décidées par une commission souveraine qui décide du droit de vie ou de mort des sociétés de productions insulaires. Sur le papier cette commission n'est que consultative, et la validation doit être effectuée par le Conseil Exécutif. Mais, historiquement ce sont systématiquement les mêmes sociétés qui ont obtenu des soutiens financiers. Les faits et les chiffres sont têtus.  
 
"Rappelons que le budget global de la CTC concernant ce secteur est de 2 560 000€  en 2011, avec une évolution prévue à la hausse. Cette manne financière provoque un déséquilibre important du marché et favorise une concurrence abusive. Ainsi il n'est pas rare de voir des sociétés "largement assistées" racheter des sociétés non soutenues comme ce fût le cas de studios d'enregistrements dans la région bastiaise" a dénoncé la déléguée générale de l'Intersyndicale.


18 dossiers, 18 refus

Autre exemple de dysfonctionnement : Worldino Productions, société basée en Corse-du-Sud, dont la gérante est la Secrétaire Générale di u Sindicatu di i Produttori Corsi, a présenté 18 dossiers à la CTC et essuyé 18 refus qui n'ont jamais été justifiés. "Pourtant, avec de sérieuses références et un capital social de 46 200€, cette société devrait travailler normalement. Tout lui est refusé. Même un projet vendu à France 3 Corse a été blackboulé sans explications. Nous sommes convaincus que les projets présentés auraient obtenu une aide, s’ils avaient été portés par une société membre d'un des deux autres syndicats. Un film  produit par Worldino, sans aide de la CTC, vient d'être sélectionné au 64e Festival de Cannes. Cette sélection démontre le savoir-faire de Worldino Productions, rendant encore plus opaques les refus incompréhensibles de soutien."
"Les membres de nos syndicats sont généralement de jeunes producteurs travaillant seuls et cumulant toutes les fonctions au sein de leur structure. Les membres des commissions d’attribution des aides de la CTC leur reprochent un manque de professionnalisme en les comparant aux grandes majors parisiennes. Une série produite par Canal + avec 12 000 000 d'Euros de budget a obtenu 200 000€ d'aide de la CTC. La multinationale était en compétition avec les producteurs locaux, ce qui est largement récusable ; d’autant que le détail comptable retour pour l’économie insulaire n’a pas été publié."
Pour des raisons évidentes, l'Intersyndicale du Cinéma Corse est "très favorable à  l'accueil de tournages en Corse ; à conditions de publier les résultats de l’impact sur l’économie locale au nom de la justification de l’attribution de fonds publics".
Dans le cadre de la production insulaire, "nous sommes partisans de la création d'un fond spécifique Corse. Ce fond doit être dédié essentiellement aux petites structures et doit favoriser la mutualisation des moyens permettant ainsi l'émergence de nouveaux talents.
Si l'Institution régionale venait à ignorer nos propositions pleinement justifiées, argumentées et raisonnables l'Intersyndicale du Cinéma Corse prendra ses responsabilités et engagera des actions comparables à celles utilisées dans d'autres secteurs, par d'autres organisations syndicales, dont nous sommes totalement solidaires."

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