ARS : L'expulsion ordonnée mais le STC fait de la résistance

L'expulsion de l'ARS et des sanctions financières ont été ordonnées au tribunal d'Ajaccio jeudi  en début d'après-midi. Le tribunal a, en effet, prononcé l'expulsion des occupants de l'ARS et infligé 5000€ d'amende par jour à l'encontre de deux réprésentants syndicaux. Du coup, les syndicalistes se sont  barricadés dans les locaux de l'agence régionale de la santé.

Un jugement en référé du tribunal d'Ajaccio a ordonné, jeudi en début d'après-midi, la libération des locaux de l'ARS occupée par le STC et signifié à deux représentants syndicaux 5 000 € d'amende par jour  tant qu'ils ne libèreront pas les lieux.
Il n'en fallut pas plus pour faire monter la tension du côté du STC ou l'on admet mal de voir règler le  problème qui se pose en matière de santé en Corse devant la justice.
Du coup les syndicalistes qui entendent rester sur place se sont barricadés.
Avant ils avaient pris le temps de rencontrer le préfet de Corse et de nombfreux élus de la collectivité territoriale.
Mais ce n'est pour autant que le problème avance.
Le conflit qui oppose le STC à l'ARS dure depuis un mois maintenant et achoppe essentiellement sur l'augmentation du coéfficient géographique et sur beaucoup d'autres points qui n'ont jamais été finalisés.
Du côté de l'ARS on fait valoir que l'ensemble des mesures proposées aux occupants "pèse 14 millions d'euros et que le coéfficient a été augmenté d'un point après l'augmentation de l'année dernière".


L'appel du STC
Peu après le STC réagissait en diffusant le communiqué suivant :
" Cela fait maintenant 1 mois que le STC est en conflit, occupant les locaux de l'ARS.
La menace d'intervention des forces de l'ordre, sous l'ultimatum de M Blais, directeur de l'ARS, renforce notre détermination à ne pas quitter les lieux.
Il faut savoir que M. Blais est au sommet de son art du mépris des corses , il nous considère comme les derniers "indigènes" . Il est aussi un expert de la manipulation médiatique.
Afin de faire plier le ministère de la Santé nous invitons tous les syndicats tous les partis politiques confondus (droite gauche communiste républicain...) et par dessus tout la population ànous rejoindre dès demain matin 8 heures à l'ARS. "
C'est la santé en corse qui est en péril. Ce n'est pas le combat du STC mais celui du peuple corse"
Inseme pà a salvezza di a saluta pà a Saluta di Tutti in Corsica."

Le point de vue de Sauveur Gandolfi-Scheit, député de Haute-Corse

« Dès le début du conflit j’ai pris l’initiative de contacter les grévistes avec qui j’ai maintenu un contact permanent. Tant sur le sujet des missions d’intérêt général que sur la question cruciale de l’augmentation du coefficient géographique, j’ai publiquement fait part de mon soutien à ces revendications légitimes, que j’ai ensuite directement relayées auprès du Ministre de la Santé lui-même. Bien que connaissant les mêmes surcoûts dus à l’insularité que les DOM, nous sommes actuellement à la remorque, avec un coefficient géographique 4 fois moins élevé en moyenne que dans les territoires ultra-marins. Cette différence de traitement doit donc être encore corrigée, fut-ce par étapes et dans la concertation généralisée. A ce titre, il faut reconnaitre que les négociations des dernières semaines n’ont pas été inutiles et de nombreuses avancées, dont témoigne le projet de protocole d’accord proposé par l’ARS, ont été actées. Cependant, le bât blesse toujours à mon sens, sur deux points importants. Sur la question du coefficient, je suis convaincu qu’une issue peut être trouvée rapidement. Il suffit pour cela d’un engagement clair de l’Etat, garantissant que le travail d’expertise mené en Corse se traduira dès que possible par un nouveau mode de calcul de l’assiette de ce coefficient. Ensuite, force est de constater que le conflit en cours, que le STC a voulu placer dans une perspective régionale, bénéficie pour l’instant essentiellement à l’Hôpital d’Ajaccio. Or, si me réjouis évidemment pour nos concitoyens du Sud de la Corse, j’estime pour ma part que le Centre Hospitalier de Bastia, que j’ai défendu à plusieurs reprises en 2008-2009 et où les besoins sont considérables, doit bénéficier d’une parité de traitement dans le cadre du protocole. Je m’étonne d’ailleurs sur ce point de l’attitude de la CGT, qui n’a visiblement négocié qu’à la marge et sur des aspects purement catégoriels, alors que la problématique pour Bastia demeure générale. C’est sur ces thèmes que je me bats depuis des semaines, comme je l’ai confirmé aux représentants du STC que j’ai reçus le 3 Juin dernier, et comme je le redirai au directeur de l’ARS que je rencontre demain à Biguglia. Pour l’heure, j’en appelle à l’apaisement et à la responsabilité de tous, en faisant entièrement confiance à Monsieur le Préfet de Région pour que la priorité soit donnée à la poursuite du dialogue, seul à même d’empêcher un conflit généralisé dont les Corses ont aujourd’hui, moins que jamais, besoin »

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