Yvan Colonna : Audience à huis clos à Ajaccio

L'audience à huis clos de la cour d'assises spéciale de Paris,  s'est achevée lundi peu avant 23h30 sur les lieux du crime dans le centre d'Ajaccio.Cette mise en situation, qui a duré environ trois heures, a été jugée "très favorable à la défense" par l'un des avocats d'Yvan Colonna, Me Pascal Garbarini.

Du côté des parties civiles, Me Benoit Chabert, qui représente l'Etat, a en revanche indiqué à la presse que ce transport confortait ses "convictions sur la culpabilité d'Yvan Colonna".
Outre les neuf magistrats professionnels qui composent la cour, l'accusé et ses avocats, ont participé à cette audience les deux avocats généraux, un huissier, les greffiers et les avocats des parties civiles.
Un médecin légiste, deux balisticiens, et Pierre Alessandri, le seul des six membres du commando condamnés en 2003 à avoir accepté de donner des détails sur le déroulement du crime, étaient également présents.

La rue Colonna d'Ornano, à Ajaccio, a donc été le théâtre lundi soir d'un moment crucial du cinquième procès Colonna. Dans cette petite rue où avait été tué par balles le préfet de Corse Claude Erignac, le 6 février 1998, s'est tenue cettee audience sous haute protection. Il s'agit de la "remise en situation" du drame, ce qui ne correspond pas tout à fait à une reconstitution puisque les lieux ont beaucoup changé.

Après trois heures dans la rue Colonna d'Ornano, les interprétations ont été divergentes, la défense se déclarant satisfaite, tandis que la partie civile estimait que la version supposée innocenter Yvan Colonna était affaiblie.

Les neuf magistrats de la cour, les avocats de la défense et de la partie civile, deux experts légistes et Yvan Colonna lui-même étaient arrivés peu après 18 heures à bord d'un Transaal à l'aéroport d'Ajaccio, avant d'entrer dans la rue en question, vers 20 heures. Pierre Alessandri, condamné à perpétuité pour sa participation à l'assassinat du préfet Erignac, était également présent.

 

Colonna "attentif mais spectateur"

Sans public et sans presse, à huis clos sous la protection de quelque 640 policiers et gendarmes, Pierre Alessandri, condamné à perpétuité pour sa participation à l'assassinat du préfet, devait rejouer la scène. Yvan Colonna, lui, a été un témoin passif des débats, un gilet pare-balles sur le dos, menotté, puisqu'il continue d'affirmer qu'il n'était pas présent sur la scène du crime. Pour l'accusation, le militant nationaliste est toujours celui qui a tiré trois balles dans la tête de Claude Erignac.

Yvan Colonna a été "attentif mais spectateur" de cette opération. "Je n'ai rien à voir dans cette affaire, donc je ne participe pas", a-t-il dit au début de l'audience, selon son avocat. Il est ensuite resté silencieux.

Cette audience pourrait faire revenir le procès sur sa base, les dépositions initiales des hommes qui ont participé au crime. En effet, la défense veut mettre à profit les discordances entre témoins oculaires, certains ayant vu deux tueurs près du préfet et d'autres trois. L'accusation conteste tout problème puisque selon elle le troisième homme était hors de vue, posté en bas de la rue en pente.

Écrire commentaire

Commentaires: 0