La tribune des chercheurs se penche sur la Corse médiévale

La Société des sciences historiques et naturelles organise le 24 Juin prochain à partir de 8h30 dans la salle des délibérations du conseil général de la Haute-Corse sa troisième tribune des chercheurs. Le colloque - le troisième de la SSHNC - sera consacré à l'histoire médiévale en Corse et sera animé par les docteurs et doctorants de l'Université de Corse sous la direction du professeur Jean-André Cancellieri.
A quelques jours de l'ouverture du colloque, dont les actes seront publiés dans la bulletin de la Société des sciences ("La Corse d'hier et demain"), Jean-André Cancellieri nous en dit un peu plus sur la manifestation.

La Corse Médiévale est le thème de la prochaine tribune des chercheurs de la Société des Sciences historiques et naturelles de la Corse : Que pouvez vous en dire?

C’est avec plaisir que j’ai vu notre équipe de personnes qui, à l’Université, s’intéressent en action au Moyen Age corse et tyrrhénien, adhérer à cette initiative de nos amis bastiais. D’abord à cause de la convention entre la Société des sciences historiques et naturelles de la Corse et l’Université, dans le sens d’une meilleure connaissance réciproque de nos centres d’intérêt et pour plus d’échanges, si nécessaires aujourd’hui, entre des générations également corses mais fort différentes, au moins en apparence, par les centres d’intérêt, la référence à la culture humaniste classique et aussi, chose plus étrange et qui prête à réfléchir, à la tradition même de notre île, par ailleurs si ardemment portée par les jeunes, dans le discours, « au cœur et au poing ».

Qu'est-ce qui va être mis en lumière?

Comme vous l’indiquera le programme, les sujets sont divers, avec cependant un déclin très relatif, plutôt un renouvellement, de l’histoire politique « classique » du Moyen Age corse , une belle promotion de l’histoire économique (commerce), de l’histoire sociale, de l’histoire de l’art, de l’archéologie.

Qu'est ce qui a présidé au choix des sujets ?

Certains sujets sont inscrits dans les terroirs les plus intimes de l’île, d’autres plus « méditerranéens » (le « corridor tyrrhénien », l’image de la Corse et de la Sardaigne dans les sources musulmanes ). Signe des temps (européens) : parmi les doctorants, deux sont italiens, provenant l’une de Gênes, l’autre de Sardaigne.
Que doit-on en attendre ?

Dans ces divers domaines pas de nouveautés révolutionnaires à attendre, mais infiniment plus de précision, donc de nuances, dans notre regard sur cette période, grâce au décryptage de plus en plus avancé des archives italiennes (Gênes surtout mais pas seulement), à l’irruption d’une archéologie des terroirs et des villages médiévaux, désormais tout à fait éclairante, surtout face aux si nombreuses lacunes de la documentation écrite, à la présence de plus en plus nette et subtile de l’histoire des représentations mentales, c’est-à-dire de la manière dont les Corses (hommes et femmes) se voyaient en ces temps éloignés et comment les Génois les percevaient et les dépeignaient. Au fond, un certain détournement de notre intérêt par rapport aux « grands hommes », au « petit monde des grands », au profit de la généralité de nos ancêtres et de leur vie de tous les jours.

Que représente la tribune des chercheurs pour les docteurs et doctorants? Et qu'en attendent-ils?

Le prix de cette Tribune est aussi de permettre à des chercheurs, pour certains débutants,de faire leur premières armes, de s’exprimer pour la première fois devant un public assez large, non universitaire, mais non moins curieux, cultivé et distingué.

Sur un plan plus personnel au-delà de vos occupations à l'Université et de vos publications, à quoi vous consacrez-vous? Avez-vous d'autres travaux en vue?

En ce qui concerne ma modeste personne, je poursuis une vaste enquête d’histoire rurale « au ras du sol », sur une tentative, dans les documents, les toponymes, les traces matérielles, de restitution des paysages et des genres de vie médiévaux, je continue ma lecture patiente des archives de Pise et de Gênes et souhaiterais revenir, dans les prochaines années, sur le rapport pluriséculaire de la Corse et de la mer.

Demandez le programme

9 heures :

Allocutions d'ouverture par le président du conseil général de la Haute-Corse, le président de la Société des sciences et par le président de l'université de Corse.
9h30 :

Un nuovo percorso di ricercastoriagrafica : il "corridorio tirrenico" nel Medioevo (Corrado Zedda)

10 heures

Les relations commerciales entre la Corse et Gênes duarnt les soixante premières années du second gouvernement de Saint-Georges (c.1483-c.1540) (Damein Broc)

10h45 :

Elites locales et "coloniales" en Corse à la fin du Moyen Âge. Eléments de prosopographie comparée (Vanina Marchi Van Cauwlaert)

11h45 :

Le parti populaire corse et le château de Petra Larata au XVe siècle (Antoine Franzini)

14 heures:

La géopolitique corso-sarde dans l'affrontement Islam-Chrétienté au Moyen Âge : l'image des iles dans les sources arabo-musulmanes (Denis Luciani)

14h30 :

Approche archéologique de l'habitat du second Moyen Âge de la pieve de Rostino (Haute-Corse), Elodie Tomas

15 heures :

Caractéristiques et fonctions des tours et des maisons de notables durant le Moyen Âge tardif : état de la recherche dans les villages  du nord-est de la Corse (Anne Dor)

15h30 :

Protomi antropomorfe, spunti di riflessione sulla decorazione architettonica negli edifici religiosi insulari (Paola Camuffo)

Modérateur : Jean-André Cancellieri

 

Corse d'hier & de demain, consacré à la tribune des chercheurs du 26 juin 2009 et sur au colloque d'Histoire moderne et contemporaine et à l'histoire du droit, est en vente au prix de 20€

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