CAPES de corse : Les étudiants en colère

Le ton monte dans le camp estudiantin. Réunis en conférence de presse Vendredi dernier sur le parvis de la faculté de droit de l’Università, les pensionnaires de la filière Lingua è Cultura Corsa ont tenu à réagir suite à l’incertitude qui règne en ce moment dans le cadre des postes d’enseignants bilingues, et plus généralement en ce qui concerne le devenir de la section toute entière.

Postes supprimés, puis finalement rétablis, débouchés de plus en plus minces, absence de communication ou rétention d’informations de la part des composantes et du rectorat, il n’en fallait pas moins pour que, en cette semaine de clôture d’examens, les étudiants en Studii Corsi de tous âges se réunissent pour dénoncer un ras-le-bol général, qui couvait depuis déjà quelques mois dans les coulisses du Campus.
Soutenu par les deux syndicats étudiants, le mouvement dénonce l’absence de réactions des universitaires aussi bien que des politiques, et réclame des mesures concrètes afin que les actuels aspirants à la licence L.C.C. ne voient pas leurs perspectives d’avenir disparaîtrent peu à peu.
« Quandu hè chè vo piglareti decisioni curagiosi pà salvà a nostra lingua ? Ci voli ch’edda basti issa cumedia ! »,
Lance Isabelle Cervetti, étudiante en Master L.C.C Recherche et instigatrice du mouvement.
De fait, on sait que seulement deux postes seront à pourvoir pour la session du mois de Juin, mais en sera-t-il de même pour l’année prochaine ?
Rien n’est moins sûr. 

Outre le CAPES en lui-même, les étudiants ont dénoncé, plus généralement, la déconfiture de la filière « Corse » à tous les étages, et ont remis en cause la volonté de ses responsables de poursuivre les efforts de bilinguiser le système éducatif sur l’île. En effet, le système de formation est ici remis en cause, et la carte d’enseignement de la filière est montrée du doigt. L’accent est également mis sur les cours donnés, de moins en moins en langue corse, ainsi que sur la mauvaise volonté de l’enseignement secondaire au sujet de la dispense de cours in lingua nostra.
De plus, comme si cela ne suffisait pas, une incertitude demeure également quant à  l’ouverture ou la non-ouverture du Master Recherche, et cela sous le prétexte du nombre trop peu important, selon l’Università, des demandes d’inscriptions dans ce secteur de la maîtrise. La 1
èreannée risque donc, elle aussi, de se retrouver vide au mois de Septembre, et de ne pas ré-ouvrir, pour la seconde année consécutive.
« A LINGUA CORSA DEVI RITRUVÀ A SO PIAZZA IN CASA SOIA
Ùn ci staremu più muti di pettu l'attitudina di tutti i rispunsevuli d'issa situazioni,
Ùn piantaremu a nostra mossa, saremu prisenti par suvità l'evuluzioni di stu cunflittu !
S'è  studià hè libertà, detici issa pussibilità ! »
conclut sèchement le communiqué. 
En cas d’absence de réponses concrètes, et de non-ouverture du Master, les étudiants menacent d’effectuer des actions plus concrèts à la rentrée de Septembre, et pas que sur le Campus de l’Università.
A suivre…
            
                                                                                                                  Olivier C.

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