Yvan Colonna conforté par Pierre Alessandri

Pierre Alessandri condamné pour l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac en 1998 a confirmé jeudi à la cour d'assises de Paris le nouveau récit d'Yvan Colonna pour tenter de démontrer son innocence. Jeudi matin, l'ex-compagne de Didier Maranelli, Valérie Dupuis, était entendue jeudi par visioconférence par la cour d’assises de Paris. Mais ça s'est moins bien passé…

Selon cette nouvelle version, apparue cette semaine au cinquième procès de l'affaire, Yvan Colonna avait été contacté pour faire partie du groupe de tueurs mais avait refusé, ce qui avait suscité un sentiment de rancune amenant ensuite les auteurs du crime à le mettre en cause à tort.
Pierre Alessandri, déjà condamné à perpétuité pour le meurtre, a confirmé ce récit à la barre.

"Il était au courant, on l'a sollicité pour faire partie du groupe mais il n'a pas souhaité participer. Il y avait une rancune contre Yvan Colonna", a-t-il dit.
Comme trois autres protagonistes, Pierre Alessandri avait d'abord accusé Yvan Colonna à partir de mai 1999, avant de se rétracter en octobre 2000. Finalement condamné à perpétuité en 2003, Pierre Alessandri a déclaré en 2004 qu'il était le véritable auteur des coups de feu.
Pierre Alessandri a dit à la cour n'avoir pas compris le refus d'Yvan Colonna de s'engager. "Tout le monde a une famille, un travail, ça n'aurait pas dû être un argument".

Comme lors des précédents procès, il a cependant tenu des propos plus ambigus, comme : "Je ne souhaite pas porter toutes les responsabilités, elles sont multiples, elles sont complexes. J'espère qu'Yvan Colonna pourra expliquer pourquoi il n'a pas participé pour des raisons physiques, politiques et simplement humaines".
Cette nouvelle version des faits suscite le doute de la partie civile et de l'accusation, qui soulignent qu'il n'en avait jamais été question depuis le début de l'affaire.

Elles estiment que le nouveau récit ne permet d'expliquer ni les lettres envoyées de sa prison par Pierre Alessandri à la famille Colonna, au ton très chaleureux alors qu'il est censé accuser à tort le berger de Cargèse, ni les multiples autres dépositions mettant en cause Yvan Colonna, notamment celles des épouses des condamnés, jamais rétractées véritablement.

Valérie Dupuis craque…

Jeudi matin, l'ex-compagne de Didier Maranelli, Valérie Dupuis, était entendue par visioconférence par la cour d’assises de Paris.
En garde à vue en 1999, Valérie Dupuis avait dit qu'Yvan Colonna était passé voir son compagnon, Didier Maranelli, le 7 février 1998 vers 9 heures, au lendemain de l'assassinat du préfet, à leur domicile de Cargèse.
Un témoignage qui a donné lieu à un échange très musclé entre Yvan Colonna et Valérie Dupuis, jeudi matin. Le témoin a assuré qu’elle avait toujours dit la vérité, aux juges comme aux policiers.
"Tu as fait deux jours de garde à vue, moi ça fait huit ans que je suis en prison", lui a alors lancé Yvan Colonna. "J'affirme que je ne suis pas allé chez Didier Maranelli, le 7, le 8, le 9 ou 15 jours après" a-t-il rétorqué, affirmant qu’il avait passé la nuit du 6 février dans sa bergerie de Cargèse.
Le témoin a alors craqué à l’audience, refusant de poursuivre l'audition. "Avec ce que dit Yvan Colonna, on ne sait plus si c’est son procès, mon procès", indique t-elle. "Je ne dis plus rien, je ne lui veux aucun mal, je ne veux pas être celle qui l’envoie en prison", a-t-elle dit, éclatant en sanglots. "J’arrête, c’est terminé".

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