Yvan Colonna : Bernard Bonnet à la barre…

« Je crains qu'on ne sache pas qui a armé le bras des assassins », a déclaré Bernard Bonnet mercredi devant la cour d’assises spéciale de Paris où est jugé Yvan  Colonna. Le préfet de Corse qui a succédé à Claude Erignac, doute que toute la lumière soit faite sur les "instigateurs" de l'assassinat de son prédécesseur.

« Quelle que soit l'issue du procès d'Yvan Colonna, qu'il soit déclaré coupable ou innocent, toute la vérité ne sera pas connue", a ajouté devant la cour M. Bonnet.
"J'espère que de ce procès pourra naître un sursaut de vérité de la part de ceux qui savent", a-t-il encore espéré. "Il en est un qui sait tout, c'est Alain Ferrandi", le chef du commando. "J'espère qu'il répondra aux questions restées en suspens".
Comme Lors des procès d'Yvan Colonna, en 2007 et 2009, M. Bonnet a affirmé avoir mis la justice sur la piste des assassins dès la fin 1998, à partir d'"informations" obtenues d'un "visiteur" surnommé "Corte", dont il a toujours refusé de dévoiler l'identité.
Les enquêteurs se concentraient alors sur la piste dite "agricole" des syndicalistes agricoles nationalistes.
Beranrd Bonnet a dit avoir transmis ces informations au procureur de Paris d'alors, Jean-Pierre Dintilhac. Il lui a donné en novembre 1998 le nom du chef du commando, Alain Ferrandi.
En décembre 1998, M. Bonnet a dit avoir remis un document au procureur contenant "la clé de l'élucidation de l'assassinat". Il y précisait qu'Alain Ferrandi avait recruté ses complices parmi d'ex-membres du FLNC de Cargese-Sagone, et mentionnait notamment le nom de Stéphane Colonna, le frère d'Yvan.
Selon lui, "l'implication" d'Yvan Colonna pouvait alors être déduite.
"Ces informations ne signaient pas la culpabilité d'Yvan Colonna. Mais dès ce moment-là, son implication était crédible", a-t-il affirmé. "Ce document permet de manière raisonnée d'affirmer qu'Yvan Colonna avait le profil".
Interrogé après lui, l'ex-procureur Dintilhac a confirmé avoir reçu ces informations de M. Bonnet, et a dit les avoir transmises au juge d'instruction Jean-Louis Bruguière, sans identifier leur source."J'ai transmis une retranscription que j'ai tapée moi-même, pour assurer la confidentialité" de ces informations, a-t-il précisé à la défense, qui s'étonnait que ces notes n'aient "pas été versées au dossier" et qu'on ne les ait "jamais retrouvées".

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