Radon : Attention danger !

La Corse figure parmi les 31 régions françaises les plus exposées aux effets nocifs du radon, ce gaz radiactif naturel qui provient essentiellement des sous-sols granitiques et volcanique ainsi que certains matériaux de construction. Comment réduire les concentrations dans les établissements publics et les habitations et avec quels moyens? Ange-Pierre Vivoni, président de l'association des maires de Haute-Corse, a voulu faire passer toutes les informations auprès des élus du département en les invitant à venir débattre et échanger avec Roselyne Améon de l'Institut de radioprotection de sûreté nucléaire et  Cyril Pineau de l'autorité de sûreté nucléaire.

Oui la Corse, du Nord au Sud, est exposée au radon.
Et une exposition pendant trente ans peut déboucher sur un cancer des poumons. Et le danger de propagation de la maladie est cinq fois plus rapide si l'on fume.
C'est l'une des informations les plus inquiétantes délivrées par Roselyne Améon lors de son intervention dans l'hémicycle du conseil général de la Haute-Corse.
Et si le radon du granit est le plus connu, celui que dégage le tuff qui sert de support à certains terrains de foot ou boulodromes, peut être tout aussi nocif.
Dès lors convient-il d'agir pour réduire surtout sa concentration dans les habitations.
Un certain nombre de mesures sont préconisées (étanchéité entre le sol et le bâtiment, aération ou ventilation) mais le mieux est encore, avant de construire dans certaines régions plus exposées que d'autres, de procéder à une mesure que la la réglementation a rendu… obligatoire!
Et c'est là ou le bât blesse.


Pas d'organisme agréé en Corse !
S'il y a plus d'une soixantaine d'organismes, agréés par l'autorité de sûreté nucléaire, disséminés sur le territoire national il n'y en pas un seul en Corse.
"La lacune devrait être comblée en Juillet" a souligné M. Mattei de la direction des affaires sanitaires et sociale de Haute-Corse.
Il n'en demeure pas moins qu'aujourd'hui procéder à un mesurage obligatoire est devenu une mission presque impossible !
"Les coûts sont excessifs pour nos communes qui ne sont pas riches expliquait Ange-Pierre Vivoni. Elles doivent prendre en charge le déplacement des entreprises spécialisées du Continent pour une mesure qui revient à 400 euros".
Pourtant…

Mais ces mesures ne concernent pas que les particuliers : elles valent aussi pour les collectivités qui doivent veiller à la salubrité des établissements recevant du public et notamment les écoles.
"On parle beaucoup de l'amiante. Mais le radon auquel tout le monde est exposé - il cause la mort de 2 000 personnes par an au niveau national - est bien plus nocif" ajoutait le président de l'association des maires de Haute-Corse.
"Et cela nous inquiète au plus haut point car nous sommes dans une des régions les plus exposées" poursuivait Ange-Pierre Vivoni.
Il faut le dire et le faire savoir.
A condition d'en avoir les moyens.
Solution préconisée par Ange-Pierre Vivoni ?
"Que les mesures diligentées par les communes soient financées par l'Etat au titre de la dotation globale d'équipement".

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