Tchernobyl : "Un devoir de vérité"

La commission «Tchernobyl» a repris le cours de ses activités, mardi, dans les locaux de l’Office d’équipement hydraulique à Bastia. Rassemblés autour de Josette Risterucci, conseillère territoriale en charge de la commission  constituée par l’Assemblée de Corse et installée le 8 novembre 2010, les membres de la commission parmi lesquels le docteur Fauconnier et J.-C. Chattard étaient de retour, a procédé à plusieurs auditions.

La commission a commencé par entendre Pascal Vignally, médecin-épidémiologiste qui a suivi, depuis l'Italie, le dossiser de Tchernobyl ainsi que le docteur Jean-Gabriel Colonna de Leca représentant pour la Corse de l'ordre régional des pharmaciens.
Le premier est venu entretenir la commision de l'expérience italienne. Le second de la consommation des médicaments qui ont suivi Tchernobyl.
"Pour ce qui est de l'épidémiologie, les méthodes employées correspondent aux travaux que nous avons menés jusque-là" soulignait après coup Josette Risterucci.

"Quant à savoir si, dans le sillage de la catastrophe, la vente des médicaments a été importante en Corse, il faudra sans doute patienter. M. Colonna de Leca nous a fait justement remarquer qu'à l'époque les officines n'étaient pas aussi évoluées qu'aujourd'hui et que, dès lors, il serait difficile d'avoir des données chiffrées. Sauf bien sûr, si les services concernés de la Caisse régionale d'assurance-maladie qui ne sont pas venus à notre réunion, nous communiquent les données qu'elle a, sur ce plan, en sa possession".

"D'une manière générale les travaux du jour nous ont permis de confirmer ce que nous avions déjà réalisés l'an dernier" ajoutait par ailleurs Josette Risterucci.
Mieux vaut prévenir…
Reste qu'aujourd'hui la commission est confrontée à un double problème. Celui du financement de l'enquête épidémiologique. Et celui posé par le non-lieu demandé par le Parquet Général de Paris en faveur du professeur Pellerin que Jean-Guy Talamoni a qualifié, mardi, de "scandaleux" et de "prévisible".
"Mais le fait que cela pose problème n'empêche pas que l'on fasse l'enquête. Nous avons un devoir de… vérité" a commenté Josette Risterucci qui, à ce propos, n'a pas manqué de rappeler que les présidents de l'assemblée et du conseil exécutif de Corse s'étaient émus de la chose auprès du Garde des Sceaux.
"Il faut avancer car Fukushima, pour lequel un suivi de la région avait été établi, est venu nous rappeler que nul n'est à l'abri d'une catastrophe. Dès lors il vaut mieux prévenir. C'est bien sûr plus le rôle de l'agence régionale de la Santé, qui lors d'une prochaine réunion nous fournira des données chiffrées sur la période 1998-2006, mais le fait d'avoir "bougé" a permis d'obtenir deux CIRE (Cellule interrégionale épidémiologique) détachées sur la Corse".

Une question orale

Pour le reste Josette Risterucci et les membres de la commission savent parfaitement que sur le plan médical il sera difficile d'établir un diagnostic précis des dégâts inhérents au passage du nuage radioactif sur la Corse.

"Il y a un pic de cancers, d'affections de la tyroide et des lymphomes comme jamais auparavant, mais beaucoup de malades sont décédés".
Il n'en demeure pas moins que pour la présidente de la commission il faut aller, à présent, au bout.
"La commission a fait une bonne partie de son travail au cours des quatre années écoulées. Maintenant il nous faut savoir si cette enquête sera financée ou pas? Nous n'allons continuer à nous réunir tous les deux mois si nous n'avançons pas. A quoi cela servirait-il ?" soulignait encore Josette Risterucci.
Début de réponse : le 3 Mai. Une question orale sera posée par le rapporteur de la commission au Conseil exécutif de Corse lors de la prochaine session de l'assemblée.
Mais en attendant Josette Risterucci prône "prévention" et "transparence" pour que ce que nous avons connu avec Tchernobyl, et tout récemment encore à Fukushima, ne se reproduise jamais plus…

 

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