Sida : Près de 380 malades en Corse

Dany Papi, la présidente de Corsia Sida, est en colère.
Elle a du mal à comprendre que l'association qu'elle anime depuis 18 ans  pour lutter tout à la fois contre le Sida et la toxicomanie sur l'ensemble de la région corse n'ait pas, à l'inverse d'autres, "l'oreille" des autorités.
"Je trouve anormal que l'on ne nous aide pas mais que l'on ne nous demande pas alors de travailler pour une association autre que la nôtre…"
Explications.

"Par le passé, nous avons collaboré sans aucune retenue. Mais nous n'avons jamais constaté la moindre retombée. L'exemple le plus parlant concerne cette manifestation organisée avec d'autres associations en collaboration avec la Ville d'Ajaccio.
Nous n'avons jamais eu de réponse quand nous avons posé la question de savoir à quelle hauteur s'était située la participation de la Corse".
Amère Dany Papi?

Certainement.
Mais elle n'en enfonce pas moins le clou.

"Moi, je galère pour m'occuper de mes malades et j'ai des salariés que je ne pourrai, peut-être, pas garder."
"Dur, dur d'apprendre par la suite que seuls les 20% des sommes collectées sont versées à la recherche. Et le reste?"

Mais ce n'est pour autant que Dany Papi et Corsica Sida renoncent sur le terrain du combat.
Bien au contraire. Vendredi Corsica Sida était au bar du "Fino" à Ajaccio.
"Nous avons distribué des préservatifs et procédé à des affichages.
Samedi, l'association se rassemblera devant une discothèque où la communauté gay d'Ajaccio a l'habitude de se retrouver.
"Ce sera encore pour distribuer des préservatifs en direction des "ados" et de la population homosexuelle" souligne Dany Papi en signalant, au passage, que Corsica Sida ne récolte pas de fonds sur la voie publique. " Nous n'avons pas vocation à racoler" martèle t-elle.

 

Elles se prostituent pour 10 euros !
Non. Son combat et celui de Corsica Sida ce sont le Sida et la toxicomanie.
"En Corse, hors séro-positifs, il doit y avoir entre 350 et 380 malades qui sont suivis. Et nous craignons une redcrudescence."
"La Corse, c'est une terre de brassage dont les retombées, conséquences de la combinaison drogue-alcool-absence de préservatifs, se situent en Septembre, Octobre et Novembre."

Preuve de cette démobilisation sur l'Ile?

La première place de la région au "palmarès" des interruptions volontaires de grossesse.
Mais il y a pis encore.
La recrudescence de la prostitution.
"Elle affecte aussi bien les ados qui se vendent pour de la drogue. Des femmes qui sont dans la précarité et qui, parfois, se prostituent pour 10 euros. Et puis, en plus des jeunes femmes qui viennent des pays de l'Est, il y a ce phénomène nouveau de  la prostitution masculine. Et tout cela se fait sans la moindre protection".
C'est pour cette raison, quand même traverseraient-ils une passe difficile, que Corsica Sida, Dany Papy, les 42 bénévoles de l'Asso et ses trois salariés vont encore et toujours se battre pour tenter de barrer la route à ce fléau face auquel se dresse également, à Ajaccio, le docteur Castan et de l'autre côté de la Méditerranée le docteur Ruizon qui, depuis l'hôpital Grace de Monaco, sait prodiguer ses bons conseils à la principale anilmatrice de Corsica Sida.

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Commentaires: 2
  • #1

    Ta mére (mardi, 21 février 2012 00:32)

    C'est vrément la merde !!

  • #2

    Sylvie (vendredi, 24 février 2012 16:24)

    quand on entend certains dire dans les villages " moi je l'attrape pas "
    on comprend que l'information ne passe pas !
    Il ne suffit pas d'en parler, il faut encore expliquer comment le virus se transmet : changement fréquent de partenaires, absence de protection (préservatifs masculins mais aussi féminins), boissons alcoolisées et baisse de vigilance ...
    Il faut oser dire que ça n'arrive pas qu'aux autres, que c'est une maladie qui concerne tout le monde couples, jeunes ou pas jeunes,
    dès lors qu'il y a infidélité et absence de préservatifs !