G. Simeoni :"Engager la Corse sur un nouveau chemin"

 

" Nous préparer pour construire
l'alternative en 2014"

- Après les élections territoriales, le mouvement politique Inseme per a Corsica s'est structuré. Où en est-il avant l'élélection cantonale?

- Inseme per a Corsica inscrit son action dans une ligne stratégique claire : celui du fil historique de la lutte du peuple corse pour son droit à la vie et à la maîtrise de ses choix essentiels. En même temps, nous avons la volonté de nous ouvrir réellement à l’ensemble des forces vives de la société corse, par ce que nous pensons que la Corse que nous voulons construire ne se fera pas seulement, c’est une évidence, avec les seuls nationalistes.
La structuration d’Inseme vise à offrir un cadre d’action à toutes celles et ceux qui, quel que soit leur parcours antérieur, se reconnaissent dans la volonté d’agir démocratiquement pour transformer en profondeur la société corse, en mettant en œuvre un projet construit sur des fondamentaux : le peuple corse, conçu comme une communauté de destin, la démocratie, comme pratique et comme projet, la langue et la culture, facteurs d’identité et de cohésion sociale, la ma^trise de nos ressources ou secteurs stratégiques (foncier, eau, énergie, transports) un développement économique réel, une solidarité sociale active, et non ses expressions perverties que sont le clientélisme et le système claniste. En renforçant Inseme, nous travailllons aussi, de façon concomitante, à renforcer la démarche Femu a Corsica. Mise sur rail avec nos partenaires du PNC, ouverte à celles et ceux qui le souhaitent, y compris s’ils n’appartiennent à aucun parti, cette démarche a été validée par 26% des Corses lors des élections territoriales de mars 2011. Elle doit encore se renforcer, engranger des compétences, des énergies, des forces vives. L’enjeu est d’être prêt à assumer les responsabilités lors des prochaines échéances municipales et territoriales.

- Dans quel état d'esprit vous abordez ces élections ? Quels sont vos objectifs ?

- Les élections cantonales apparaissent donc comme intermédiaires entre les élections territoriales de mars 2010 et les élections municipales et territoriales de mars de 2014.
Que s’est-il passé en mars 2010 ?
En fait, un véritable tremblement de terre : 26% des voix pour Femu a Corsica, près de 10% des voix pour Corsisca Libera ; Et au-delà du score des nationalistes, c’est la société corse toute entière, dans sa diversité, qui a massivement exprimé son rejet du système ancien et so n attente d’un changement profond.
Cette rupture et ce changement n’ont pas eu lieu, car la coalition de gauche actuellement au pouvoir n’a pas eu le courage politique de proposer à toutes les forces de l’Assemblée, et notamment aux nationalistes, un compromis historique qui aurait changé profondément la donne, et nous aurait tous collectivement engagés. D’où la deuxième question : que va-t-il se passer ?
Selon moi, l’enjeu est le suivant : nous devons nous préparer pour construire l’alternative en 2014. Ces élections cantonales sont donc l’occasion d’affirmer notre présence sur le terrain, que ce soit dans une Corse rurale dévastée par le système claniste, ou dans des pôles urbains où nous combattons des citadelles dynastiques qui incarnent l’immobilisme et le refus du changement.

Malgré les contraintes inhérentes à ce type d’élections, malgré le poids du système, vous verrez que la Corse signifiera une fois encore les 20 et 27 mars 2011 qu’elle veut s’engager sur un chemin nouveau.
- Quel constat faites vous de la gestion du conseil général de la Haute de Corse? Qu'est ce que les nationalistes pourraient y apporter?

- Vous savez que, si nous respectons les individus, nous combattons avec détermination, dans le respect des règles démocratiques, le système qu’incarne jusqu’à la caricature la gestion depuis trop longtemps le Conseil Général de Haute-Corse : pressions sur le petites communes pour avoir droit aux subventions, pressions sur les familles pour obtenir des voix en contrepartie d’emplois publics souvent précaires, gestion critiquable des dispositifs de solidarité sociale ou des marchés publics.
Ce système ne peut que conduire la Corse dans l’impasse. Il entretient la dépendance, répand le découragement, cultive le cynisme. Il ne peut qu’être générateur de non-développement et de violence politique, sociale, et de droit commun.
Notre conception de l’action publique et notre vision de la Corse sont radicalement différentes. Nous voulons construire une société basée sur les valeurs de travail, d’honnêteté, de solidarité, de respect de l’intérêt général.
En votant pour les candidats investis ou soutenus par Inseme et Femu a Corsica les 20 et 27 mars 2011, c’est ce choix que les électeurs pourront exprimer.

D. B

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