L'ours blessé mais pas abattu

A quatre jours d’un déplacement périlleux en Bretagne pour y affronter Lorient (septième avec dix-sept points), l’ACA vit dans le doute. Un match sans relief à Marseille et une désillusion cruelle face à Bordeaux ont eu raison de la confiance qui régnait dans le vestiaire. Faut-il pour autant tomber dans la sinistrose au point de s’y complaire ?

Ce n’est sans-doute pas ce à quoi l’on s’attendait. Promu la tête haute de L2, en ayant réalisé une des plus belles saisons de son histoire, l’Athlétic Club Ajaccien a des difficultés énormes à se mettre à niveau d’une Ligue 1 où se croisent grosses cylindrées et petites turbines. Car disons-le clairement, pas mal de formations sont à la portée des Ajacciens cette saison, si l’on regarde la valeur intrinsèque de l’équipe en elle-même. Bien que le recrutement se soit révélé trop juste, on peut néanmoins admettre que ce groupe est qualitativement armé pour espérer accrocher une 17e place. Pourtant, après une période de bon allant, où l’on nourrissait pas mal d’espoirs pour le devenir de la saison, l’ACA s’est doucement mais sûrement laisser engluer dans une sorte de spirale néfaste, aux effets forts problématiques.

La défaite 4-1 à Auxerre, où malgré une prestation plutôt bonne dans l’ensemble, les acéistes se sont inclinés sévèrement, encaissant des buts des plus imparables, a semble-t-il été le début d’une fin : celle de la détermination. Après une réaction face à Valenciennes, où la première mi-temps avait fait sursauter d’orgueil les Oursons, qui s’imposèrent finalement trois buts à un, il faut dire que l’on a peiné, au fil des rencontres qui ont suivi, à retrouver cet état d’esprit conquérant qui poussait l’équipe de la première à la dernière minute. Avec le recul, on se dit que le match face au PSG, où l’ACA tenait fermement le nul à la pause (1-1), aurait pu avoir un dénouement bien plus heureux, s’il avait été négocié avec plus de folie et surtout moins de « peur ». Le mot peut prêter à ricanements, tant on sait qu’en sport, il ne faut voir peur de personne, mais force est de constater que c’est bien la peur qui musèle le jeu Ajaccien, et l’empêche d’avancer sereinement. Manque de prise de risque, manque d’audace, manque de persévérance, sont autant de symptômes qu’un club jouant le maintien ne peut se permettre de ne pas guérir.

Il faut donc réagir, ou du moins, créer une réaction. Si les tentatives de changements au niveau tactique ont été faites, il n’en reste pas moins que l’état d’esprit est inchangé. Fébrile, craintif, trop défensif, manquant de solution, le jeu de l’ACA est malade. On peut bien-sûr admettre qu’un écart de niveau existe chez certains joueurs, face à ceux des autres équipes, mais à défaut de talent, il serait judicieux de faire preuve de malice et surtout d’engagement. Nous l’avons encore une fois vu contre Bordeaux, à trop laisser le ballon à l’adversaire, on lui offre des solutions. Seulement, comment garder le ballon quand on ne donne pas la parole au milieu de terrain ? Il y a forcément un travail à faire (aussi) à ce niveau-là. Alors, pourrait-on penser à un changement plus radical, et peut-être sacrifier la stabilité instaurée depuis maintenant 3 ans ? Du côté de Timizzolu, on espère ne pas en arriver là, et tout sera fait pour redonner du « peps » et du moral aux troupes.

 

                                                                                                                                   O.C.

 

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